Live report

W:O:A 2017 par Pierre

W:O:A 2017 par Pierre

ActuMetalToulouse

21 décembre 2017

Pas de commentaire


Comme quasiment chaque année, le premier week-end d’août est pour moi l’occasion d’un long pèlerinage dans le nord de l’Allemagne. Enfin long en kilomètres plus qu’en temps, vu que depuis que j’ai quitté Paris pour Toulouse en 2008, j’ai abandonné les voyages épiques en voiture et que je fais tout en avion ! Ce n’est pas (ou plus) le festival où il y a les meilleures affiches (quoique cette année ils n’avaient rien à envier à leurs équivalents français et belges) ni celui où j’ai le plus de potes, mais pour des raisons autant sentimentales que pratiques, je continue à y aller régulièrement. Déjà parce que c’est le festival que j’ai le plus fait (c’était mon douzième !) et où j’ai vu quelques uns de mes meilleurs concerts. Et puis j’ai toujours un bon noyau d’amis de Toulouse, de Paris ou de l’est de la France avec qui j’y vais régulièrement, qui sont moins nombreux qu’au Hellfest mais dont je profite finalement plus. Et puis question pratique, c’est un week-end où je serai toujours en vacances et où je n’aurai donc jamais de soucis pour y aller par rapport au boulot (contrairement aux festivals de juin) et c’est facile de s’y rendre en avion au départ de Toulouse. Cela fait que c’est toujours un plaisir d’y aller, malgré le monde et la météo pourrie. En plus, trois semaines après un Bang Your Head en demi-teinte, Wacken offrait une bonne affiche annonciatrice de gros concerts avec notamment Volbeat, Alice Cooper, Batushka, Status Quo, Europe, Ross the Boss, Amon Amarth, Grand Magus… Des groupes pas forcément à se taper le cul par terre à leur annonce, mais des garanties de bons concerts. De toute façon, de manière générale, 2017 n’a pas été une grande année pour les festivals et l’affiche de ce Wacken est du même niveau que celle du Hellfest et du Graspop (ce qui n’est pas toujours le cas, loin s’en faut).

Autre motivation / curiosité d’y aller cette année : quelles améliorations vont être apportées au site ?
En effet, deux années bou(s)euses d’affilée pour le plus grand festival du monde ont bien fait jaser l’ensemble de la planète metal. Si en 2015, ça avait été bien géré malgré des conditions épouvantables (mais les organisateurs n’ont pas le pouvoir de commander aux éléments), l’édition 2016 avait mis en lumière les limites à la fois de l’organisation et du terrain. Ils ont promis de réagir en faisant des travaux de drainage du sol, avec un système d’égouttement de l’eau, en cas de pluie. Ils ont même fait des aménagements écologiques en faisant pousser des graines de moutarde sur le sol pour permettre une meilleure absorption de l’eau (mais de l’herbe de moutarde piétinée par 75000 personnes, j’ai quand même quelques doutes). Un pipeline à bière était également au programme histoire d’éviter que les futs de bière soient amenés par des tracteurs qui bousilleraient le sol tout en gênant la circulation des festivaliers. C’était prometteur mais ça a eu un coût pour tout le monde puisque le prix du billet est passé de 180 à 220 €. Wacken était jusque là le gros festival le moins cher, c’est désormais le deuxième plus cher après le Sweden Rock. Certes, en contrepartie, les frais supplémentaires liés aux douches ou à l’arrivée avant le mercredi, qui faisaient l’objet d’un supplément, sont désormais inclus mais ce n’est pas ce que les gens ont retenu en premier. Du coup, alors que depuis 2014 les places partaient en 48h (et pas en beaucoup plus de temps les années d’avant), ce n’est que deux mois avant l’événement que le festival a affiché sold out (alors que le Hellfest prenait le chemin inverse en étant complet en moins d’une semaine et sans même un seul groupe annoncé).
Cela peut s’expliquer aussi par d’autres paramètres que le prix et les intempéries. Déjà il y a la multiplication de l’offre de festivals. Wacken n’est plus l’incontournable. Les gens ont désormais la possibilité de faire d’autres festivals, plus près de chez eux, plus petits, plus spécialisés, plus conviviaux, peut-être dans de meilleures conditions de confort, et correspondant plus à leurs goûts musicaux et leurs aspirations. A la différence du Hellfest pour la France, Wacken est beaucoup moins « the place to be » en Allemagne.
Et puis il faut voir aussi que les premiers groupes annoncés, s’ils étaient de bonne qualité, ne justifiaient pas que l’on se jette aveuglément sur les places dès qu’on rentre à la maison et avant même de nettoyer les bottes pleines de boue. Les Kreator, Powerwolf, Amon Amarth, Paradise Lost et autres Lacuna Coil annoncés à la fin du Wacken 2016 pour cette année sont de très bons groupes que j’irais voir sans problème s’ils passent chez moi. Mais ils n’ont rien d’inédit et on peut facilement les voir ailleurs. Dans ce cas, ceux qui se basent en priorité sur l’affiche pour choisir leur festival ne vont pas se ruer sur les places pour des groupes qu’ils ont déjà vus X fois et qu’ils peuvent voir plus près de chez eux. Mais au final, les autres gros festivals n’ont pas proposé grand chose de plus intéressant ou clinquant en 2017 (à la limite Aerosmith au Hellfest et Rammstein au Graspop…), l’affiche a donné un combiné intéressant qui n’a finalement rien à envier à la concurrence donc les places ont fini par toutes s’écouler.


Mercredi 2 août

Comme toujours, le départ se fait le mercredi pour arriver pour les premiers concerts. Car même si le festival ne communique pas trop là-dessus, Wacken est depuis quelques années un festival sur quatre jours avec un certain nombre de groupes qui jouent le mercredi, qui fait un peu office de journée warm-up. Si l’infield n’est pas ouvert et qu’il n’y a donc pas de groupes qui jouent sur les grandes scènes, il y a en revanche un bon nombre de groupes qui jouent sur les deux scènes du chapiteau (à savoir la Wet Stage et la Headbanger Stage), des groupes de folk à l’espace médiéval (la Wackinger Stage) ou des groupes rigolos (ou pas) au Biergarten. Dans le lot, beaucoup de groupes pas metal ou des petits groupes non signés qui viennent jouer pour le tremplin du Metal Battle, mais aussi de vrais groupes à la renommée bien établie tels que Ugly Kid Joe, Crowbar ou Annihilator. Donc cette année, on met tout en oeuvre pour arriver dans de bonnes conditions, profiter des potes et voir ce qu’il y a à voir en prenant un vol Toulouse-Hambourg direct qui part de Blagnac à midi. En effet, j’étais un peu échaudé par rapport à l’expérience de l’année passée et la tente perdue pendant la correspondance à Bruxelles, donc par Eurowings, on peut se dire qu’un vol direct va limiter les risques de pertes de bagages. Le vol se passe très bien et, après avoir croisé fort les doigts pour que la tuile de l’année dernière ne se reproduise pas, c’est avec un grand soulagement que nous récupérons tous nos bagages sains et saufs ! On n’a plus qu’à retrouver le Tophe (venu de Franche-Comté via l’aéroport Bâle) et attendre les potes venus de Paris ou qui avaient eu la « bonne » idée de ne pas prendre un vol direct et de transiter par Roissy. C’est ce qu’a fait Alex : après avoir pourtant perdu sa valise l’année dernière, il retente l’expérience… Pour avoir exactement le même résultat : sa valise a à nouveau disparu pour la deuxième année consécutive. Du coup, on a bien le temps de manger des bretzels et de boire des bières en attendant qu’il fasse ses réclamations. Le temps de faire patienter aussi le chauffeur de taxi que j’avais réservé (le même depuis trois ans, toujours impeccable niveau timing, conduite et évitement des embouteillages)… Au final, nous partons de l’aéroport Helmut Schmidt (c’est comme ça que l’aéroport de Hambourg s’appelle, maintenant que l’ancien chancelier est mort) avec une heure et demie de retard, que la conduite sportive du chauffeur de taxi ne va pas réussir à combler. Le temps de récupérer les pass (où c’était assez bordélique en terme d’organisation…), d’arriver au camping, de retrouver les potes et de s’installer, il est 20h passé et c’est mort pour voir Ugly Kid Joe, qui était l’objectif de la journée musicalement parlant. Flotsam and Jetsam jouait aussi juste avant, mais on savait que ce serait trop short même sans les soucis de formalité… Il y avait aussi Annihilator à voir, mais on savait qu’on les reverrait dans de meilleures conditions en salle en première partie de Testament, et Jeff Waters au chant n’a convaincu personne donc on zappe. On est mieux finalement en mode Allemands au camping, en fait ! Il y avait aussi The Boomtown Rats, vieux groupe irlandais de la fin des 70’s avec Bob Geldof, mais la motivation était insuffisante encore. Les retrouvailles avec des amis pas vus depuis longtemps valent bien n’importe quel groupe loupé.

On se décide finalement à bouger pour voir au moins un groupe ! Comme on est en camping VIP, il nous faut prendre une navette pour aller sur le site vu que, depuis 2014, ils ont viré le camping accolé au site pour faire plus de place pour le cattering. Je préférais avant, quand-même. Après, le temps d’attente n’est pas trop long non plus…
A l’arrivée, nous faisons un petit tour à l’espace VIP, en premier lieu pour charger les cartes cashless. Sauf que, alors qu’elles avaient été réservées à l’espace VIP où le paiement était obligatoire l’année dernière, cette année le système cashless est étendu à tout le festival, tout en restant optionnel… Y compris en VIP, cette fois ! En prime, ils ne chargent la carte que par paiement par carte bancaire et ne le font pas contre du cash. Du fait de ces merveilles d’inventivité de l’organisation à l’allemande, je me passerai donc de la cashless cette année
Sinon l’espace VIP est toujours un bar bien cool avec une déco sympa et un bon choix de boissons. La Trooper est à nouveau à l’honneur, ainsi qu’une pale ale Motörhead bien sympa. C’est tellement meilleur que la Beck’s Premium que l’on trouve partout ailleurs sur le site, désormais acheminée par un pipeline à bière ! Ledit pipeline avait d’ailleurs été très médiatisé au moment où les organisateurs avaient annoncé sa mise en place. Il faut reconnaître que ça a eu pour effet de supprimer les tracteurs qui venaient approvisionner les stands qui servaient de la bière, et donc de faciliter la circulation des festivaliers et de moins endommager un terrain bien fragile. Mais ça n’a quand même pas changé grand chose quand il s’est mis à bien pleuvoir… Cela étant, pour cette journée d’arrivée, l’herbe est verte, il fait beau et il n’y a pas de boue.

Le premier groupe (et en fait le seul groupe de ce mercredi pour ce qui nous concerne) sera CROWBAR. Je ne connais pas très bien de groupe culte de la scène sludge et c’est en fait la première fois que je les vois, malgré plusieurs passages pas loin de chez moi. Mais à chaque fois, j’avais eu un empêchement. Là, c’est donc l’occasion ! Et c’est pas mal. Kirk Windstein a une carrure, une barbe et une voix impressionnantes, et la musique du groupe de la Nouvelle Orléans, aussi lourde soit-elle, est d’une grande efficacité. Le son est énorme (un peu fort quand même, comme tous les groupes qui joueront sous le chapiteau, mais très clair) et met bien en valeur la lourdeur des riffs. Même si je ne suis pas un énorme fan de leur musique, la prestation de Crowbar passe comme une lettre à la poste. Voilà une bonne entrée en matière. J’espère que la prochaine fois, je pourrai quand même voir plus de concerts le mercredi… Si les bagagistes font bien leur job partout peut-être ?

La suite se fait plus festive. Plutôt que d’assister à la prestation de l’inénarable et inévitable Mambo Kurt, nous préférons tous aller boire jusqu’à 6h30 du matin.


Jeudi 3 août

La journée du jeudi va être plus chargée en terme de programme… et de gadoue ! Au réveil, il fait beau et le soleil brille. Une belle journée s’annonce. Il faut dire que le jeudi est une journée particulière à Wacken : celle de la Night to remember, où passent souvent des gros groupes de heavy et de hard rock. Cette année, le festival innove en proposant en parallèle la Night to dismember. Pas parce que le groupe de death old school suédois culte se serait reformé, mais parce que le festival propose maintenant des groupes d’extrême sous le chapiteau pendant que les gros groupes de metal traditionnel jouent sur les grandes scènes. Donc pendant que Accept, Volbeat, Status Quo ou Europe se produiront en open air, les Napalm Death, Nile, Mayhem ou la nouvelle sensation black de Batushka envahiront le chapiteau ! Cette répartition thématique n’est pas sans faire penser, finalement, à celle du Hellfest entre les Main Stages et les tentes…

La matinée se déroule tranquillement, entre décuvage de la soirée de la veille et nouveaux vidages de bières. En plus, il fait beau ! De toute façon, le jeudi, les concerts hors Metal Battle débutent vers 15h30 donc autant profiter tranquillement. Nous levons l’ancre en milieu d’après-midi, tranquillement, en se disant que les petits endroits boueux de ci de là sont bien minimes en comparaison de ce qu’on a eu les deux années précédentes. Malheureusement, une fois arrivés et posés au bar VIP, un énorme orage éclate. Nous avons eu la chance d’être dans un endroit couvert, ceux qui étaient restés au camping ont dû batailler pour préserver les affaires. Et que dire des festivaliers lambda qui se baladaient tranquillement dehors en attendant les premiers concerts ! Les intempéries n’auront pas duré longtemps et il n’y aura quasiment pas de pluie les autres jours. C’était court mais très intense et ça a suffi pour tout foutre en l’air. Le drainage du sol n’a pas été d’une grande efficacité et, s’ils n’avaient pas filmé les travaux d’aménagement, on aurait pu aisément croire que rien n’avait été fait. On ne peut pas dire que l’eau ait franchement été absorbée par le sol. Comme les deux années précédentes, donc, les déplacements sur le site ont été une véritable galère. Je ne peux quand même m’empêcher de me demander ce qu’il est réellement possible de faire. Un terrain mouillé piétiné par 75 000 personnes, est-ce que l’on peut sérieusement empêcher qu’il soit boueux au final ? Je n’ai aucune connaissance dans ce domaine et je suppose qu’avec les moyens dont dispose l’organisation, ils ont dû tenter des choses mais ça s’est avéré inefficace… En tout cas, une fois l’orage passé, nous allons faire un petit tour avant de rentrer dans l’infield. La Wacken Plaza, sorte de grand market avec plein de stands de restauration et de merchandising divers et variés, était un champ de ruines. C’est dommage car il y avait des coins sympas pour s’asseoir. Des animations comme le stand de Sea Shepherd, le Metal Yoga (pourquoi pas !) ou un stand d’exposition d’illustrateurs d’artwork metal étaient bien cools mais vu les conditions, c’était vraiment difficile d’y accéder. On ne va pas dire que le tour a été rapide puisque 20 cm de gadoue réduisent par 2 ou 3 la vitesse de marche, mais on n’en a pas vraiment profité.
Pendant ce premier tour d’horizon, comme chaque année, SKYLINE ouvrait le bal dans l’infield. Cover band de Thomas Jensen, l’une des deux têtes pensantes de l’organisation du festival, ils reprennent quelques classiques du metal avec quelques guests (cette fois Doro pour un final sur « We are the metalhead » et « All we are »). Ce n’est pas d’un intérêt majeur mais les reprises sont bien faites et ce n’est donc pas désagréable en fond sonore.

Mais le premier vrai concert pour ce qui nous concerne sera ROSS THE BOSS ! Un concert très attendu depuis qu’ils ont été annoncés en février. En fait, depuis que j’ai vu une vidéo du Keep It True 2016 du concert de l’ex-guitariste de Manowar faisant une setlist basée sur les vieux morceaux de son ancien groupe, je rêvais de le voir. Ce n’est pas tout à fait avec le même line-up, par contre puisque ce n’est plus le même chanteur ni le même batteur. A la place de Rhino, c’est son neveu ! Et au chant, ce n’est plus un jeune mais Mark Lopes, un quinquagénaire qui fait preuve d’une maîtrise vocale à toute épreuve. Sans faire oublier Eric Adams, ni en terme de charisme ni de technique vocale, il est très bon et fait un quasi-sans faute. Quant au bassiste, il s’agit de Mike LePond (Symphony X pour son groupe le plus connu, et de nombreux groupes de metal US plus confidentiels en prime), bien meilleur techniquement que Joey de Maio et complètement dépourvu de démagogie. Quand le groupe débarque sur « Blood of the kings », c’est du bonheur. « Blood of my enemies » et « Battle hymn », ainsi que le final sur « Hail and kill » sont orgasmiques. « The oath » est la première grosse séance de headbanging sur festival. Le son est parfait (une constante pour tous les concerts de cette cuvée 2017 du Wacken Open Air) et l’interprétation est aux petits oignons. Un bémol cependant : le batteur manque de puissance et ne fait pas honneur à son oncle. Ca a un impact sur l’énergie dégagée par les morceaux, malgré le statut de classiques de ceux-ci. Est-ce que, du coup, ça joue aussi sur l’ambiance globale ? Parce que le public n’est pas particulièrement participatif sur ce coup. En fait, de manière générale, l’ambiance de ce Wacken 2017 sera sur courant alternatif : soit c’est la grosse ambiance, soit le public sera apathique. Il faut dire que, quand on a les pieds qui baignent dans 20 cm de boue, ça fatigue et si le groupe n’est pas au top du top, on a moins envie de remuer le popotin… En tout cas Ross The Boss a fourni une bonne entrée en matière.
A la fin du concert, une fille vient sur scène (avec de gros problèmes de micro) pour remettre à Ross « the boss » Friedman un prix du « Hall Of Heavy Metal History » récompensant sa carrière. Voilà qui fera plaisir à Joey !

Setlist de ROSS THE BOSS : Blood of the Kings – Death Tone – The Oath – Blood of My Enemies – Kill With Power – Sign of the Hammer – Fighting the World – Battle Hymn – Hail and Kill

On enchaîne ensuite sur EUROPE. Je les avais vus deux semaines auparavant à Carcassonne et je savais donc qu’il n’y aurait aucune surprise. Mais quand on aime…
Joey Tempest, comme à Carcassonne, est toujours très en forme. Et il joue toujours avec son pied de micro blanc assorti à son sourire ultra-bright ! Le reste du groupe est moins communicatif et John Norum semble vraiment éteint, ce qui ne l’empêche pas d’envoyer du bois niveau guitaristique. Le son est parfait. Europe ayant pour défaut principal de ne pas varier les setlists, il n’y a aucune surprise de ce côté-là. C’est la quatrième fois que je les vois sur cette tournée « War of kings » commencée en 2015 (qui a certes été entrecoupée par la tournée spéciale où les Suédois ont joué l’intégrale de « The final countdown ») et la part belle a encore été faite à cet album. Même pas un nouveau titre de leur album dont la sortie était pourtant annoncée pour la rentrée ! Pour le reste, le seul titre de leurs deux premiers albums a été comme d’habitude « Scream of anger », « War of kings » s’est taillé la part du lion et, comme de bien entendu, le show s’est terminé sur l’inévitable « The final countdown » repris par tout le festival.
Prestation irréprochable des Suédois, donc, qui ont fait ni plus ni moins que ce que j’attendais d’eux. Pour comparer avec Carcassonne deux semaines plus tôt, je dirais que c’était aussi bien niveau son et prestation proprement dite, que la setlist était meilleure à Carcassonne car leur temps de jeu avait été plus long, et que l’ambiance était meilleure à Wacken. Quoi qu’il en soit, je suis fan du groupe toutes périodes confondues et ce sera toujours un plaisir pour moi de les voir.

Setlist de EUROPE : War of Kings – Hole in My Pocket – Rock the Night – Scream of Anger – Last Look at Eden – Firebox – Sign of the Times – Ready or Not – Nothin’ to Ya – The Beast – Superstitious – The Final Countdown

Après ça, on regarde STATUS QUO de loin. Je les aime bien, mais les pieds dans la boue pendant deux heures, c’est fatiguant et il y a un programme chargé après ! N’empêche que les papys ont toujours la pêche. Avec le décès de leur guitariste Rick Parfitt quelques mois auparavant, on se demandait s’ils allaient continuer. C’est visiblement le cas. Les membres survivants et le remplaçant du guitariste défunt montrent une énergie rare pour des mecs de plus de 70 balais. Il y a d’ailleurs plus d’ambiance dans le public que pendant Ross The Boss et Europe. Ils en ont à remontrer aux jeunes groupes qui jouent à l’économie. Sans en être un gros fan (leurs morceaux sonnent quand-même tous un peu pareil), ces mecs méritent le plus grand respect pour leur persévérance, leur envie de jouer et leur attitude globale.

Après une pause d’une petite heure, c’est autour de la tête d’affiche d’investir la scène qui s’appelle maintenant la Faster (les traditionnelles True Metal Stage, Black Stage et Party Stage ayant été rebaptisées cette année Faster, Harder et Louder…), à savoir ACCEPT. Les Allemands jouent devant leur public, ça a toujours été une tuerie en live et je suis fan du groupe. En plus, ils prévoient un show spécial avec orchestre… qui va être l’une des grosses déceptions du festival. Ca commençait pourtant pas mal. Avec un gros light show parfait pour ce début de soirée, un gros son, Wolff Hofmann et sa clique sont bien motivés pour headliner la Night to remember pendant deux heures. Ca commence avec deux nouveaux titres en avant-première, « Die by the sword » et « Koolaid » (qui sonnent un peu génériques à la première écoute mais ça passe bien quand même), entrecoupées du classique « Restless and wild ». Puis avec les classiques récents « Pandemic » et « Final journey », ça enchaîne plutôt bien. Niveau positionnement du groupe sur scène, c’est toujours Wolff Hofmann et Peter Baltes au premier rang (avec caméra braquée sur le premier, crane chauve au vent !) avec Uwe Lulis presque au même niveau et Mark Tornillo derrière malgré son rôle de chanteur. Mais ils ont l’air de se faire tous plaisir donc c’est plutôt cool. Sauf que ça va se gâter. Après une bonne demi-heure d’Accept pur, on débarrasse la scène (seul y reste Wolff Hofmann), on fait venir des musiciens classiques (l’orchestre symphonique de Prague, en l’occurrence) et c’est parti pour une heure de mégalomanie et de branlette ! Même si j’ai toujours aimé Wolff et son toucher très particulier, il a toujours eu un côté très mégalo. Il a toujours bien aimé faire le beau sur scène avec son sourire aussi brillant que son crâne. Mais ça ne m’avait jamais dérangé. Mais là, c’est trop. Pendant une heure, il va reprendre des morceaux de classique à la guitare, accompagné de l’orchestre. ça peut être bien d’entendre du Vivaldi, du Mozart, du Chopin, du Mussorgsky et du Beethoven repris à la guitare avec des musiciens classiques en support. Sauf que là, ce n’est pas le cas. Musicalement, c’est chiant. Et scéniquement, Wolff prend pose sur pose et se la pète comme pas possible. Le premier quart d’heure, ça passe. Au delà, c’est insupportable. Bref, on se casse ! Je n’aurais jamais cru qu’un jour je me barrerais au milieu d’un concert d’Accept mais là, quand l’égo d’un musicien l’emporte sur le reste, ce n’est plus possible. Ce n’est plus vraiment Accept mais le Wolff Hoffmann’s Band. Les autres musiciens d’Accept sont revenus sur scène pour la dernière demi-heure pour jouer des classiques du groupe avec orchestre et il paraît que c’était bien. Mais je n’étais pas là pour pouvoir le confirmer, étant parti avant…

Setlist d’ACCEPT : Die by the Sword – Restless and Wild – Koolaid – Pandemic – Final Journey – Night on Bald Mountain – Scherzo – Romeo and Juliet – Pathétique – Double Cello Concerto in G Minor – Symphony No. 40 in G Minor – K.550 – Princess of the Dawn – Stalingrad – Dark Side of My Heart – Breaker – Shadow Soldiers – Dying Breed – Fast as a Shark – Metal Heart – Teutonic Terror – Balls to the Wall

On s’était posé la question d’interrompre Accept avant même de savoir que ce serait mauvais, en fait, ça il y avait Batushka sous le chapiteau et que ça faisait aussi drôlement envie. Et puis au moins, comme le sol du chapiteau est dallé, on a les pieds au sec et sur la terre ferme.
Comme nous sommes partis plus tôt que prévu, nous allons aussi, après nous être frayé un long chemin dans la gadoue, pouvoir profiter du groupe qui jouait avant, à savoir BRUJERIA sur la Headbangers Stage. Enfin profiter… pour moi je profite bien de Brujeria quand je ne les vois pas et que je n’entends pas leur musique !
Je les avais vus une fois en Espagne il y a longtemps (en 2008 pour être précis) et je n’avais pas du tout aimé. Ce sera pareil cette fois-ci, neuf ans sans les voir ne me faisant pas les apprécier plus. A part le fait que ça ait été fondé par des mecs connus, je n’ai jamais compris l’intérêt de ce groupe. Pour moi, c’est juste du mauvais death sans intérêt. Certes, ils jouent encagoulés comme des terroristes corses et chantent en espagnol en mode Narcos. ça peut être rigolo cinq minutes mais pas trois quarts d’heure. Allez, j’ai quand même esquissé un demi-sourire pendant « Marijuana », une reprise version death décalée de la « Macarena ». Il faut reconnaître une qualité quand même au groupe : ils bougent bien et ce ne sont pas des manchots. Derrière les cagoules, ce sont Shane Embury de Napalm Death, Jeff Walker de Carcass et Adrian Erlandsson de Paradise Lost respectivement à la guitare, basse et batterie. Mais je n’adhère ni à leur musique, ni à leurs délires. Les « Marijuana si ! Polva no ! », ça va bien une fois mais pas à chaque morceau voire à chaque break. En plus, ils ne voulaient pas quitter la scène et il a fallu que les organisateurs tirent le rideau pour qu’ils partent. Et même une fois le rideau tombé, ils ont continué à jouer, ce qui a décalé les autres groupes. Un concert inutile d’un groupe inutile !

Setlist de BRUJERIA : Brujerizmo – Colas de rata – La migra (Cruza la frontera II) – Hechando chingasos (Greñudo locos II) – ¡Viva Presidente Trump! – Seis seis seis – Ángel de la frontera – Satongo – Marcha de odio – Marijuana

Après du mauvais death, c’est de l’excellent black metal qui nous est offert sur la WET Stage avec BATUSHKA. A l’instar de leurs compatriotes de Mgla, les Polonais font le gros buzz depuis quelques temps. Ils sont d’ailleurs bien critiqués pour ça par les plus trve des amateurs de black. N’en faisant pas partie, j’adore et tant pis si je suis untrue et trendy ! Sur album, leur black metal orthodoxe chanté en russe et entrecoupé de chants liturgiques est particulièrement trippant. Ce groupe est l’une de mes grosses révélations de l’année dans le style. Sur scène, en particulier dans la configuration tente qui est bien plus propice à ce genre de musique qu’une Main Stage en open air, c’est magnifique. La mise en scène fait penser à celle de Ghost, avec des nameless ghouls dont personne ne voit le visage, une déco de sacristie orthodoxe et un énorme encensoir qui parfume bien le chapiteau. Le light show est très beau et met parfaitement en valeur leur musique, en lui donnant un aspect hypnotique. Ce côté trippant est accentué par le fait que les musiciens soient volontairement statiques à l’extrême, comme l’étaient The Devil’s Blood à l’époque (groupe qui n’a rien à voir musicalement mais dont l’atmosphère était finalement proche de celle d’un groupe de black metal). Pour la playlist, pas de surprises : les Polonais jouent l’intégralité de leur unique album dans l’ordre. Juste un bémol qui n’est pas imputable au groupe : le show a dû être écourté parce que ça débordait. La faute aux pseudo bandits mexicains qui jouaient avant et qui n’avaient pas quitté la scène en temps et en heure.
On verra bien ce que fera Batushka sur la durée mais en tout cas, ils font un début de carrière magistral, autant sur album que sur scène. Je veux les revoir !

Setlist de BATUSHKA : Yekteniya I: Ochishcheniye – Yekteniya II: Blagosloveniye – Yekteniya III: Premudrost’ – Yekteniya IV: Milost’ – Yekteniya V: Svyatyy Vkhod – Yekteniya VI: Upovane – Yekteniya VII: Istina – Yekteniya VIII: Spaseniye

N’aimant pas Mayhem qui jouait juste après, je retourne dehors où je vais suivre des bouts de concerts.
D’abord CORVUS CORAX, tête d’affiche de la Wackinger. Pour ce premier concert sur la scène médiévale, c’est en tout cas l’occasion de me rendre compte à quel point celle-ci est inadaptée. Je ne dis pas ça contre le Wackinger Village, qui est un endroit vraiment sympa, un espace médiéval à part du reste du festival. Mais la scène en elle-même est mal placée. Juste en face de l’infield et sans obstacle pour couper le son des main stages, le son de ces dernières arrive et parasite complètement les concerts de la Wackinger. Surtout qu’un gros investissement a été fait sur le son des scènes principales cette année et qu’il est plus clair mais également plus puissant. En plus, la Wackinger Stage est vraiment trop basse et c’est assez pénible de regarder le groupe quand il y a du monde. L’annonce de groupes de folk allemands n’ayant rien à voir avec le metal a souvent tendance à faire sourire, mais vu les conditions dans lesquelles ils jouent, c’est quasiment comme s’ils n’étaient pas au festival.
Dans ces conditions, la présence de Corvus Corax sur cette scène en tête d’affiche est un cadeau empoisonné. Je les ai vus deux fois à Wacken, à chaque fois sur une grande scène, avec un show dantesque. Là, c’est avec les moyens de la Wackinger donc minimaliste. Et parasités par le son de Volbeat qui les couvrait, c’est vraiment pas top. Au bout de trois morceaux, j’abrège donc !

Je regarde donc de loin la fin de VOLBEAT. Ayant pris le concert en cours et étant un peu fatigué, un peu énervé aussi d’avoir eu le concert précédent gâché par les conditions de la Wackinger, je ne rentre pas complètement dedans mais c’est quand même bien plaisant. Pas la peine d’ergoter et d’épiloguer sur le bien-fondé de la présence de Volbeat en tête d’affiche de Wacken : ils y sont, comme à tous les festivals où ils jouent maintenant depuis plusieurs années, et c’est bien parti pour durer quelque temps. Il faut donc vivre avec son temps et accepter que les têtes d’affiche des festivals soient les gros groupes de la fin du XXe siècle en fin de carrière, mais également, désormais, Volbeat, Sabaton, Ghost ou Avenged Sevenfold. Personnellement, ça ne me dérange pas. Ce sont des groupes que j’aime bien même si je trouve bizarre, moi aussi, qu’ils soient aussi haut sur les affiches. Mais ils tiennent leur rang, comme Volbeat ce soir. Les Danois ont un gros light show, un son dantesque et une interprétation aux petits oignons d’une setlist best of où ne manque aucun de leurs classiques. En prime, ils font venir des guests comme Barney de Napalm Death sur « Evelyn ». L’ambiance sur courant alternatif est en mode « on » pour ce concert, avec une bonne partie du public bien à fond. Même si je ne suis pas rentré dedans, il n’y a absolument rien à reprocher à la prestation de Volbeat, qui a parfaitement tenu son rôle de tête d’affiche.

Setlist de VOLBEAT : The Devil’s Bleeding Crown – Wild Rover of Hell – Heaven nor Hell / A Warrior’s Call – Lola Montez – Let It Burn – Doc Holliday – Sad Man’s Tongue – Soulweeper – Black Rose – For Evigt – Slaytan – Dead but Rising – Seal the Deal – Black Bart – Hallelujah Goat – Goodbye Forever – Evelyn – Fallen – Still Counting

Après ça, ne restait plus que Nile à la Headbangers Stage mais je n’avais pas trop envie d’aller les voir. Cela fait pas mal d’années que le côté égyptien de leur musique est éclipsé au profit d’un death plus brutal mais au final peu intéressant. En plus, cela impliquait de retourner au chapiteau et donc de retraverser un chemin boueux d’une longueur conséquente. Donc je m’arrêterai à l’espace VIP pour retrouver tous les potes et tester toutes les boissons servies au bar… et il y avait du choix ! Puis, l’aube approchant, une douche chaude et au lit !


Vendredi 4 août

Après un réveil en douceur, il faut prendre des forces car c’est vendredi ! Et souvent à Wacken, le vendredi est la journée la plus chargée. C’est la journée où toutes les scènes sont ouvertes en permanence, notamment les plus grandes. Et puis le Metal Battle est terminé, et il n’y a plus que des groupes confirmés qui jouent. Ce n’est pas forcément un gage de qualité, bien sûr, mais c’est quand même un signe que ça va être intense. D’ailleurs, c’est le jour où les concerts commencent le plus tôt puisque ça ouvre à 11h. Et c’est souvent le vendredi qu’il y a les plus gros enchaînements. Ce sera le cas cette année. Donc après le petit déjeuner, on ne va pas trop jouer aux Allemands en camping ! Bon un peu quand même puisqu’on loupe MEMORIAM, le groupe des membres survivants de Boltthrower. On aurait pu faire un effort mais à 11h, ça faisait un peu tôt. Et puis ce n’est pas comme si c’était le vrai Boltthrower, malheureusement. Je ne peux pas juger sur scène mais en tout cas l’album manquait de quelque chose pour que ça le fasse vraiment. A voir un autre jour si les occasions se représentent. D’après des échos que j’ai pu avoir, c’était plutôt sympa sans être transcendant. A l’image de leur album, en somme.

Mais pendant que les Anglais jouaient, on faisait les gros chats en buvant le petit déjeuner à la bière, puis en prenant le bus avec un arrêt à la case bar VIP histoire de ne pas trop se tremper les pieds dans la boue. Car, si j’avais encore un espoir naïf la veille, je me rends compte que c’est peine perdue : drainage ou pas, le terrain est toujours aussi détrempé. C’est vraiment désespérant… Pourtant il y a du vent qui serait susceptible de faire sécher. Mais comme de toute façon il tombe de temps en temps quelques gouttes de pluie, le niveau de gadoue revient à la case départ. Bon on prend ça à la rigolade aussi, et on a un seuil de tolérance qui commence à être assez élevé depuis trois ans. Mais quand même, si la thématique de la boue pouvait changer, je crois que personne ne viendrait râler.
C’est donc de loin et en pointillés que nous regardons LACUNA COIL se produire à la Harder. Il y a quinze ans, j’aurais sûrement été dans les premiers rangs. Il y a dix ans, même, j’aurais suivi avec attention. Mais d’album en album, je trouve les Italiens de plus en plus mauvais. Depuis « Karmacode », en fait, j’ai fait une croix dessus. Mais je me dis que sur scène, ça peut peut-être le faire. Cristina Scabbia a toujours été une excellente frontwoman en plus d’être belle et d’avoir une superbe voix. Et à 45 ans, le temps ne semble pas avoir d’emprise sur elle. Sa voix est tout simplement parfaite. Son plaisir de jouer est évident, de même que les autres membres du groupe malgré leur manque de charisme en comparaison avec leur emblématique chanteuse. En particulier son binôme masculin, Andrea Ferro, qui n’est pas plus utile que Jannick Gers dans Iron Maiden. Mais même si le groupe est soudé et se fait plaisir, je n’ai aucun plaisir à les entendre. En gros la plus grosse partie de la setlist est composée de morceaux récents que mon oreille de fan des débuts du groupe ne supporte pas. Seul classique joué, « Heaven’s a lie », que j’ai toujours trouvée surestimée et qui m’a toujours plus soulé qu’autre chose. La reprise de « Enjoy the silence » de Depeche Mode reste sympa quand même. Mais je trouve tout le reste à l’image de leurs albums depuis une bonne dizaine d’années : chiant comme la boue ! Quant au jeu de scène… des tenues blanches pleines de faux sang en mode Walking Dead… ça peut être sympa mais je n’ai pas du tout accroché.
En fait, rien ne m’a donné envie d’aller voir de plus près. Lacuna Coil n’est définitivement plus pour moi.

Setlist de LACUNA COIL : Ultima Ratio – Spellbound – Die and Rise – Heaven’s a Lie – Blood – Tears – Dust – My Demons – Ghost in the Mist – Trip the Darkness – Enjoy the Silence – Our Truth – Nothing Stands in Our Way – Zombies – The House of Shame

Je ne regarderai même pas SANCTUARY. Je les avais vus trois semaines auparavant au Bang Your Head et je n’avais pas aimé, Warrel Dane n’étant pas en super forme vocale et le répertoire du groupe étant nettement moins à mon goût que celui de Nevermore, qui est l’un de mes groupes préférés. Je ne le savais pas encore (même si je me doutais que sa santé laissait à désirer) mais c’était la dernière occasion que j’aurais de voir Warrel Dane vivant sur scène.

Pendant la prestation des Américains, nous avons tous jugé préférable de se poser au sec en VIP, de manger un bout et, encore et toujours, de boire. Ensuite, direction la Louder pour aller voir CLAWFINGER. La Louder, c’est l’ancienne Party Stage, c’est à dire la scène moyenne à côté des deux Main Stages, située de l’autre côté de l’Infield. Et c’est le parcours du combattant pour y accéder. Pas tant pour circuler, parce que c’est fluide (et pourtant en voyant le site noir de monde sur l’écran, on a l’impression d’une foule de folie mais quand on est dedans, on ne s’en rend pas compte), mais surtout par rapport à l’état du terrain, avec des mares de boue de part et d’autre. Et ça fait quand même une certaine distance à parcourir, qui est multipliée par deux ou trois avec ce terrain dégueulasse. Maintenant on en rigole mais sur place, on déteste !
Une fois arrivés, on constate en tout cas que la scène a complètement changé par rapport à la Party Stage que l’on connaissait auparavant. La scène a doublé, elle a des super écrans (ce qui n’a pas toujours été le cas) et un son de folie. Si elle demeure plus petite que les deux autres, on peut vraiment considérer la Louder comme une troisième main stage.
Et c’est sur cette scène refaite à neuf que nous allons avoir la première vraie grosse claque du festival. Les concerts de la veille étaient tous bons, mais à part Batushka, il n’y avait pas vraiment de grosse mandale mémorable. Là, avec Clawfinger, ça va être une tuerie. C’est le concert de reformation des Suédois (enfin plutôt l’un des concerts de la tournée de reformation puisque ce n’est pas une exclusivité et qu’ils sont présents à d’autres festivals tels que le Brutal Assault), qui vont faire une forte impression. Le metal moderne n’est pas mon style de prédilection mais j’avais eu une période, au milieu des années 90, où j’écoutais pas mal de fusion. Ca m’arrivait donc d’écouter un peu de Clawfinger entre du Rage Against The Machine, du Senser et du Urban Dance Squad. Je n’ai pas suivi assidument leur discographie mais je suis content de les voir. Il y a même deux morceaux que je connais dans le lot avec « The price we pay » qui ouvre le concert et « Nigger » qui fait faire des bonds dans la gadoue. Au delà des morceaux joués, c’est surtout la prestation du groupe qui est bluffante. Le chanteur, dans son costume aux couleurs d’un vieux poste de télé complètement décalé, est ultra-charismatique. Il est très communicatif, il parle au public entre chaque morceau, allant jusqu’à slammer dans la foule. Résultat : le public suit et, alors que c’était un peu en dedans jusque là, il y a maintenant une ambiance de folie. Sur le final de « Do what I say » qui conclut leur show, plusieurs milliers de personnes reprennent en choeur « when I go home, there will be a day when everybody listens to what I say ». Superbe prestation de Clawfinger qui fait donc un très bon retour.

Setlist de CLAWFINGER :The Price We Pay – Recipe for Hate – Nigger – Rosegrove – Biggest and the Best – The Truth – Do What I Say

On passe ensuite sur la Harder pour voir un groupe qui est a priori plus mon style et dont je suis très fan, à savoir GRAVE DIGGER. Mais ce sera moins bien. Depuis deux ou trois ans, je trouve le groupe sur le déclin. Au Bang Your Head 2016, j’avais déjà eu l’impression de voir un groupe en fin de cycle. Ils ont sorti un album cette année, « Healed by metal », que je trouve sans intérêt. Chaque fois que j’ai essayé de l’écouter en entier, j’ai fini par décrocher et je ressens à son écoute plus d’ennui profond que d’envie de bouger la tête et de chanter les refrains. Mais pour ce Wacken, le programme est encourageant puisqu’ils ont annoncé une setlist spéciale avec un best of de la trilogie médiévale. Groupe en méforme ou pas, ça promettait quand même une setlist sympa avec les extraits de « Tunes of war », « Knights of the Cross » et « Excalibur » qui m’ont tant donné de plaisir par le passé. Sauf que le groupe débarque sur scène avec la chanson titre de leur dernier album, qui est bateau au possible. Après, il n’y aura pas tromperie sur la marchandise, le reste sera composé intégralement des classiques de la trilogie médiévale, plus le traditionnel « Heavy metal breakdown » pour dire au revoir. Mais ils ne se sont quand même pas foulés dans le choix des morceaux. C’est toujours un plaisir pour moi d’entendre « Knights of the Cross » (je me casse toujours la voix sur le refrain), « Excalibur », « The round table, « The dark of the sun », « Morgane Le Fay » ou l’inévitable « Rebellion ». Mais on les entend tout le temps. C’est la dixième fois que je vois Grave Digger, donc je commence à être blasé. A un concert ordinaire, j’aurais été content, mais pour un concert où est annoncée une prestation spéciale avec setlist spéciale, ils auraient pu exhumer des « Baphomet », « Inquisition », « Parcival », « Lancelot », « The Bruce », « William Wallace »… Bon je leur fais quand même crédit d’avoir joué « Lionheart » et « Killing time », qu’ils ne jouaient plus trop ces derniers temps.
Plus grave encore que le choix des titres, c’est surtout la forme du groupe. Certes, ils ont le sourire, ils sont contents d’être là et ils jouent bien. Mais ils manquent de patate. Axel Ritt est un bon guitariste mais il manque quelque chose pour qu’il apporte vraiment quelque chose. Chris Boltendahl demeure un bon frontman, sympa et communicatif, mais il ne court plus partout comme avant. Sa voix connaît également quelque ratés. En plus, le groupe n’a pas de chance avec le son car un vent tournant vient tout gâcher de ce côté-là. Résultat, le public ne suit pas vraiment et l’ambiance est apathique. Au final, j’ai la même impression qu’au Bang Your Head un an auparavant. Je suis content de revoir Grave Digger, je passe un bon moment mais le groupe est vraiment sur le déclin. Je crois qu’il serait bon qu’ils fassent une pause, voire qu’ils arrêtent. Ca me coûte d’écrire ça vu comment j’ai aimé le groupe, mais quel serait leur intérêt de continuer s’ils n’ont plus d’inspiration pour faire de bons albums et qu’ils commencent à fatiguer au point de ne plus parvenir à faire de grosses prestations ? Pour s’en convaincre, il suffit de regarder le DVD « The clans are still marching (Live at Wacken 2010 » (où de le mater sur Youtube, soyons modernes !) enregistré au même endroit sept ans plus tôt : là c’était un vrai show spécial, joué le soir juste après la tête d’affiche, avec guests à gogo et un light show énorme, et un groupe qui avait l’envie, et même l’envie d’avoir envie ! En faisant la comparaison avec la prestation de ce Wacken 2017, on peut clairement parler de dégringolade. Rien n’est éternel, on le constate avec les grosses têtes d’affiche des décennies précédentes. C’est malheureusement aussi le cas des seconds couteaux de la même époque. Ce concert n’a pas été une catastrophe non plus, ce n’était pas un mauvais moment et ça fait toujours plaisir de voir jouer les tubes de Grave Digger. Mais quand on est fan du groupe, on en ressort quand même avec un goût amer. J’en suis à me demander si je n’aurais pas dû zapper ce concert et aller voir à la place SKULL FIST au chapiteau. Les Canadiens, eux, font partie du revival du heavy traditionnel et même s’ils n’ont pas composé de morceaux ultimes au point d’être des classiques du style comme Grave Digger a pu en faire, ils ont l’envie d’en découdre et, d’après ceux qui ont été les voir, ils ont tout pété. J’ai préféré jouer la sécurité et le sentimental en privilégiant le groupe expérimenté dont je suis fan depuis longtemps. Je n’aurais peut-être pas dû…

Setlist de GRAVE DIGGER : Healed By Metal – Killing Time – The Dark of the Sun – Knights of the Cross – Lionheart – The Ballad of Mary (Queen of Scots) – The Round Table (Forever) – Excalibur – Morgane le Fay – Rebellion (The Clans Are Marching) – Heavy Metal Breakdown

Après, c’est l’heure de la pause car SONATA ARCTICA joue sur la Faster. Je ne comptais absolument pas aller les voir mais vu qu’il faut du temps pour repartir entre le monde et la distance à parcourir dans la boue pour ressortir de l’Infield, on voit un peu ce que ça donne de loin (vu que des écrans géants et des enceintes ont été rajoutés au milieu du site, on voit et on entend tout parfaitement). Sur les quatre ou cinq fois où je les ai vus, il n’y a qu’une fois où j’ai vraiment trouvé ça bon et en fait, je n’aime que leur premier album, « Ecliptica », dont ils ont toujours massacré les morceaux qu’ils jouaient. Musicalement, ce groupe n’est plus pour moi depuis quinze ans. Et quand je vois leurs looks de scène sur l’écran, j’ai envie de fuir ! Entre les maquillages, les cheveux bleus de Tony Kakko, les chemises à jabots improbables, les Finlandais se livrent à un assassinat du bon goût caractérisé. A une gay pride ou à un cosplay, je ne dis pas que ça n’aurait pas son charme, mais pour un groupe de metal à un festival de metal, ça ne le fait pas du tout. En fait, je suis peut-être trop true pour aimer Sonata Arctica… à moins que ce ne soient ce genre de groupes qui m’aient rendu true !

Bref, une pause s’impose !

Après cette pause bien méritée, direction le chapiteau où GRAND MAGUS joue sur la Headbangers Stage pour ce qui sera l’un des meilleurs concerts du festival. Un chemin semé d’embuches boueuses, sans compter les contrôles à l’entrée de la tente dont je ne vois vraiment pas l’intérêt, qui fait arriver alors que les Suédois ont commencé leur set. Mais on est directement plongé dans l’ambiance en arrivant sur « Hooves of gold » enchaîné sur « Steel versus steel » (je suis ultra-fan de l’album « Triumph and power »). Le défaut des groupes qui jouent sous le chapiteau, c’est d’avoir un temps de jeu court (45 minutes pour tout le monde sauf les têtes d’affiche) donc les Scandinaves ne vont jouer que huit chansons qui vont passer à la vitesse de la lumière. Avec des hymnes viking à chanter en choeur en headbangant bras dessus bras dessous ! Les membres de Grand Magus ne sont que trois sur scène, mais ils en imposent et dégagent une grande impression de puissance. JB a toujours une voix extraordinaire, sans aucune fausse note. Du coup, comme à tous les concerts de ce festival où les groupes font de grosses prestations, l’ambiance est terrible avec le public qui bouge et qui reprend tous les morceaux. A la fin du set, après le final sur « Hammer of the North », tout le chapiteau chantait « ohohohohohoho » au rythme de cette chanson. On peut toujours regretter que Grand Magus n’ait pas joué sur l’une des grandes scènes. C’est vrai que si ça avait été le cas, ils auraient bénéficié d’une demi-heure de temps de jeu supplémentaire. Mais l’ambiance sous la tente est assez particulière, déjà parce que pour y accéder, ça demande des efforts que ne feraient pas des touristes et la proportion de vrais fans y est donc plus importante. Et puis ça donne aussi l’impression de voir le groupe en salle, dans une configuration plus intimiste tout en bénéficiant des moyens mis à disposition par Wacken. Donc le plaisir pris est énorme !

Setlist de GRAND MAGUS : I, The Jury – Varangian – On Hooves of Gold – Steel Versus Steel – Like the Oar Strikes the Water – Forged in Iron – Crowned in Steel – Iron Will – Hammer of the North

Après c’est la pause ! J’avais bien envie de voir Saltatio Mortis qui chevauchait avec Grand Magus sur la Harder et dont il restait vingt minutes à voir mais le folk metal germanique ne passionnant pas mes compagnons de route, je n’aurai pas le courage de traverser le terrain boueux (la scène étant située à l’opposé de là où nous étions) tout seul. Et une fois posé au sec, c’est dur de repartir, surtout que les Trooper et pale ale Motörhead servies backstage ne motivent pas non plus pour bouger le popotin. Au final, on zappera aussi Paradise Lost à la Louder. Les Anglais proposant un bon concert une fois sur trois environ, je n’avais pas envie de retraverser le terrain détrempé au risque de me faire chier. Finalement, d’après tous ceux qui ont eu le courage de bouger, ils auront fait une super prestation avec une playlist de folie, ce qui me donne quelques regrets.
Apocalyptica jouait un concert spécial Metallica qui pouvait être sympa mais ce n’est pas ça qui nous intéresse : au chapiteau, c’est le concert d’adieu de THE DILLINGER ESCAPE PLAN à la Wet Stage. Enfin ce n’est pas LE dernier concert, c’est dans le cadre de la tournée d’adieu du groupe. On aurait dû les avoir en France à l’hiver dernier (dont un passage à Toulouse) mais la tournée avait été reportée… sans dates françaises ! Ce n’est pas un groupe que j’écoute régulièrement sur album mais c’est un énorme groupe de scène. Ils m’avaient mis une belle claque à Toulouse en 2013 lorsqu’ils étaient passés dans une petite salle de 350 personnes comme la Dynamo, qu’ils avaient atomisée. Donc sous le chapiteau, ça va le faire aussi. Leur musique est complètement barrée, et les membres du groupe le sont tout autant. Ils sont montés sur des piles à ressort. Ils courent et sautent partout, le tout sans faire une fausse note. C’est un énorme groupe de scène qui fait là ses adieux. Mais allez savoir s’ils ne vont pas se reformer dans deux ou trois ans…

Setlist de THE DILLINGER ESCAPE PLAN : Prancer – When I Lost My Bet – Panasonic Youth – Black Bubblegum – Symptom of Terminal Illness – Milk Lizard – Surrogate – Happiness Is a Smile – One of Us Is the Killer – Nothing to Forget – Farewell, Mona Lisa – Hero of the Soviet Union – Limerent Death – 43% Burnt

On enchaîne ensuite ! Direction la Harder pour voir EMPEROR ! J’avais encore réussi à ne jamais voir le groupe jusqu’à présent. Depuis une dizaine d’années, ils ne font plus d’albums ni de tournées et se limitent à des apparitions en festival. Samoth et Ihsahn font chacun leur truc de leur côté (surtout le second) mais tous les deux ans environ, ils font une tournée des festivals avec le groupe qui les a fait connaître. On peut critiquer et regretter qu’ils n’aient plus rien fait de nouveau depuis « Prometheus : The Discipline of Fire and Demise » en 2001 mais, à titre personnel, je trouve préférable qu’ils fassent ça plutôt que des albums sans inspiration. Au moins, la légende n’est pas souillée.
En tout état de cause, ils ont fait tous les festivals où je n’ai pas pu être et on va donc réparer ça ce soir ! Ils jouent en sous-tête d’affiche à la tombée de la nuit. Ce sont les conditions idéales pour un concert de black metal grandiose. En plus les Norvégiens jouent une spéciale « Anthems to the welking at dusk », album cultissime s’il en est. Pas besoin d’épiloguer sur la playlist, donc, elle est au top ! C’est donc parti pour une messe noire d’une heure et demie avec un light show somptueux et un son absolument parfait. Les musiciens sont statiques mais ça fait partie de la posture propre au style. Certes, Ihsahn a plus un look de hipster qu’un look de true black metalleux peinturluré, mais il a 41 ans et a donc passé l’âge pour ces conneries ! Son charisme et son talent sont en tout cas intacts. Et c’est sur un « Inno a Satana » à donner des frissons qu’Emperor tire sa révérence. Superbe prestation des Norvégiens, donc, et j’espère bien qu’ils vont continuer en live à l’avenir.

Setlist d’EMPEROR : Ye Entrancemperium – Thus Spake the Nightspirit – Ensorcelled by Khaos – The Loss and Curse of Reverence – The Acclamation of Bonds – With Strength I Burn – The Wanderer — Curse You All Men! – I Am the Black Wizards – Inno a Satana

Après la messe noire, je vais enchaîner les concerts sur les petites scènes. Ca va donc être du picorage comme au Hellfest !

On commence avec SKALMÖLD, tête d’affiche de la soirée sur la Wackinger ! Je n’avais encore jamais vu les Islandais. Par contre, leur concert enregistré avec l’orchestre symphonique d’Islande m’avait bluffé. Je me doutais bien que sur cette petite scène mal foutue et dans la gadoue, ça n’allait pas être la même. Bon par rapport à la veille avec Corvus Corax, le son n’est pas submergé par celui des Main Stages. Le volume comme la clarté sont même tout à fait corrects. Par contre, je trouve le choix des morceaux assez peu approprié. C’est quasiment que du mid-tempo et donc cinq morceaux de ce type qui s’enchaînent, ça donne une impression de linéaire, et que tout se ressemble. Or, les Vikings ont une discographie assez variée. Dommage pour le choix des titres, et aussi pour les conditions roots de la Wackinger, entre la boue et la visibilité réduite…

Setlist de SKALMÖLD : Gleipnir – Fenrisúlfur – Að hausti – Með drekum – Narfi – Hefnd – Að vetri – Kvaðning

Je jette quand même un coup d’oeil à MEGADETH pendant un petit quart d’heure. C’est suffisant pour s’en faire une idée. Comme Metallica, Slayer et beaucoup de groupes de la même époque, ils ne m’intéressent plus. Ils n’ont plus sorti un seul vrai bon album depuis « Youthanasia ». Pour tous ceux qui pensent que j’exagère, citez-moi donc un seul vrai hymne digne d’être un classique extrait de « The world needs a hero », « The system has failed », « Endgame », « Super collider » et autres « Th1rt3en » ! Pas la peine de me citer un morceau sympa qui se laisse écouter agréablement, hein, je sais qu’il y en a sur un peu tous leurs albums de ci de là. Je voudrais qu’on me cite un vrai hit marquant, dont on se souvient des années après avoir écouté l’album pour la dernière fois… Et personne ne pourrait m’en citer un seul dans tout ce que Megadeth a pu faire depuis vingt ans. A force de sortir des albums juste pour faire des albums, parce que le label le demande ou parce qu’il faut un prétexte pour faire une tournée (seul moyen actuel pour un groupe de gagner encore de l’argent), Megadeth compte désormais plus d’albums médiocres à son actif que d’albums d’anthologie. Donc leur présence à un festival où je suis ne m’emballe pas des masses. Il faut quand même reconnaître que le line up actuel tue. Dave Mustaine a su bien s’entourer, avec Dirk Verbeuren à la batterie et surtout Kiko Loureiro à la gratte. Et le Brésilien est juste parfait. D’ailleurs, il a même su apporter sa patte sur « Dystopia », qui sonne bien et est à mon humble avis l’un des meilleurs albums récents de Megadeth… Ce qui ne veut pas dire qu’il est vraiment inspiré puisque, un an après sa sortie, je n’en ai retenu aucun titre, mais au moins il est très bien fait. Et scéniquement, les Américains assurent. C’est carré, hyper pro, et leur statut de tête d’affiche leur permet de profiter de pyros et d’un light show énorme. Et le crâne de vache qui s’enflamme au-dessus de la grande scène a toujours un petit côté magique. Mais Dave Mustaine n’est pas en voix. Autant question guitare, il est toujours au top, autant vocalement, la cinquantaine bien entamée se fait sentir. Je ne suis pas/plus assez fan pour laisser passer ça ou trouver des excuses atténuantes. Megadeth a composé quatre ou cinq des meilleurs albums de l’histoire du metal. Mais ça, c’était avant. Les groupe au passé prestigieux qui continuent alors qu’ils sont sur le déclin et qu’ils ont perdu l’inspiration, je refuse de cautionner.

Après le vieux groupe de thrash culte qui se raccorche à son passé prestigieux, retour au chapiteau pour voir du hardcore true underground avec WOLFBRIGADE à la Headbangers Stage ! Je ne connaissais pas ce groupe suédois jusqu’à ce qu’on m’en fasse écouter quelques semaines avant le festival. Je suis loin d’être un coreux, je ne connais strictement rien au D-beat… mais eux, j’adore ! J’ai un peu écouté leur dernier album en date, « Run With the Hunted », qui m’a fait une très bonne impression et m’a incité à aller privilégier ce groupe à Megadeth qui jouait en même temps sur la Faster. Alors je crois qu’en douze participations à Wacken, c’est la première fois que je vois aussi peu de monde à un concert même sur une scène annexe ! Le festival essaie de s’inspirer du Hellfest en diversifiant sa programmation et en l’élargissant à la famille du hardcore, mais visiblement le metalleux allemand n’est pas trop dans cet esprit. Il n’y avait même pas un millier de personnes sous la tente. Mais les Scandinaves ont tout donné pour ceux qui étaient présents, et ça bougeait bien. Le chanteur est très charismatique et leur D-beat hardcore old school est très violent mais vraiment très accrocheur. Je n’ai pas vu passer les vingt-cinq minutes que j’en ai vu.

Bon ça n’est pas tout mais à force d’enchaîner sans trop de temps morts, il faut aussi reprendre des forces et donc aller manger ! C’est donc l’occasion d’un petit tour au village médiéval de la Wackinger, toujours aussi sympa même dans la boue et avec des stands de bouffe bien cools. C’est aussi l’occasion d’aller faire un tour à la Wasteland, un autre espace à part accolé à la Wackinger mais dans un esprit post-apocalyptique. C’est très bien fait et on se croirait vraiment dans Mad Max. Ca existe depuis l’année dernière et cette année, en plus de spectacles pyrotechniques, il y a plus de concerts. Des groupes d’indus et d’electro s’y produisent, en alternance avec les groupes folk de la scène voisine de la Wackinger. Sauf que la scène de la Wasteland est largement meilleure.
Nous allons y voire une partie du concert de CYPECORE en mangeant. La scène est plus grande, très haute et avec plein de possibilités pour les pyros. Je connais un peu Cypecore sur album. C’est suédois, signé chez Adulruna, le label de Christoffer Johnsson de Therion. Mais ça n’a rien à voir avec ces derniers puisque c’est du death mélodique moderne, un genre de sous-In Flames actuel. Mais ça bouge bien en live, ils ont un jeu de scène et un look futuriste sympa, avec des pyros en prime donc ça passe bien. Pas au point d’avoir envie de rester jusqu’au bout (surtout que la voix est assez pénible), mais à voir en faisant une pause, c’est plaisant.

Une fois rassasiés, retour au chapiteau pour aller voir jouer un autre groupe suédois, en l’occurrence CANDLEMASS. Après une tournée basée sur « Epicus doomicus metallicus », les Suédois font une spéciale « Nightfall », pour mon plus grand plaisir. Il n’y a toujours pas grand monde sous le chapiteau. Quand même plus que pendant Wolfbrigade, bien sûr, mais on ne peut pas dire que l’on se bouscule pour aller voir les maîtres du doom. Perso, j’ai plus de plaisir à entendre un Mats Levén au top (même si, pour avoir eu la chance de voir Candlemass avec Messiah Marcolin au chant, je trouve qu’il n’a pas le même feeling sur ses chansons) qu’un Dave Mustaine aux fraises à côté. Le groupe a déjà commencé quand j’arrive mais j’en verrai à peu près les deux tiers. Les « Samarithan », « At the Gallow’s end » ou « Bewitched » sont des morceaux jouissifs qui me font dresser les poils, et en plus il y a un public de fans qui fait qu’il y a une belle ambiance. De toute façon on n’est jamais déçu avec Candlemass sur scène. C’est toujours la garantie d’un bon moment. Par contre, ça fait bizarre de voir un show des Suédois sans « Solitude ». Mais les morceaux joués ce soir n’ont de toute façon rien à lui envier.

Setlist de CANDLEMASS : The Well of Souls – Codex Gigas – At the Gallows End – Samarithan – Dark Are the Veils of Death – Mourners Lament – Bewitched

Un dernier petit tour dans l’Infield pour voir, par curiosité, le dernier quart d’heure du concert de MARILYN MANSON. Je ne l’avais encore jamais vu. Je pense que je ne le verrai d’ailleurs plus jamais ! En fait je ne suis resté que cinq minutes, juste le temps de constater que c’était particulièrement mauvais. Je m’attendais à voir un gros show, en fait c’était complètement bidon et vocalement, Brian Warner était à la rue. Sans compter l’attitude désinvolte que le groupe montrait. Bref, adios !

Dans mon programme, je m’étais noté ASP et Turbonegro, ou un retour au chapiteau pour voir les Indiens de Kryptos mais au final ce sera le bar VIP, puis un retour au camping ! Avec une dizaine de groupes vus, plus les délires extra-musicaux en tout genre et les longues marches dans la boue, la journée aura été de toute façon bien remplie.

 


Samedi 5 août

Pour ce dernier jour d’hostilités, on va la jouer cool. La journée du vendredi avait été bien intense avec de gros enchaînements de concerts, qui étaient tous de grande qualité. Et on aurait pu en voir plus dans de meilleures conditions (piétiner dans 20cm de boue multipliant le temps de marche par deux !). Mais ça fatigue aussi. Après, les concerts du samedi commencent également plus tard puisqu’il n’y a rien avant midi sur les scènes annexes. Mais il n’y a rien pour motiver à ne pas faire les Allemands en camping. Certes, POSSESSED aurait été à voir sur la Faster mais c’était l’ouverture et on n’avait pas fini le petit déjeuner. RAGE sur la Louder aussi, mais je les ai déjà vus huit fois et on ne peut pas dire qu’ils changent beaucoup leurs shows. Le temps qu’on se bouge, on entend en fond BEYOND THE BLACK. Je n’aime pas trop le metal à chanteuses à la Epica ou Within Temptation mais eux, je les aime bien. Leur chanteuse est excellente en plus d’être mignonne et, sans que leur musique ait la moindre originalité, leurs titres sonnent bien. Après, pour être signés chez Universal dès leur premier album et jouer trois années de suite à Wacken, ils doivent être pistonnés. De loin en tout cas ça avait l’air sympa !
Ne supportant pas les Cavalera, MAX & IGGOR CAVALERA RETURN TO ROOTS se fera sans moi ! Et pourtant j’aime bien « Roots », qui avait beaucoup tourné dans mon autoradio quand j’avais 19 / 20 ans. Mais le personnage de Maxou le rebelle est devenu trop insupportable pour moi donc je serai très bien au bar VIP à siroter des Troopers et des pale ales Motörhead.

Retour sur la Faster pour le premier concert complet de la journée avec POWERWOLF ! Je garde un excellent souvenir de leur prestation ici-même en 2015, car après deux jours de boue atroce ça avait séché et ils avaient littéralement réveillé le festival. Ils avaient fait la prestation qu’il fallait, aussi. Cette année, la gadoue n’a pas séché et le public est sur courant alternatif : soit c’est la folle ambiance, soit c’est complètement apathique. Pour Powerwolf, ce sera la grosse ambiance. Mais quoi de plus normal ? Les loups puissants de Sarrebruck ont l’art et la manière de mettre l’ambiance. Leur musique très festive et second degré s’y prête parfaitement. Ils ont des hymnes totalement imparables, qui sont taillés pour la scène. Les « Blessed and possessed », « Dead boys don’t cry », « Aramata strigoi », « Sanctified with dynamite », « Resurrection by erection » et autres « We drink your blood » ont des refrains de folie qui réveillent bien Wacken. C’est d’ailleurs assez impressionnant à voir à l’écran au vu de la foule, même si on ne s’en rend pas compte quand on est dedans. Tout ce qu’on a envie de faire, c’est de chanter en choeur ! En terme de présence scénique, Attila Dorn assure en grand maître de cérémonie. Le jeu de scène horrifico-comique de Powerwolf fonctionne bien même de jour en plein soleil. Même sans bassiste sur scène, ça le fait. Je ferais juste un reproche au groupe, c’est qu’ils emploient toujours un peu la même recette (de bons riffs basiques, des gros refrains et des « hallelujah amen » un peu trop systématiques) et que leurs chansons finissent toujours par sonner un peu de la même manière. Mais c’est toujours efficace et c’est parfaitement taillé pour les festivals.

Setlist de POWERWOLF : Blessed & Possessed – Army of the Night – Coleus Sanctus – Amen & Attack – Dead Boys Don’t Cry
Sacred & Wild – Armata Strigoi – Let There Be Night – Resurrection by Erection – Werewolves of Armenia – All We Need Is Blood – Sanctified With Dynamite – We Drink Your Blood

On essaie ensuite de passer sur la Harder juste à côté pour voir ALICE COOPER… sans vraiment y arriver. C’est la seule fois du festival où il sera impossible de se frayer un passage pour pouvoir voir correctement. Impossible de s’approcher, d’avoir un peu de place à part derrière la console (où l’on ne voit donc rien de la scène). Trop de monde en même temps, entre les mouvements de foule convergeant vers la scène et ceux qui ne bougent plus et forment une masse compacte. Et le sol boueux amplifie tout ça. C’est juste insupportable ! C’est ce genre de chose qui peut faire détester Wacken, et les gros festivals de manière générale. J’ai rarement eu à me plaindre de la surpopulation à Wacken depuis 2009, quand ils ont enfin trouvé une solution pour avoir une circulation fluide sur le site. Il y a toujours eu énormément de monde mais avec un site bien adapté à la quantité de gens présents. Mais là, c’était pas possible ! Il faut dire aussi que je ne m’y attendais pas. On aurait dû se préparer pour se placer plus tôt. Certes, c’est Alice Cooper et il aurait pu (et dû) être tête d’affiche. C’est en tout cas le concert qui a eu de loin la plus grosse affluence de tout le festival. Vu de loin en tout cas, ça le faisait. Vincent Furnier était en voix, Nina Strauss à la guitare aussi belle que talentueuse, et le show grand-guignolesque était top malgré le fait que ce soit de jour et le son était parfait, de même qu’une setlist aux petits oignons. C’est dommage d’avoir vu ça de loin et sur écran, quoi…

Setlist d’ALICE COOPER: Brutal Planet – No More Mr. Nice Guy – Under My Wheels – The World Needs Guts – Woman of Mass Distraction – Poison – Halo of Flies – Feed My Frankenstein – Cold Ethyl – Only Women Bleed – Paranoiac Personality – Ballad of Dwight Fry – Killer – I Love the Dead – I’m Eighteen – School’s Out – Ace of Spades

S’ensuit une pause bien méritée, assis au bar VIP, et qui permet de récupérer des forces. Parce que, après, c’est AMON AMARTH ! Les Suédois sont là en sous-tête d’affiche, comme toujours ou presque. Mais il y a moins de monde pour eux que pour Alice Cooper juste avant (et c’est tant mieux). Je ne suis pas un grand partisan des gros groupes en cette période où ils arrêtent tous les uns après les autres (soit parce qu’ils ne sont plus en état, soit à cause des décès des uns et des autres) mais la place d’Alice était clairement la tête d’affiche. Cela étant, Amon Amarth sait très bien faire le job. Malgré tout, ces derniers temps, ils m’ont plutôt déçu. Déjà, je trouve « Jomsviking » très convenu, peu inspiré et manquant de puissance. Et en live, lorsqu’ils sont passé à Toulouse en avril, j’ai moyennement aimé leur show. La setlist était trop basée sur des morceaux récents et le show visuel donnait plus l’impression d’être au Puy du Fou qu’à un concert de metal. De plus, il y avait un peu trop d’écrans qui tuaient le côté live puisque le visuel semblait prendre le pas sur la musique. Sur une grande scène de Wacken, par contre, le show est similaire (avec cependant bien plus de pyros) mais est bien plus adapté à la configuration d’un gros festival qu’à celle d’une salle de 1500 personnes. Les Vikings sont en bonne forme et dégagent une bonne puissance qui leur manquait sur la tournée en salle. Leur décor de scène fait également beaucoup moins kitsch grâce à la pyrotechnie utilisée de la meilleure des manières. Les combats de guerriers vikings, au vu de la taille de la scène, sont remis à leur juste place : celle d’un ornement, d’un accessoire, alors qu’en salle ça éclipsait presque le groupe. Cerise sur le gâteau : une spéciale guest habituée des lieux en la présence de Doro Pesch, qui vient pousser la chansonnette sur « A dream that cannot be ». Ce n’est peut-être qu’un détail pour vous mais pour certains ça veut dire beaucoup.
Au final, Amon Amarth délivre une prestation solide, telle qu’on attendait d’eux, et bien meilleure que sur la tournée printanière qui a précédé. Donc c’était bien !

Setlist d’AMON AMARTH : The Pursuit of Vikings – As Loke Falls – First Kill – The Way of Vikings – Cry of the Black Birds – Deceiver of the Gods – Father of the Wolf – Death in Fire – War of the Gods – Raise Your Horns – A Dream That Cannot Be (with Doro) – Guardians of Asgaard – Twilight of the Thunder God

La suite, c’est une tête d’affiche horrible pour mes pauvres oreilles sur la Harder. En effet, je déteste AVANTASIA. Et ils vont jouer deux heures, avec un visuel fantastique et un son parfait. La scène est grandiose avec un décors de château en ruine à plusieurs niveaux, les pyros et le light show sont magnifiques et en prime ça se terminera par un magnifique feu d’artifice. Et puis Tobias Sammet et les organisateurs de Wacken ont fait venir des chanteurs de grande qualité pour l’épauler (mais le Tobi a l’art et la manière de ne jamais être éclipsé par des artistes au charisme et au talent bien supérieurs au sien) comme Jorn Lande, Bob Catley, Eric Martin, Herbie Langhans, Amanda Somerville, Geoff Tate… C’est très bien fait, ça frôle même la perfection. A un détail près, petit mais fondamental : je n’aime pas les compos. Je n’ai jamais aimé Avantasia. Même au début, alors qu’au début des années 2000 le power mélodique avait le vent en poupe et que j’adorais 80% de ce qui sortait dans le style. Et ce alors même que j’aimais bien Edguy ! Avec Avantasia, j’ai toujours eu une impression de surfait et d’artificiel, d’Edguy maquillé de grandiloquence mais sans inspiration, à part quelques morceaux vraiment bons comme « Sign of the cross » ou « Avantasia » (la chanson). J’ai toujours trouvé aussi que les guests prestigieux n’apportaient pas vraiment leur talent mais servaient surtout à mettre Tobias Sammet en valeur.
Soyons clairs : je ne regarderai pas ça deux heures. J’avais déjà vu deux fois Avantasia en live en 2013 avec trois semaines d’écart au Sonisphere Barcelone et au Hellfest, et je m’étais autant fait ch… que sur album. C’est beau, tout mignon, mais on a plus l’impression d’être à Disneyland qu’à un festival de metal. Ca me fera la même impression ce soir. Peut-être encore plus parce que le visuel est encore plus impressionnant. J’ai été vers l’avant les vingt premières minutes parce qu’il y a un stand de nourriture qui sert de bonnes pizzas au fromage donc le temps d’y accéder entre la boue et le monde, de se faire servir et de repartir, j’ai eu le temps de conforter mon idée que malgré ses artifices esthétiques, Avantasia n’est pas pour moi. Il y a par contre une belle ambiance dans le public (les Allemands soutiennent toujours bien leurs groupes). Je laisse donc ça à ceux qui aiment pour aller finir la soirée bien assis avec les potes au bar VIP. Avantasia, ce n’est pas pour moi !

Setlist d’AVANTASIA : Mystery of a Blood Red Rose – The Scarecrow (with Jørn Lande) – The Story Ain’t Over (with Bob Catley) – Dying for an Angel (with Eric Martin) – Twisted Mind (with Eric Martin) – Reach Out for the Light (with Herbie Langhans) – Farewell (with Amanda Somerville) – Seduction of Decay (with Geoff Tate) – Avantasia (with Geoff Tate) – Shelter from the Rain (with Herbie Langhans and Bob Catley) – Runaway Train (with Bob Catley and Jørn Lande) – Promised Land (with Jørn Lande) – Let the Storm – Descend Upon You (with Jørn Lande) – Lost in Space (with Amanda Somerville) –  Sign of the Cross / The Seven Angels

Après bon nombre de Troopers et de Motörhead Pale Ales descendues, on a des velléités de retourner à la Faster pour voir KREATOR… qui seront annihilées par une pluie battante. Après trois jours à patauger dans la boue, c’est trop ! Et ça ne faisait pas suffisamment longtemps que je n’avais pas vu Kreator pour avoir une motivation suffisante. J’aime ce groupe d’amour mais ils étaient passés à Toulouse six mois auparavant et ils ne sont pas réputés pour changer trop leur show au cours d’une même tournée. De ce que nous pouvons voir sur les écrans, c’est quand même beau. Avec les effets pyrotechniques, ça rajoute un surcroit de puissance visuelle non négligeable et les nouveaux morceaux doivent sans nul doute passer parfaitement dans un festival allemand. Mais je n’ai plus la force nécessaire. Il y aurait eu seulement la boue, ça passait encore mais avec la pluie en prime, ce n’était plus possible.
Il ne pleut plus quand SUBWAY TO SALLY vient clôturer le festival sur la Harder… mais la motivation n’est pas revenue pour autant. On est bien en VIP avec des bières bien meilleures que la Beck’s de base servie dans l’Infield. Et nous y resterons tranquillement jusqu’à la fermeture, à refaire le monde des festivals (et on en vient tous à la conclusion que 2017 n’a pas été un grand millésime de manière générale) et raconter des conneries jusqu’à 5h du matin.


Bilan

Le lendemain, le réveil se fait tranquillement car Kevin notre chauffeur de taxi d’élite ne vient nous chercher qu’à 10h. Ca nous laisse donc le temps de discuter encore un peu et de dire au revoir aux potes franc-comtois, bourguignons, parisiens et rochelais qui ont partagé tous ces moments épiques avec nous. Puis le trajet jusqu’à l’aéroport de Hambourg se passe comme toujours à la perfection, le chauffeur étant du coin et connaissant tous les chemins de traverse à emprunter pour ne pas avoir affaire au moindre embouteillage ! En moins d’une heure, nous sommes donc à notre terminal et le retour se passera sans encombre.

Au final ce n’est pas le meilleur Wacken que j’ai fait mais c’était quand même un bon moment. Certes un festival n’est jamais un mauvais moment. Mais c’était par exemple largement mieux que le Bang Your Head deux semaines auparavant où les prestations des groupes étaient moyennes et l’ambiance beaucoup moins cool que d’habitude. Là, l’ambiance restait sympa, l’affiche était bonne et la qualité des concerts absolument top. Aucun problème de son sauf quand il y avait du vent qui tournait, des shows visuels au top aussi, et peu de mauvaises prestations à part Marilyn Manson (une véritable escoquerie) dont je suis loin d’être fan. Par contre, si l’on ne peut rien contre le mauvais temps, l’impact des travaux d’aménagement du terrain ne s’est pas trop vu cette année. Je continue donc de me demander ce qu’il est possible de faire contre la boue quand il pleut à verse et que 75 000 personnes piétinent le sol… Il y a eu aussi quelques couacs niveau organisation, notamment au niveau du filtrage (trop de contrôles inutiles, en particulier à l’entrée du chapiteau), et quelques petits détails qui font détester le festival sur le coup… et pourtant, dès le lendemain, on se dit que c’était bien et on en redemande !

Pierre


Toutes les photos de l’édition 2017

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