Festiv'Report

Wacken 2015

Wacken 2015

ActuMetalToulouse

10 mars 2016

Pas de commentaire


Mercredi 29 Juillet

Cela faisait trois ans que je n’étais pas retourné à Wacken. En fait, c’était la première fois que je loupais deux éditions d’affilée, qui avaient en plus été parfaites à tous niveaux, de tous les avis que j’avais pu lire ou entendre. Même si le festival a évolué, que les affiches ne sont pas toujours les meilleures, que le fait que ce soit sold out en moins d’une journée alors que dix groupes sont annoncés est aussi hallucinant que ridicule, ça reste quand même Wacken. Je reste attaché à ce festival, où j’ai passé de grands moments, fait de superbes rencontres, découvert des dizaines de groupes et vu quelques uns des meilleurs concerts de ma vie. Même si, la dernière fois que j’y avais été en 2012, je n’avais pas aimé l’inaction des organisateurs face à la boue et aux intempéries et aussi quelques petits détails comme l’absence de points d’eau, c’est quand même un festival où l’on peut voir des groupes dans des conditions exceptionnelles et avec une super ambiance. Et là, avec en point d’orgue la reformation de Savatage pour un concert qui promettait d’être fabulissime, on a en plus une affiche de grande qualité qui est bien supérieure à celle de la plupart des autres gros festivals de cette année 2015. Une affiche qui ne sera même pas gâchée par des conditions météorologiques particulièrement éprouvantes… Et pourtant il y aurait eu de quoi !

Au départ de Toulouse, il fait beau et chaud. Le soleil brille et il n’y a pas un nuage dans le ciel. Il faut en profiter. Ayant fait le tour des différents sites météo, ça annonçait un mauvais temps dans le nord de l’Allemagne jusqu’au jeudi midi. Mais même après avoir été neuf fois là-bas, tant qu’on n’y est pas, on a du mal à réaliser ce que ça va donner. Le voyage en avion se passe dans les meilleures conditions, avec une escale d’une heure à Roissy. Peu avant l’atterrissage à Hambourg, le commandant de bord nous annonce un temps orageux. Mais à l’arrivée, vers 17h, il ne pleut pas encore. On peut donc récupérer nos bagages tranquillement, faire quelques courses au supermarché de l’aéroport et attendre tranquillement des amis qui avaient pris un autre vol et arrivaient trois quarts d’heure après nous.

« un grand aéroport international aux couleurs du metal »

Ça donne le temps d’apprécier à sa juste valeur un grand aéroport international aux couleurs du metal. Les personnels de l’accueil portent des tee-shirts Wacken avec la mention « Full Metal Airport », et dès qu’on entre dans le hall d’arrivée, on a droit à une énorme affiche « WOA Airport » et des fauteuils lounge aux couleurs de Wacken. Les écrans de télé des différents bars et stands de l’aéroport diffusent tous des vidéos de concerts enregistrés à Wacken (entre autres Blind Guardian, Sacred Reich ou Circle II Circle). Le supermarché Edeka est également aux couleurs du festival et a bien entendu fait le plein de bières, de jägermeister et de feigling, entre autres.

Photo: Bild: IAM / www.horizont.net

Et bien sûr l’aéroport est envahi de hordes de metalleux tout en noir (pas de gens déguisés par contre, on n’est pas en France ici !). J’ai toujours été impressionné par le fait qu’un trou paumé tout au nord de l’Allemagne comme le village de Wacken se transforme en Metalland pendant une semaine en multipliant sa population par 40, le tout avec la bénédiction de la population. Mais voir ça dans un aéroport comme Fuhlsbüttel, qui est quand même le troisième plus grand d’Allemagne après Francfort et Munich, ça vaut aussi son pesant de cacahuètes. Les voyageurs qui étaient totalement étrangers à l’univers du metal ont dû halluciner.
En attendant les amis, on a eu le temps de sympathiser avec un Espagnol de Majorque (j’ose pas imaginer le choc climatique qu’il a dû subir en arrivant) et qui avait des béquilles et une attelle à la jambe. Nous ne l’avons revu qu’au guichet, pas du tout pendant le festival, mais il a dû souffrir vu l’état du terrain…
Pour la première fois, nous avions réservé un taxi pour nous emmener directement de l’aéroport au guichet du festival. Jusqu’à présent, nous prenions toujours les transports de Hambourg, puis le train jusqu’à Itzehoe et de là, la navette nous emmenait à l’entrée officielle du festival. Mais plus on vieillit, plus on devient true mais aussi plus bobo ! En fait, réserver un taxi à quatre ne revenait qu’à 5€ de plus par tête de pipe, avec le confort en plus. Et puis comme nous devions aller au guichet VIP situé à l’autre bout du village, ça nous évitait trois quarts d’heure de marche chargés comme des baudets… Surtout qu’avec la météo du jour, on en aurait grave chié !
Le taxi a un peu de retard, vu qu’il faisait toute la journée des allers-retour entre l’aéroport et Wacken. Finalement on le retrouve vers 19h40. Dehors, il pleut de plus en plus avec un petit vent désagréable à souhait… Le chauffeur est très sympa, avec un accent du nord de l’Allemagne à couper au couteau. Il explique donc qu’il pleut dans la région depuis cinq jours quasiment non stop mais qu’il y aura des éclaircies le lendemain à partir de midi et qu’après il devait faire beau. En attendant, en sortant de l’agglomération de Hambourg, la pluie se densifie. On reçoit en prime des messages de potes déjà arrivés qui nous avaient gardé une place, disant en gros que c’était l’enfer sur place avec une gadoue de folie. Ce qui va dans le sens des communiqués des organisateurs qui, la veille, recommandaient aux festivaliers qui le pouvaient de venir en transports, de covoiturer au maximum voire même de reporter leur arrivée au jeudi minimum (et de ne pas venir, aussi, pendant qu’on y est ? ), car plusieurs terrains de camping étaient impraticables et qu’il fallait le temps et la place pour les viabiliser. Pendant ce temps, plus on remonte l’autoroute, plus il pleut. Le chauffeur essaie de nous rassurer en expliquant que les organisateurs font ce qu’ils peuvent, qu’ils ont acheté une quantité phénoménale de copeaux de bois pour absorber la boue (ce qu’ils n’avaient pas fait en 2012)… En attendant, la pluie est battante et ça roule à 180km/h sur une autoroute détrempée mais bien dégagée. On passe à côté d’un champ dans lequel il y a une gigantesque pancarte au logo du festival avec inscrit « Freue dich, du bist in Wacken » (« réjouis-toi, tu es à Wacken » auf französisch !)… Je ne sais pas s’il y a trop de quoi se réjouir vu tout ce qu’il tombe… On est bien au sec dans une grosse Mercedes confortable mais ce qu’on voit dehors fait peur. C’est mon dixième Wacken, j’ai fait ce festival (et pas que celui-là d’ailleurs) dans toutes les conditions (Rain or shine, comme ils disent…) mais là, avant même d’être arrivés, j’en suis à me demander à quelle sauce on va être mangés. Et ce ne sont pas les SMS que je reçois des potes qui sont sur place qui vont rassurer… Finalement on arrive au guichet VIP, où le taxi nous laisse donc. Fini le confort maintenant, welcome to Hell !!!

 

Il pleut donc comme vache qui pisse et heureusement que le local où il y a les guichets est assez grand et couvert ! On attend un quart d’heure pour récupérer nos précieux sésames, et au moins c’est à l’abri. Il y a en prime une jolie déco, avec notamment une superbe statue d’Eddie en bronze. Et sitôt qu’on a nos pass, Psyko Killer nous retrouve ! Direction le camping, donc, où nous pouvons constater l’étendue des dégâts. Il a plu pas loin de 30 litres par mètre carré dans l’après-midi, et ça continue à tomber dru.

Photo by: Juliana Mourisca Thibault / www.allmetalfest.com/

Le camping et les allées sont dévastés, certaines tentes et tonnelles ont méchamment ramassé et j’ai rarement vu une gadoue aussi épaisse. Dans ce terrain détrempé, il vaut mieux ne pas venir en tongs… Certaines flaques sont vraiment impressionnantes. Et que dire des monceaux de boue sur les côtés ou aux croisées des chemins… Bref, c’est l’Apocalypse sur terre ! Et encore, on n’était qu’au camping VIP où il y a moins de monde et donc moins de passage, ce qui fait que le terrain est moins labouré par les allées et venues. Malgré tout, venant d’arriver, on est contents d’être là… Pas contents d’être dans la gadoue et dans des conditions aussi pénibles, bien sûr, mais il y a encore une certaine euphorie d’être de retour dans le « Holy Wacken Land », sans trop réaliser l’horreur que c’est en l’état. Nous retrouvons donc les Dijonnais, complètement dépités et blasés après avoir subi des trombes d’eau et avoir été enfermés dans la bagnole pendant quatre heures. On avait encore l’énergie pour leur remonter le moral. Par contre, pour installer les tentes sur un terrain aussi gorgé d’eau, c’était pas la joie. D’ailleurs, l’une d’entre elles ne survivra pas à cette nuit… En tout cas, par chance, la pluie devient moins forte et nous pouvons au moins nous installer sous une tonnelle et boire un peu !

 

Par contre, personne n’a trop le courage de bouger pour aller voir des groupes. Car oui, maintenant le mercredi à Wacken, il y a des groupes. Et des vrais ! Depuis cinq ou six ans, il y avait effectivement quelques concerts sur les scènes annexes hors de l’enceinte, mais c’étaient les groupes du Metal Battle (le tremplin rock international dont les vainqueurs repartent avec un deal chez Nuclear Blast) et les groupes parodiques et/ou du Biergarten ou de la Wackinger (la scène médiévale). Rien de fondamental, quoi… Sauf que cette année, sans crier gare, ils ont décidé d’y faire jouer de vrais groupes. Et pas des moindres : Europe, Uli Jon Roth, New Model Army, les Quireboys, The Gentle Storm… Mais le festival a mal assuré question communication, en continuant d’annoncer des dates du jeudi au samedi, jusqu’à ce que le running order soit dévoilé fin avril. Là, il est apparu que Wacken devenait un festival sur quatre jours… Sauf que nous venions de prendre les billets d’avion ! Vu les conditions affreuses de cette année, il n’y a cependant pas à trop avoir de regrets de ne pas être arrivés plus tôt. Les amis arrivés dans la journée avaient d’ailleurs voulu aller voir John Diva and the Rockets Of Love ( ) et New Model Army mais ont renoncé vu l’état du terrain à traverser et la distance à parcourir. Surtout que le camping VIP a été déplacé et éloigné et qu’on accède au site via une navette… annulée pour des raisons de sécurité (nous comprendrons pourquoi deux jours après, en attendant on n’est pas contents !). Malgré tout, ayant encore de la chaleur toulousaine en nous et l’euphorie de l’arrivée pas encore complètement douchée, nous décidons d’aller voir les concerts qui restent.

 

C’est un long chemin de croix qui s’ensuit dans la gadoue. Marcher dans plus de vingt centimètres de boue avec en prime de la pluie qui tombe demande du courage, de la foi metallique, de la force physique (pour soulever les pieds qui s’embourbent dans lesdits vingt centimètres de boue), mais aussi de l’observation et du sens stratégique pour ne pas avoir à passer par des endroits où la boue ou les flaques sont plus profonds qu’en apparence ! En gros, quand c’est possible, poser les pieds sur ce qui reste d’herbe ou les traces de roues des voitures, éventuellement passer entre les tentes quand ça n’est plus possible sur les allées… Heureusement, une fois sortis du terrain réservé au camping, nous arrivons sur une vraie route, que les piétons n’ont le droit d’emprunter que de manière aléatoire (en principe réservées aux voitures et aux véhicules de service), tout dépend de la bienveillance de la sécurité. En tout cas cette fois, c’était possible ! Tous les concerts de ce soir ont lieu sur les scènes jumelles du chapiteau, la Wet Stage et la Headbangers Stage.

Photo: Juliana Mourisca Thibault / www.allmetalfest.com

Au vu de la météo, ça n’est vraiment pas un mal. Car comme au camping, le sol sur le site est complètement dévasté. Il y a bien les stands, les magasins, les petites scènes, le Biergarten… Mais surtout une véritable mer de boue ! Et pourtant, des choses ont vraiment été faites contre ça. Des copeaux de bois pour absorber la boue ont été étalés… mais ce sont plutôt les copeaux qui se sont faits absorber par la boue ! Je ne l’ai pas vu de mes yeux mais sais aussi qu’ils ont drainé le sol avec des pompes dans de nombreux endroits. Mais quand il pleut violemment et sans discontinuer pendant cinq jours d’affilée dans une région qui n’a pas de problèmes de nappe phréatique (et que, du coup, la nappe phréatique se retrouve en surface !), je ne vois pas trop ce qu’il est possible de faire. La bonne volonté des organisateurs n’est donc pas en cause cette fois-ci, contrairement à 2012. Par contre, il me semble que certains endroits pourraient être viabilisés, notamment les allées. Sur les campings, bien évidemment non, car ils appartiennent à des paysans du coin, mais il y a des zones que les organisateurs avaient rachetées (notamment le site principal) où des aménagements en dur pourraient être faits, par un damage ou du goudronnage. Après tout, ils vivent dans la région à l’année et ils savent comment est leur climat !

 

En arrivant au bout du périple, on entend ULI JON ROTH qui résonne hors du chapiteau. J’avais vraiment envie de le voir, car il fait un show spécial Scorpions de sa période, c’est à dire sa meilleure. Sur le principe, je trouve ça un peu moyen. La tendance de nombreux groupes et artistes ayant de la bouteille à faire du neuf avec du vieux commence à se généraliser un peu trop. Ce recyclage généralisé est révélateur de l’inspiration artistique de certains. Mais dans le cas d’Uli, on ne va pas s’en plaindre : déjà parce que je trouve ce qu’il fait en solo assez chiant ! Et aussi parce que les Scorpions ne sont plus bons que pour la maison de retraite. Lui au moins, il joue bien leur vieux matériel et avec passion. Surtout que ce sont des morceaux que Klaus Meine et compagnie ne jouent quasiment plus. « Scorpions revisited », l’album de réenregistrements de vieux titres de Scorpions (on ne va pas parler de reprises, ce sont quand même ses chansons à lui à la base !) qu’a sorti Uli récemment, est tout à fait convaincant. Ce concert à Wacken promettait d’avoir des airs de « Tokyo tapes ». Ce qu’on a entendu de l’extérieur avait l’air bien. Malheureusement, on arrive trop tard pour voir. Sans la boue, on aurait probablement vu la quasi-totalité du show…

photo: http://romamakowka.eu/

En plus, c’est la galère pour rentrer sous le chapiteau car celui-ci est plein (ce qui n’a rien d’anormal ni de surprenant, on est mieux à l’intérieur au sec !) et il faut donc attendre que des gens sortent pour que les videurs nous laissent entrer. Fort heureusement, l’attente ne durera pas plus de cinq minutes. Et une fois à l’intérieur, c’est le double bonheur : celui d’être à l’abri, et aussi celui d’être sur la terre ferme. En effet, le sol de la tente a été damé avec des dalles de PVC. Ca fait un bien fou d’arriver sur un terrain en dur ! Il faut dire qu’en 2012, après une averse très violente qui avait bousillé l’ensemble du site, c’était un carnage sous cette grande tente entre les gens qui ramenaient la boue avec leurs chaussures crottées par milliers, l’eau qui s’infiltrait plus le fait que ça ne séchait jamais à l’intérieur. Grosse amélioration, donc ! Par contre, on ne peut pas dire que le sol soit sec : non seulement on trouve la boue ramenée par les chaussures des festivaliers, mais la terre est tellement détrempée que l’eau sort entre les dalles et fait quelques jolies flaques…

 

Une petite demi-heure après notre entrée dans le chapiteau, on a réussi à bien se placer pour voir le seul groupe que nous verrons ce soir avec EUROPE. A voir un concert pour cette journée warm up, autant que ce soit la tête d’affiche ! Je n’avais pas eu un bon écho de leur prestation au Rock Fest Barcelona le week-end précédent. Il faut dire qu’ils jouaient juste après Twisted Sister, et que c’est presque impossible de soutenir la comparaison. Ici, pour sa première apparition à Wacken, les Suédois headlinent cette journée particulière. Je les voyais plutôt jouer le jeudi, qui est traditionnellement la journée des groupes qui ont plusieurs décennies, mais là c’est bien aussi. Du reste, quand je les avais vus en tête d’affiche d’un festival, au Bang Your Head 2014, ils avaient bien tenu leur rang. En plus, motivation supplémentaire pour eux, ils enregistrent le concert pour un DVD qui sera en bonus de l’édition limitée de leur dernier album, l’excellent « War of kings », donc ils ont toutes les raisons d’être au taquet.

photo: http://romamakowka.eu

D’ailleurs, ce « War of kings », les Scandinaves vont bien le mettre en valeur puisqu’ils vont en jouer la moitié. Le reproche que je fais à de nombreux vieux groupes de recycler systématiquement leurs anciens titres ne s’applique clairement pas à Europe. Eux pourtant, et plus que de nombreux groupes, c’est vraiment dans les années 80 qu’ils ont connu le succès et la gloire. Mais ils ont le mérite de ne pas sombrer dans la facilité, de refuser d’être prisonniers d’un tube et de tracer leur route sans contraintes artistiques. Depuis leur reformation en 2000, leur style n’a plus rien à voir avec ce qu’ils faisaient dans les années 80. Bien qu’ayant trente années de carrière et que les membres du groupe ont passé la cinquantaine, Europe ne vit pas dans le passé. J’aimerais quand même bien qu’il y ait un peu plus de vieux tubes de temps à autres, parce qu’il n’y a pas que la chanson que tout le monde connait qui vaille le coup. Des « Cherokee », « Ninjas », « Seven doors hotel », « Wings of tomorrow », « Stormwind », « Open your heart »… ce sont quand même de superbes titres qui méritent d’être exhumés. En même temps, dans les albums des années 2000, « Wake up call », « Start from the dark », « Always the pretenders », « No stone unturned » ou « New love in town » ont également été zappées. Mais ce qu’ils ont joué là était très bien aussi ! Les nouveaux titres passent comme une lettre à la poste. Et puis ils ont ressorti l’excellente « Ready or not« , mon morceau préféré d' »Out of this world », qui a été en fait la surprise de la soirée ! L’interprétation est en tout cas impeccable, sans la moindre fausse note. Et puis ça enchaîne ! Pas de temps morts, pas de blabla inutile, Europe déroule pendant une grosse heure et quart, menés par un John Norum au toucher inégalable et un Joey Tempest aux dents aussi blanches que son pied de micro ! Le groupe bénéficie en plus d’un son d’une clarté limpide, comme presque tous ceux qui joueront à ce Wacken, du reste. Le light show est également excellent, agrémenté par des projections sur un écran derrière les musiciens. Question ambiance, par contre, c’est comme d’habitude avec eux : Europe a beau évoluer artistiquement, les gens viennent avant tout pour leur période 80’s. Donc le public a été tranquille pendant tout le show, et il y a eu une ambiance de folie sur « Rock the night » et ‘The final countdown« . Pour ma part, le hard rock bluesy actuel des Suédois me plaisant beaucoup, j’ai tout aimé et la playlist m’a autant fait plaisir que la prestation scénique. C’est le seul concert que j’ai vu ce mercredi, et il était excellent. Ca valait bien une demi-heure de marche éprouvante sur un terrain dévasté !

Playlist d’EUROPE :
War of Kings – Hole in My Pocket – Superstitious – Scream of Anger – Last Look at Eden – The Second Day – Firebox – Sign of the Times – Praise You – The Beast – Ready or Not – Girl From Lebanon – Nothin’ to Ya – Let the Good Times Rock – Rock the Night – Days of Rock ‘n’ Roll – The Final Countdown.

 

Une autre épreuve nous attend maintenant : le retour aux tentes ! Nous pouvons heureusement repasser par le chemin goudronné le plus court, mais c’est quand même bien galère. Une nuit pénible, humide et froide, est également au programme. On ne peut pas dire que le Wacken 2015 commence de la meilleure manière. Même si la météo ira en s’améliorant à partir du lendemain en début d’après-midi, les conditions vont rester difficiles jusqu’au bout. Mais musicalement, ça va être bien !

 


Jeudi 30 Juillet

La nuit a été assez difficile. Froide, venteuse, humide avec une grosse pluie dont le bruit est bien amplifié sous la toile de tente. Le réveil n’est pas génial non plus : la pluie ne s’arrête pas. On est donc bloqués. Au bout d’un moment quand même on sort la tête dehors, personne n’a trop le moral. Autant quand il y a la canicule, on peut se protéger du soleil et se mouiller pour se rafraîchir (certes ça dépend aussi du degré de résistance à la chaleur de chacun, très variable d’une personne à l’autre) et ça n’empêche pas de bouger. Là, on ne peut juste rien faire. On se parle donc d’une tente à l’autre, certains se réfugient dans des voitures…

Photo: Juliana Mourisca Thibault / www.allmetalfest.com

Une des tentes n’a d’ailleurs pas survécu à la nuit et son duvet, sans être irrécupérable, a morflé aussi. Il nous restait heureusement de la place dans la tente pour l’accueillir pour les nuits suivantes et pour stocker ses affaires qui n’ont pas été inondées. Puis la pluie se calme (sans aller jusqu’à s’arrêter), de manière à ce qu’on puisse sortir et même monter une tonnelle. Nous faisons donc connaissance avec nos voisins franc-comtois bien sympas dont l’émission de radio sur Besançon, la Colère du Peuple, est très proche de Metal Nemesis dans l’esprit. Du coup le moral remonte un peu… Mais Wacken de meeeerde quand même pour l’instant ! D’habitude à Wacken le jeudi matin, c’est tranquille : on se balade dans le village, on fait les courses au supermarché, on se pose… Vu les conditions, ce ne sera pas possible cette année. Marcher jusqu’au village avec un terrain dévasté alors même que la pluie n’avait pas cessé, c’est tout simplement inimaginable.
J’avais envie aussi d’aller voir IMPUREZA, les représentants français au Metal Battle qui jouaient le matin mais ça n’est pas concevable. C’est dommage, leur brutal death latino chanté en partie en espagnol est assez original. Ils auraient mérité une meilleure exposition.
Toute la matinée et une partie de l’après-midi se dérouleront donc au camping. La pluie finit par s’arrêter un peu avant 14h, donc un peu plus tard que ce qui était annoncé initialement à la météo. A partir de là, le temps s’améliorera crescendo, et, à part quelques averses sporadiques de temps en temps qui n’ont pas vraiment gêné, il ne pleuvra pratiquement plus. Mais le mal était fait. L’arrêt de la pluie est un progrès notable, mais quand des dizaines d’hectares on été ravagés, piétinés, labourés et inondés, la boue reste toujours insupportable.

 

Une fois prêts à partir, en milieu d’après-midi, direction la navette qui va nous amener sur le site ! Car depuis 2012 il faut prendre la navette quand on est en VIP. Le camping est plus loin (l’ancien emplacement accolé au site étant dédié au cattering et à la technique), les allées que nous avions empruntées à pied la veille sont réservées aux voitures et aux tracteurs (ils pourraient quand même aménager un espace pour qu’on puisse passer à pied sur les côtés…) et cette fois la Sicherheit ne nous laisse pas passer. Donc on ira au site en navette ! En principe celle-ci nous dépose à l’espace VIP, qui est juste à l’entrée du site. Sauf que là, pour des raisons de sécurité, c’est complètement inaccessible. C’est le samedi, quand le terrain sera en meilleur état, que nous comprendrons pourquoi. En attendant, on ne comprend pas et c’est une galère de plus donc on n’est pas contents ! Le bus contourne complètement le festival, traverse le village (ce qui nous permet d’admirer les animations et les Biergärten improvisés dans les jardins des gens, c’est toujours énorme de voir à quel point la population de ce petit village de moins de 2000 habitants est à l’unisson derrière le festival) et nous dépose… à l’entrée du camping (non VIP), qu’il faut donc traverser ! Et c’est reparti pour une longue marche dans la boue ! On en a pour plus de 500 mètres, qui vont paraître plusieurs kilomètres. Car la boue est deux fois plus épaisse, puisqu’il y a beaucoup plus de gens dans ce camping qui ont piétiné le sol, sans compter que tous ceux qui entrent ou sortent doivent passer par là aussi. Et en plus, ce n’est pas plat !

Photo: http://romamakowka.eu

Bref, la galère intégrale… C’est donc un parcours du combattant en mode zombie walk… Après avoir traversé un espace médiéval (le Wackinger) dans un piteux état et sur lequel, malgré tout, des groupes de folk jouaient toujours, nous arrivons à Wacken Plaza, la place centrale (enfin là c’est un océan marron…) entre l’entrée du site, le Biergarten, les stands divers et variés (nous y jetons rapidement un oeil, mais on s’y attardera mieux les jours suivants) et le chapiteau.
Et nous y trouvons l’espace VIP, auquel nous accédons par une passerelle masquée par un immense crâne de vache. Et ça fait du bien de s’asseoir, en plus à l’abri ! Ca changé depuis la dernière fois en tout cas, et en bien. On y trouve un grand choix de boissons et de plats, on y est servi rapidement et en plus peut y payer par carte bancaire. La déco est top et ça tend à s’émanciper de l’influence du Hellfest, chez qui ils avaient tout calqué depuis cinq ans à ce niveau-là. Cerise sur le gâteau, un stand Jägermeister distribue plein de goodies, notamment de magnifiques ponchos jäger oranges ! Là où le carré VIP s’est amélioré aussi, c’est pour l’ambiance. Dans la journée ça a toujours été tranquille et convivial, mais le soir c’était le grand cirque de la jet-set du metal, où apparaissaient des filles courtement vêtues et très tactiles dès que des artistes commençaient à se montrer. Mais rien de tout ça cette année : ni groupies, ni pétasses le soir, juste plus de monde. On avait plus l’impression d’être dans un bon bar metal qu’au carnaval des pseudo-stars. Ca avait un côté amusant à observer, mais c’est pas plus mal de faire sans.

 

Pendant qu’on se reposait, SKYLINE jouait sur la True Metal Stage. C’est la tradition depuis 2009 et l’édition des 20 ans du festival : ce groupe, dont le chanteur est Thomas Jensen, l’organisateur, ouvre le bal sur les grandes scènes le jeudi après-midi. C’est un tribute band qui avait participé à la toute première édition du festival en 1990. Et comme la plupart des tribute bands (pas tous, comme Rock Meets Classic nous le montrera deux jours plus tard), c’est profondément inutile ! Pas désagréable pour autant, les reprises sont plutôt bien faites et il y a toujours quelques guests sympas comme Doro, mais ça n’apporte pas grand chose. Je préfèrerais largement que ce soit un vrai groupe qui ouvre les hostilités…

 

On va par contre sur le site (dans un sale état malgré tous les copeaux de bois qui y ont été posés) pour voir U.D.O. Je l’ai vu un certain nombre de fois (c’est la neuvième), sans compter que j’ai pu voir Accept aussi quelques fois depuis leur reformation, donc ce n’est pas vraiment de l’inédit. Mais là, il faisait un concert spécial avec les choeurs de l’armée allemande.

Photo: http://romamakowka.eu

Il y avait un peu la curiosité de le voir dans cette configuration. Sans être emballé outre mesure à cette idée, car le heavy teuton ultra-basique du père Dirkschneider ne se prête pas trop aux orchestrations symphoniques, a priori. Contrairement à un certain nombre de morceaux d’Accept, d’ailleurs, car Wolf Hofmann est très influencé par la musique classique. Mais là, Udo interprètera peu de morceaux de son ancien groupe : juste « Metal heart » et « Princess of the dawn » expédiés à la fin ! Et ça rendait d’ailleurs plutôt pas mal. Par contre, le reste… C’est bien qu’il joue plus de chansons à lui, en soi. Cela fait vingt ans qu’il n’est plus dans Accept (si l’on excepte la parenthèse de la reformation ponctuelle de 2005) et il a même sorti plus d’albums avec son groupe solo. Il n’a pas fait que du bon, loin de là, mais il a aussi quelques bons tubes à son actif qui méritent d’être défendus sur scène. Les « Animal house« , « Independance day », « Heart of gold » ou « Man and machine » qu’il a jouées là sont largement au niveau des standards d’Accept. Sauf qu’en version symphonique, ça ne donne rien. D’ailleurs, on le voit bien sur l’écran géant aux mines que font les musiciens de l’orchestre : eux-mêmes ne semblent pas convaincus ! Certains ont l’air de bien s’amuser d’être là vu leurs mines ravies, d’autres ont l’air de s’emmerder comme des rats morts en se demandant ce qu’ils font là !

« non seulement c’est kitsch, mais surtout c’est nian-nian… »

L’intérêt de mélanger metal et classique, c’est que quand ça fonctionne, l’orchestre donne un surcroît de puissance à la musique du groupe. Wacken offrant aux groupes qui y jouent des moyens énormes pour faire des concerts uniques, on y a eu quelques exemples ici. Par exemple, le concert de Dimmu Borgir au Wacken 2012 était fabuleux. Même chose pour celui de Rage en 2007. Sans oublier ceux de Corvus Corax et d’Apocalyptica, dont la musique se prête naturellement à cet exercice. Mais il y avait aussi eu un gros flop en 2004 (oui je sais, cet exemple remonte !) avec Doro, même si la Metal Queen en avait fait un DVD live… C’était quand même bien mauvais ! Pour U.D.O., c’est un peu la même chose que pour Doro : leurs morceaux ne sont pas faits pour être en version symphonique. Trop basiques, pas assez recherchées ni travaillées, ces chansons sont efficaces du fait de leur immédiateté. L’orchestre les ralentit et les alourdit et au final, ça ne donne rien. En fait non seulement c’est kitsch (mais ce n’est pas ça le vrai problème, car Udo EST kitsch à la base !) mais surtout c’est nian-nian… Pourtant ça joue bien. Le groupe est carré, l’orchestre est bien calé dessus mais le rendu n’est pas bon.

En plus le choix des titres est assez discutable. Outre les quelques tubes que j’ai cités plus haut, Udo va jouer des chansons pas vraiment transcendantes et loin d’être indispensables. Deux morceaux sortent du lot quand même : « Cut me out », titre semi-acoustique bien sautillant, et l’excellent et ultra-festif « Trainride in Russia » pour faire le kazatschock dans la boue ! Mais on ne peut pas dire que ces interludes fun soient très représentatifs de la carrière d’Udo. Je veux dire, c’est sympa mais ce n’est pas pour ça qu’on va le voir a priori. Et ses morceaux plus traditionnels ne passent pas l’épreuve symphonique. Ca aurait pu être très bien, c’est plutôt un pétard mouillé. En plus une heure et demie, ça fait un peu long. On a largement le temps de se frayer un chemin dans la boue pour aller se prendre des bières ou du wikinger blut ! Ca ne l’a pas fait, mais au final, ça ne surprend personne non plus. Au moins ils auront essayé…

Playlist de U.D.O. :
Star Wars Theme – Das Boot (Klaus Doldinger cover) – Animal House – Future Land – Independence Day – Heart of Gold – Man and Machine – Faceless World – Book of Faith – Cut Me Out  –Stillness of Time – Trainride in Russia (Poezd Po Rossii) – King of Mean – Metal Heart – Princess of the Dawn.

 

 

La suite va être meilleure puisque c’est IN EXTREMO qui investit les lieux. Je vais me retrouver un peu seul pour les voir, en principe pour du folk metal chanté en allemand, je n’ai pas grand monde avec moi pour m’accompagner ! Par contre, j’ai plein de Teutons autour ! Les Allemands adorent ce genre de musique, en général, et In Extremo jouit d’une grosse cote de popularité dans son pays.

Photo: http://romamakowka.eu

J’avais été un peu déçu la dernière fois que je les avais vus, ici-même en 2012, car leur prestation était beaucoup moins folk qu’avant et ils se donnaient des airs de sous-Rammstein qui ne leur allaient pas trop. Mais depuis, ils ont rectifié le tir en sortant « Kunstraub« , un album bien sympa et largement meilleur que le « Sterneneisen » moyen dont le groupe faisait alors la promo. Et surtout les troubadours fêtent leurs vingt ans cette année. On pouvait donc s’attendre à une bonne playlist best of et peut-être à du grand spectacle. Sur ce dernier point, pas plus que ça : pas de gros show médiéval avec jongleurs et cracheurs de feu. Mais un groupe au taquet, heureux d’être là, qui va redonner du baume au moral après ce début de festival désastreux.

Le public était amorphe pendant Udo mais se réveille un peu pour In Extremo. J’ai déjà connu des ambiances plus folles, mais quand on a usé toutes ses forces à marcher des kilomètres avec les pieds qui s’enfoncent dans vingt centimètres de gadoue, il ne faut pas s’attendre à ce qu’il y ait de folles farandoles après… et malgré tout, il y a de la participation de la part du public. Le chanteur est très communicatif et interagit beaucoup avec le public. Ca chante bien, ça tape des mains et certains s’essaient même à des farandoles malgré l’état du sol ! Un peu toutes les périodes du groupe sont représentées, avec des morceaux festifs et accrocheurs à souhait comme « Frei zu sein« , « Spielmannflucht« , « Ai vis lo lop » (morceau aux paroles en occitan que le chanteur demande au public de reprendre en faisant « lalalala » !), « Vollmond« , « Mein rasend herz« … Dans les hits du groupe, seuls manquent vraiment à l’appel « Herr Mannelig » et « Villman og Magnhild« . C’est donc une heure et quart bien sympa que fond passer les Teutons, et qui fait du bien au moral. D’autant plus que le soleil commence à pointer son nez !

Playlist d’IN EXTREMO :
Frei zu sein – Zigeunerskat – Erdbeermund – Himmel und Hölle – Vollmond – Feuertaufe – Spielmannsfluch – Omnia Sol Temperat – Liam – Nur ihr allein – Unsichtbar – Sängerkrieg – Ai Vis Lo Lop – Küss mich – Rasend Herz.

 

S’ensuivra une pause assez longue avec les copains en VIP. Je voulais voir DARK TRANQUILLITY, qui est l’un de mes groupes préférés, mais avec la perspective de les revoir une semaine plus tard au Sylak Open Air, j’ai passé le tour. Je n’aurais pas cru que je zapperais l’un de mes groupes préférés à Wacken, d’autant qu’ils avaient droit à une heure et quart de temps de jeu suite à une annulation non remplacée. Mais c’était à la Headbangers Stage, sous le chapiteau, et la perspective de traverser la mer de gadoue m’a incité à rester à une place assise bien confortable pour manger, boire, m’y reposer, discuter… Avoir un accès VIP a un côté traître quand même !
Il y avait aussi la possibilité d’aller voir ROB ZOMBIE sur la True Metal Stage… Mais non merci ! Ayant déjà subi ça au Hellfest 2011, où j’avais perdu une demi-heure de ma vie (et c’est déjà bien que j’aie tenu tout ce temps !), je ne tenais pas à renouveler l’expérience. A la limite, on aurait été dans des conditions normales, ça n’aurait rien coûté d’aller jeter un oeil pour voir si la prestation catastrophique du Hellfest d’il y a quatre ans était accidentelle, mais les déplacements dans la boue demandent trop d’efforts, que je ne suis pas du tout disposé à faire et certainement pas pour Rob Zombie ! J’aurais été un gros fan d’indus, j’aurais fait le concert de Rob Zombie, que j’aurais accolé à ceux de NOCTIFERIA (groupe slovène qui jouait juste avant) et de COMBICHRIST (groupe norvégien qui s’était fait connaître en ouvrant pour Rammstein en 2013, et qui jouait juste après Rob Zombie). Mais n’appréciant le style que de temps à autre, je ne verrai aucun des trois groupes !

 

Il y avait mieux à faire de toute façon : se reposer, boire, manger, faire le plein d’énergie pour voir LE concert événement de ce festival… et de l’année… et de la décennie… et même du millénaire ! La présence pour la première fois du TRANS-SIBERIAN ORCHESTRA à un festival open air européen et surtout le retour de SAVATAGE sont la principale raison de mon retour à Wacken cette année. Quand j’avais appris ça au moment de l’annonce des premiers groupes à l’issue de l’édition 2014, j’ai sauté au plafond ! Jon Oliva qui disait à longueur d’interview que Savatage c’était fini, que ça lui rappelait trop la mort de son frère, que le TSO lui prenait tout son temps… Eh bien finalement on a droit au retour du Tage avec en prime la présence de TSO à l’affiche ! Un voile de mystère avait soigneusement entouré l’événement. Il était d’abord annoncé que le Transsiberian Orchestra clôturerait le festival. Puis lorsque le running order prévisionnel a été dévoilé en avril, Savatage et TSO étaient programmés en même temps sur les deux Main Stages, pour deux heures et quart chacun… Et bien entendu, les organisateurs n’ont pas trop communiqué, histoire d’entretenir les interrogations. Une semaine avant l’événement, ils ont annoncé dans un communiqué que ce n’était pas une erreur de voir les deux groupes annoncés en même temps sur la True Metal Stage et la Black Stage, qu’il y aurait quelque chose de spécial et que ce serait quelque chose d’unique dans l’histoire de la musique, rien de moins ! On aurait presque pu croire que le communiqué avait été écrit par Joey de Maio. Mais les promesses seront en tout cas tenues au delà des espérances.
Nous allons nous placer dans l’axe, à une vingtaine de mètres des scènes. C’était surtout un endroit stratégique pour ne pas avoir à faire le va et vient d’une scène à l’autre, croyant que les groupes allaient s’alterner. Mais en fait, c’était l’endroit idéal pour tout voir, tout simplement. Car Savatage et le Transsiberian Orchestra ne vont pas jouer l’un après l’autre mais… simultanément sur les deux scènes.

Photo: http://www.gitarrebass.de/

La nuit est tombée. Les lumières s’allument, le crâne de vache qui surplombe les deux main stages s’enflamme (ce qui réchauffe un peu l’air !) et « The ocean » résonne en intro. Des écrans géants sont installés au fond des scènes histoire qu’on en ait plein les mirettes. Sur la Black Stage, apparaissent des guitares ornées de rosiers, comme sur la pochette de l’album « Gutter ballet« . Puis les projecteurs se braquent sur Jon Oliva, les premiers arpèges de piano de « Gutter ballet » (la chanson) retentissent, et c’est parti pour deux heures vingt d’orgasme tellurique ! Savatage enchaîne sur une vieillerie avec « 24 hours ago« , toujours chantée par un Oliva en forme olympique. Il est très en voix, le sourire aux lèvres, et il a dû perdre une trentaine de kilos depuis la dernière fois que je l’ai vu (en 2007 en Belgique, au Pestpop, avec Jon Oliva’s Pain : c’était excellent mais on sentait que le moindre geste lui coûtait). Ensuite Zak Stevens vient prendre le micro pour un « Edge of thorns » de haute volée, éclaboussant le festival de toute sa classe. On se doutait que ce serait lui au chant, mais sans jamais en avoir eu la confirmation officielle. Maintenant on l’a ! Cela fait un sacré contraste de voir Zak ici en tête d’affiche alors que la dernière fois que je l’avais vu, il jouait à Toulouse dans un Saint des Seins quasiment vide avec Circle II Circle. Et il se montre aussi à l’aise devant 80 000 personnes que devant 60. Et vocalement, il est toujours topissime ! Lui et Oliva vont se partager le chant pendant ce premier tiers du set, qui est du Savatage classique sublimé par un light show énormissime (l’un des meilleurs que j’ai pu voir à ce jour) et un son d’une perfection absolue, où chaque petit détail se distingue. Au bout de trois quarts d’heure, Savatage joue « Hall of the Mountain King« , en ayant la bonne idée d’en diffuser d’autres images que le clip bien ridicule qu’ils en avaient fait à l’époque ! Traditionnellement, que ce soit avec le Tage ou Jon Oliva’s Pain, c’est le morceau final. Là, c’est le morceau qui conclut le Savatage ordinaire (si on peut dire que c’est ordinaire vu l’événement et l’immense qualité de la prestation), avant de passer encore dans une autre dimension. Après une courte pause, on bascule à droite sur la True Metal Stage pour trois quarts d’heure de pur Trans-Siberian Orchestra, avec en gros les musiciens de Savatage, des chanteurs exceptionnels comme Jeff Scott Soto, Russell Allen, Andrew Ross ou la chanteuse top model Kayla Reeves, et en tout une quarantaine de musiciens et choristes pour un énorme show mélangeant hard rock, chansons de noël et musique classique. C’est moins bien que Savatage musicalement, mais visuellement c’est énormissime. Les chorégraphies, les pyros, le light show, c’est absolument grandiose ! C’est pro jusqu’au bout des ongles, parfaitement huilé et avec toujours un son puissant et cristallin à la fois. Ca commence avec un nouveau morceau de l’album de TSO qui va sortir cet automne et ça s’enchaîne en beauté. « The hourglass » de Savatage est chantée avec un duo Andrew Ross / Zak Stevens qui vaut son pesant de cacahuètes. Je ne connais pas bien le reste, à part les reprises de morceaux classiques qui font toujours un bel effet, mais c’est bon et surtout c’est un énorme spectacle. Mais c’est à partir de 23h que les choses sérieuses vont commencer pour quelque chose de vraiment unique, avec deux groupes qui jouent simultanément sur deux grandes scènes. Les 125 mètres cumulés de la Black Stage et de la True Metal Stage sont occupés par les deux groupes : Savatage à gauche, TSO à droite, pour jouer ensemble essentiellement sur des chefs d’oeuvre du Tage. Il n’y a en effet pas d’autre mot pour qualifier « Morphine child« , « Believe » et « Chance« , magnifiques morceaux provoquant des frissons, de la joie et des larmes d’émotion. Surtout dans de telles versions. Zak Stevens qui donne le change à Jeff Scott Soto ou Russell Allen, Al Pitrelli et Chris Caffery à l’ensemble des musiciens du TSO, un batteur sur chaque scène… Ils font ça à l’aveugle, puisqu’ils sont sur des scènes séparées et ne se voient donc pas. Et le tout parfaitement synchronisé aussi bien visuellement que musicalement. Il n’y a pas eu UN SEUL pain, pas la moindre fausse note, même pas un larsen ni une saturation. Tout était absolument PARFAIT !!! Le festival, Jon Oliva, Al Pitrelli et Paul O’Neill ont mis les moyens pour faire vivre une expérience unique. La préparation du show a coûté plusieurs centaines de milliers d’euros. Le résultat a été au-delà des espérances.
C’est difficile de décrire tout ça avec des mots, en fait. Même en connaissant bien les groupes et les artistes qui ont participé au projet, et les chansons jouées. Niveau qualité et niveau émotions, c’était une claque absolument énorme. Un concert sans défaut et génialissime, l’un des meilleurs de ma vie. Rien que pour ça, et même si ça s’est gagné chèrement, ça valait le coup d’affronter la pluie, le froid et la boue !
Je comprends tout à fait qu’on n’aime pas Wacken, mais il n’y a pratiquement qu’à ce festival que des groupes peuvent jouer dans des conditions aussi exceptionnelles.

Playlist de SAVATAGE / TRANSSIBERIAN ORCHESTRA :
The Ocean – Gutter Ballet – 24 Hours Ago – Edge of Thorns – Jesus Saves – The Storm – Dead Winter Dead – Hall of the Mountain King –
Madness of Men – Another Way You Can Die – Night Conceives – Toccata-Carpimus Noctem – The Hourglass – Beethoven – Prometheus – A Last Illusion –
The Mountain – Carmina Burana – Turns to Me – Another Way – Piano Solo – Mozart and Memories – Morphine Child – King Rurick – Believe – Chance – Christmas Eve (Sarajevo 12/24) –Requiem (The Fifth).

 

Après une claque pareille, la terre peut s’arrêter de tourner. Il y a bien le nouveau groupe de Paul Di’Anno, ARCHITECTS OF CHAOZ, qui se produit sur la Wet Stage. J’aime bien l’album, mais voir Paul Di’Anno après un concert grandiose aurait fait un retour sur terre un peu rude… Ensuite on va se poser en VIP pour nous remettre de nos émotions, puis retour au camping dans le froid, fatigués mais heureux et la tête pleine d’étoiles.

 

 


Vendredi 31 Juillet

Le réveil est différent de la veille. Les gouttes de pluie ne retentissent pas à travers la tente et je suis réveillé par une bouffée de chaleur et une bonne suée, comme il convient quand on campe un 31 juillet en principe. Et lorsqu’on met la tête hors de la tente, il y a du soleil ! Pas beaucoup, car il y a aussi beaucoup de nuages gris dans le ciel, mais il y a quelques coins de ciel bleu de temps à autre et par rapport à ce qu’il y a eu les deux précédents jours, ça fait un bien énorme. Il y a en plus un petit vent qui permet que le sol sèche plus vite. Dans cette région, le vent peut aussi avoir un effet pervers, celui de ramener les nuages (en dix Wacken, j’ai vu un certain nombre de fois le temps dégénérer brutalement alors qu’il y avait un grand soleil), mais la pluie ne reviendra plus de tout le festival. Cependant, pour que le sol se remette, il va falloir le temps… Mon pantalon de la veille n’a pas survécu et celui de ce jour sera également irrécupérable. En même temps, je n’avais pas prévu de prendre mes vêtements les plus neufs et les plus classe donc ça n’est pas un drame. Ca va sécher progressivement mais ce matin, le terrain s’avère tout aussi impraticable que la veille. Par contre, c’est un vrai bonheur d’aller aux douches. La veille, c’était aussi inimaginable qu’inutile vu la pluie et le froid. Là, une douche chaude donne l’impression de revivre. Et la matinée est très agréable et conviviale entre Toulousains, Dijonnais et Franc-Comtois ! Le vendredi est par contre la journée marathon à Wacken car les groupes commencent à 11h. Mais cette année, c’est aussi la journée où il y a le plus de groupes à voir.

 

Alex et Talasquin partent tôt pour voir ANGRA sur la Party Stage. Il y avait aussi EPICA sur la Black Stage mais ça n’intéressait personne ! Moi je tenais à ma douche et à mon petit déjeuner donc je partirai un peu plus tard. J’avais envie de voir les Brésiliens pour voir ce que ça donne avec Fabio Lione au chant. C’était peut-être aussi l’une des dernières occasions de les voir avec Kiko Loureiro à la guitare, vu que ce dernier intègre Megadeth et sera remplacé dans Angra. Mais je n’accroche plus à ce qu’ils font depuis longtemps. Les années 90 sont loin maintenant… Ca reste bien fait mais je n’en retiens rien. Donc tant pis… Du reste, ils n’ont pas l’air d’avoir cassé des briques, des échos que j’ai eus de leur prestation.
ENSIFERUM jouait après sur la Black Stage mais je les ai vus quelques fois et leur dernier album a beau être unanimement encensé, il ne m’a pas vraiment convaincu donc je zappe également. En fait pendant la prestation des Finlandais, je serai sur le chemin. Personne n’était prêt donc je suis parti tout seul. La navette venait de passer, je n’avais pas envie d’attendre vingt minutes supplémentaires donc j’ai tout fait à pied. Comme la veille dans la journée (mais contrairement à la soirée), la Sicherheit n’a pas laissé passer par le chemin le plus court et il a donc fallu faire le chemin du bus et passer par le village à pied. Du reste, ça ne m’a pas gêné plus que ça. J’ai toujours aimé me balader dans le village, que nous n’avions vu que la veille en bus. Les Biergärten improvisés dans les jardins, les stands divers et variés, les saucisses et les bières moins chères, et l’atmosphère vraiment unique d’un trou paumé de l’Allemagne rurale qui ne fait plus qu’un avec son festival, j’ai toujours trouvé ça aussi surréaliste que génial. En plus, il y a la boutique du festival, où l’on trouve tout le merchandising avec BEAUCOUP moins de queue à faire qu’au stand qui est dans l’enceinte. Je m’y arrête donc pour prendre tout ce dont j’avais besoin, sans que ça m’ai pris plus de cinq minutes. J’ai également trouvé un chemin un tout petit peu plus court qui me permet de couper à travers le camping et d’éviter ainsi de se taper le chemin de croix de la veille. Car le sol n’est pas franchement en meilleur état… Un peu mieux quand même car la pluie s’est arrêtée depuis un certain temps et que le vent sèche la terre lentement mais sûrement, mais ça reste dans un état désastreux. C’est même presque plus difficile d’avancer car si c’est moins gorgé d’eau, la boue a une texture plus dense et compacte et colle plus aux chaussures. Bon an mal an, j’arrive à la Party Stage pour mon premier concert de la journée.

 

 

Ce vendredi commencera donc pour moi avec FALCONER Je retrouve assez facilement les potes. D’autant que même s’il y a du monde, on circule vraiment très bien à ce Wacken et il n’y a aucun problème pour se placer où on veut. Je tenais absolument à voir ce concert car c’était la tournée d’adieu du groupe. En effet, ils ont annoncé qu’ils splittaient définitivement à la fin de l’année.

https://www.metalspy.de/

C’était là leur dernière date en Allemagne et, bien entendu, ce n’était pas la peine d’espérer une date en France : ils ne sont jamais venus chez nous en quinze ans d’existence, ils ne vont pas commencer trois mois avant de cesser leur activité ! Ce groupe est né dans la vague heavy / speed du début des années 2000, des cendres de Mithotyn, l’un des premiers groupes de pagan metal (à l’époque où il y en avait peu, où c’était original, bref pas à l’époque actuelle !). Ils se distinguaient de tous les Stratovarius, Rhapsody, Angra et autres du genre par un côté folk, une atmosphère épique assez proche de celle du groupe d’origine de la plupart des membres, et surtout la magnifique voix grave et lyrique de Mathias Blad, qui changeait considérablement par rapport aux chanteurs à voix haut perchée interchangeables de l’époque. J’ai toujours aimé ce qu’ils faisaient. Je n’ai pas tous les huit albums qu’ils ont sortis, mais j’en connais au moins la moitié. Et c’est un bon et beau moment que nous offrent les Suédois. Falconer n’a jamais eu une grosse activité scénique mais ils s’en sont vraiment bien sortis. Avec un sol plus sec et dur, le concert aurait été festif avec probablement de jolies farandoles. Là c’est boueux donc pour bouger, ça ne le fait pas trop. Par contre, ça chante pas mal. Le groupe a ses fans qui reprennent les chansons en choeur et des morceaux comme « A quest for the crown », « Mindtraveller », « The clarion call » ou « Enter the glade » sont de bons hymnes. Seul bémol : ils ont eu des problèmes techniques, notamment à la basse. Mais c’est compensé par un enthousiasme, une humilité et une sincérité qui font plaisir à voir, notamment de la part d’un chanteur très communicatif et qui a passé son temps à se confondre en remerciements. Par contre niveau visuel, ils ont juste un petit backdrop qui fait un peu perdu sur l’immense scène (qui n’est certes pas aussi grande que la True Metal Stage et la Black Stage mais qui doit quand même faire l’équivalent d’une Main Stage du Hellfest ! ), ça fait assez cheap. Surtout à un festival qui met tant de moyens à la disposition des groupes. J’imagine que ce n’est pas le cas pour tous les groupes…

Playlist de FALCONER :
Halls and Chambers  – A Quest for the Crown – Locust Swarm – Enter the Glade – Catch the Shadows – Upon the Grave of Guilt – Vargaskall – Royal Galley – Northwind – Age of Runes – Mindtraveller – The Clarion Call.

 

 

Après ce très bon concert de Falconer, c’est mon seul dilemme du festival question running order : il y a le choix entre aller voir KVELERTAK à côté sur la True Metal Stage ou THE POODLES à la Wet Stage. Le black’n’roll punkisant des premiers n’a rien à voir avec le glam rock sautillant des seconds, mais j’aime les deux et je n’ai vu ni l’un ni l’autre à ce jour !
J’opte pour les Poodles, que je connais depuis plus longtemps, et ce même s’il faut se taper la traversée du site dans la boue jusqu’au chapiteau. Ca fait quand même quelques centaines de mètres de boue labourée et qu’il y a de quoi être découragé. Mais ça fait un bout de temps que j’avais envie de voir les Suédois, qui ont en plus été rajoutés à la dernière minute en remplaçant (très avantageusement à mon goût) les Butcher Babies. Par contre la marche dans la boue me fait perdre du temps. Je ne suis pas trop gêné par une mauvaise circulation, par contre, et on entre facilement sous le chapiteau où il n’y a pas plus de monde que ça. On peut se placer où l’on veut et sans la moindre difficulté. Et comme le mercredi, c’est un vrai bonheur de retrouver un sol en dur. Par contre, j’ai loupé les trois premiers morceaux. Je regrette surtout d’avoir manqué « Metal will stand tall », titre éponyme de leur premier album qui est un véritable hymne. Mais ça ne suffira pas à gâcher le concert ! Car les caniches ont vraiment assuré, emmenés par un Samuel Jakob en forme olympique ! Je suis très fan des trois premiers albums des Suédois, qui vont être correctement représentés. Les extraits des médiocres « Performocracy » et « Tour de force » passent plutôt bien en live (en particulier « I want it all », qui doit être le seul titre potable de l’album), de même que ceux du petit dernier, « Devil in the details » (qui, sans être au niveau des trois premiers, voit le groupe opérer un net regain qualitatif question compos après deux albums bien moyens). Le groupe a bien choisi les morceaux et ça s’enchaîne bien, sans trop de temps morts. Ca bouge bien, ça sautille, ça se trémousse et le son et le light show sont excellents. En plus, je ne fais finalement pas le concert tout seul puisque j’y ai retrouvé un pote allemand que j’avais rencontré au Bang Your head 2013 et avec qui j’avais gardé contact. Le show s’achève sur un superbe « Night of passion », l’hymne intemporel du groupe au refrain imparable. Jolie prestation des Poodles, que je voulais voir depuis longtemps et qui ne m’ont pas déçu !

Playlist des POODLES :
Before I Die – Metal Will Stand Tall – House of Cards – Cuts Like a Knife – Shut Up! – I Want it All – Everything – Caroline – The Greatest – Thunderball – Like No Tomorrow – Seven Seas – Night of Passion.

 

 

Après une petite pause d’une demi-heure à l’espace VIP où je retrouve les Dijonnais (qui, eux, avaient pu passer à pied par le chemin de derrière sans que personne ne leur dise rien… La sécurité est vraiment aléatoire), retour sur la Party pour voir STRATOVARIUS. C’est loin d’être la première fois que je vois les Finlandais, et il y en aura sûrement d’autres. Eux qui étaient têtes d’affiche ici en 2003, ils jouent maintenant dans l’après-midi et même plus sur les grandes scènes (cela étant, la Party Stage peut être regardée par plusieurs dizaines de milliers de personnes !). Ils étaient déjà sur cette scène à ce créneau horaire la dernière fois que je les ai vus ici, en 2010. Leur statut n’a donc pas trop bougé depuis. Par contre, artistiquement, Strato s’est bien renouvelé et a complètement digéré le départ de Timo Tolkki et les psychodrames que ça a créé (et qui ont plombé leur carrière), avec un « Nemesis » sorti en 2013 qui est excellent en tous points. Un nouvel album, « Eternal », est prévu pour l’automne et le groupe en arbore l’artwork en backdrop. On aura même droit à un nouveau titre en avant-première, « Shine in the dark », qui n’a pas dépareillé au milieu des hits du groupe mais qui ne m’a pas marqué non plus. On verra plus tard ce que ça vaut vraiment, une fois l’album bien écouté… Pour le reste, c’est du classique et toujours avec plaisir ! Le groupe ouvre sur « Black diamond » et enchaîne avec « Against the wind » et « Eagleheart », histoire de mettre tout le monde d’accord d’entrée. Et les « Legions », « Speed of light », « Paradise » ou « Hunting high and low » (qui conclut le show) font bien plaisir également. Au milieu de ces classiques des années 90, deux extraits de « Nemesis » sont joués : « Dragon » (pas la meilleure à mon goût) et « Unbreakable », qui a d’ores et déjà un statut de classique du groupe. Ca fait toujours plaisir d’entendre tous ces hymnes qu’on connait par cœur. Sauf que le Timo Kotipelto actuel n’est plus vraiment celui de l’an 2000. Vocalement, il a beaucoup perdu et il a du mal quand ça monte haut dans les aigus… Ce qui est le cas sur beaucoup d’anciens titres. Je ne suis pas sûr que Stratovarius devrait continuer de jouer certains morceaux comme « Paradise » ou « Speed of light », parce que Timo souffre… Après, ce sont des morceaux que j’adore, que je connais par cœur et que je suis toujours content d’entendre. Je peux donc en faire abstraction dans la mesure où le reste du groupe est plutôt en forme et que tout le monde a l’air de se faire plaisir mais question pains, c’est un peu la boulangerie. Un comble en prime pour Kotipelto : il a dit qu’il ne savait plus si on prononçait le nom du festival « Vacken » ou « Ouacken » ! C’était peut-être une blague à froid, sinon ça la fout mal pour quelqu’un qui est venu ici plus d’une dizaine de fois entre Stratovarius, son groupe solo ou en guest ! Je doute donc que Strato soit en mesure de retrouver un jour le statut de tête d’affiche qui avait été le sien il y a dix ans. Mais à défaut d’un grand concert, c’était quand même un moment plaisant.

photo: Andreas Lawen, Fotandi

Playlist de STRATOVARIUS :
Black Diamond – Eagleheart – Against the Wind – Dragons – Legions – Paradise – Shine in the Dark – Speed of Light – Unbreakable – Hunting High and Low.

 

Le temps d’aller chercher à boire et on enchaîne sur la True Metal Stage avec un groupe qui fait honneur à son statut et dont le chanteur ne pose absolument pas soucis : QUEENSRYCHE ! C’est mon deuxième concert d’eux en quinze jours, puisque je les avais vus au Bang Your Head à la mi-juillet. C’était une belle claque alors qu’ils avaient pourtant joué sans bassiste (retenu aux Etats-Unis pour cause de problème de visa) avec les parties de basse sur bande enregistrées. Quelque chose manquait, mais la prestation avait tout de même été de très haut niveau. Là, avec un bassiste présent et un public plus nombreux, ça va être exceptionnel ! Le show est comparable à celui délivré à Balingen deux semaines plus tôt. La setlist est d’ailleurs similaire, basée sur la discographie du groupe période 80’s et à part un nouveau titre, aucun morceau sorti après 1990 ne sera joué !

 » Il y a des concerts comme ça où on sent dès les premières notes qu’il va se passer quelque chose de particulier « 

Mais il y a quelque chose en plus. Une intensité et une puissance supplémentaire. On ne peut pas dire que le public bouge vraiment plus (deux jours avec les pieds dans 25 centimètres de boue, ça n’aide pas) mais il y a des concerts comme ça où on sent dès les premières notes qu’il va se passer quelque chose de particulier. Déjà le fait d’avoir le groupe au complet, c’est quand même un plus non négligeable. Et on sent toujours une belle unité au sein d’un Queensryche qui semble bien dans ses baskets et heureux après tous ces imbroglios juridiques et ces conflits avec leur ancien chanteur qui ont dû bien leur pourrir la vie. Et je maintiens mes propos par rapport aux vocalistes du groupe : Todd La Torre est parfaitement à sa place dans Queensryche, bien plus que Geoff Tate qui n’a de toute façon plus le niveau. Peut-être qu’il n’arrive pas à restituer certaines parties de chant de son prédécesseur très difficiles à chanter (et encore…), mais de toute façon la question est hors de propos, le Geoff Tate actuel ayant énormément régressé et n’étant plus capable de chanter ses vieilles chansons. Et puis en terme de charisme et de présence scénique, Todd est un frontman de très haut niveau. Superbe concert de la reine du Ryche, qui fera partie des moments forts de cette année 2015. Et un concert de plus à ce Wacken qui fait oublier la météo !

Playlist de QUEENSRYCHE :
Anarchy-X – Nightrider – Breaking the Silence – The Whisper – En Force – Warning – The Needle Lies – NM 156 – Arrow of Time – Eyes of a Stranger – Queen of the Reich – Take Hold of the Flame.

 

Après par contre, ça va être une petite déception avec ANNIHILATOR sur la Party Stage. Jeff Waters a en effet viré Dave Padden et a décidé de prendre le micro. C’est vrai que ça doit lui faire des économies, ainsi il n’a pas à rémunérer un chanteur… Sauf qu’il n’est pas bon ! C’est un guitariste génial et unique, mais vocalement, ça ne le fait pas. En plus, le son n’est pas top non plus. Ca donne surtout une grande impression de linéarité. Bref, on tient quatre morceaux et ciao ! Ca aurait pu être un concert spécial avec Mike Mangini qui revenait derrière les fûts avant d’enchaîner sur ce qui est désormais son groupe à part entière (Dream Theater, donc) mais malgré tout le respect que je peux avoir pour le talent du bonhomme, j’avoue que ça m’indiffère un peu… Il paraît qu’en plus ils ont eu des problèmes avec leurs instruments à un moment. Mais c’est aussi le prétexte qu’ils ont annoncé à d’autres festivals pour écourter le concert… Je ne sais pas trop ce qui se passe chez Jeff Waters mais il semble filer un mauvais coton ces temps-ci. En bref et pour résumer ce concert d’Annihilator : déception !

 

OPETH jouait en même temps. Je n’en suis pas ultimement fan et ça ne me disait rien de les voir de jour… Donc ça va être un long temps de pause, après une belle série d’enchaînements. Une bonne raison de faire une pause, déjà : DREAM THEATER ! C’est leur première apparition à Wacken. C’est vrai que c’est un grand groupe, que leur présence sur l’affiche a plus de gueule que des Santiano, Mambo Kurt, Pampatut, Steve’n’Seaguls et autres Alkbottle… Mais ce groupe m’insupporte ! Comme j’avais réussi à faire deux semaines plus tôt au Bang Your Head, je zappe avec fierté sans que mes oreilles n’aient à en subir la moindre note. Des échos que j’en ai eus, c’était un peu ce que je craignais de voir en terme de prestation, c’est à dire des musiciens jouant chacun dans leur coin, sans unité dans le groupe et avec un James La Brie comme toujours à la ramasse vocalement. La playlist n’a pas non plus fait l’unanimité mais en tant que non fan, je n’ai rien à dire de ce côté (sauf s’ils avaient joué « Images and words » en intégrale, là j’aurais eu des regrets d’avoir zappé). A la place, je vais chercher un nouveau chapeau ! C’est aussi l’occasion de manger et de se poser un peu. Il y avait DEATH ANGEL à voir à la Wet Stage, mais ils étaient au programme pour le Sylak la semaine suivante, donc on passe le tour…

 

 

C’est donc remis en forme que nous allons tous voir ARMORED SAINT à la Headbangers Stage ! Groupe culte des années 80, respecté et vénéré d’une poignée de fans, ce groupe n’a pourtant jamais vraiment connu le succès. Je les connais depuis un bon moment, mais je ne m’y suis vraiment mis… que cette année ! J’ai vraiment eu une révélation sur le tard, alors que les deux albums que j’avais du groupe, « Symbol of salvation » et « Revelations », prenaient la poussière sans que je les aie beaucoup écoutés. J’ai eu la bonne idée de les exhumer et de me rendre compte qu’en fait ces albums étaient géniaux et du coup je les ai tous rachetés en suivant ! Et en prime, le petit dernier, « Win hands down », sorti en juin dernier, s’avère être d’excellente facture.

http://www.metal-rules.com/

« huit morceaux à peine, mais alors ça va avoiner sévère »

Et quelques mois avant le festival, Armored Saint était donc devenu l’une de mes motivations principales pour ce Wacken. Mieux vaut découvrir un groupe culte tard que de passer complètement à côté, après tout ! Ils ne jouent qu’une petite heure, huit morceaux à peine, mais alors ça va avoiner sévère. John Bush est un frontman de très haut niveau. Il a certes tendance à s’habiller n’importe comment sur scène mais ce soir ça va encore… Mais c’est une pile électrique ambulante ! Il court et saute de partout, il est extrêmement remuant et communicatif, et sa voix n’a pas bougé en plus de trente ans d’une carrière bien riche, entre ce qu’il a fait chez les saints en armure ou avec Anthrax. Le reste du groupe est également énorme : une vraie machine à riffs ! La paire de guitaristes Phil Sandoval / Jeff Duncan et le très charismatique bassiste Joey Vera assènent leurs riffs avec une énergie peu commune, bien soutenus par un batteur de haut niveau comme Gonzo Sandoval. Et accessoirement, les chansons du groupe sont excellentes. Ils entament le set avec « Win hands down », chanson éponyme du dernier album, et ils enchaînent sur les classiques comme « March of the saint », « Last train home », « Rain of fire », « Can U deliver », tout ça avec un super son. La petite heure que ça a duré a paru n’être que cinq minutes. Armored Saint est un groupe à découvrir sur album et à voir absolument en live !

 

Playlist d’ARMORED SAINT :
Win Hands Down – March of the Saint – Raising Fear – An Exercise in Debauchery – Last Train Home – Left Hook From Right Field – Reign of Fire – Can U Deliver.

 

 

On enchaîne sous le chapiteau avec SAMAEL sur la Wet Stage. J’attendais de les voir jouer l’intégralité de « Ceremony of oposites », comme annoncé depuis un an. Malheureusement, ça fera plutôt l’effet d’un pétard mouillé. Ca n’est pas vraiment mauvais, mais il manque vraiment quelque chose. Déjà Vorph en blondasse, question look, ça ne le fait pas du tout ! Et en plus je ne le trouve pas en forme ce soir. Par contre son frère Xy a repris la batterie et ça, c’est plutôt Cool. C’est agréable de voir les Suisses avec cet instrument, vu qu’on est plutôt habitué de leur part à des programmations complétées épisodiquement par des percussions. Mais le son n’est pas bon et, sans être non plus dégueulasse, ça gâche. Et puis je ne sais pas comment expliquer mais je ne sens pas trop le groupe dedans. Je les ai déjà vus un certain nombre de fois, ils sont froids sur scène mais ça fait partie de leur identité. Mais là, j’ai l’impression qu’ils expédient leur show sans véritable implication. Je pensais voir un concert exceptionnel, au final c’est tout juste moyen malgré une bonne setlist : celle qui était annoncée, c’est à dire tout « Ceremony of opposites », plus un extrait de « Lux mundi » assez dispensable en rappel. Pas le concert du festival, quoi…

Playlist de SAMAEL :
Black Trip – Celebration of the Fourth – Son of Earth – Till We Meet Again – Mask of the Red Death – Baphomet’s Throne – Flagellation – Crown – To Our Martyrs – Ceremony of Opposites – The Truth Is Marching On.

 

 

Ayant complètement décroché d’IN FLAMES depuis plusieurs années, leur présence sur la Black Stage m’indiffère complètement. A la place, il y a CULTUS FEROX à la Wackinger ! C’est un groupe de folk médiéval sympa, composé d’anciens membres de Corvus Corax. En fait on ne le regardera qu’en fond, en se baladant dans cet espace médiéval toujours aussi agréable. En plus on y mange bien, les brochettes et plats médiévaux étant vraiment bons. On découvre aussi, juste à côté, un nouvel espace, la Wasteland Stage, au concept post-apocalyptique. C’est vraiment très bien fait. On apprécie d’autant mieux qu’il n’y a pas trop de monde et que la boue s’est estompée. Et Cultus Ferox est bien agréable : les cornemuses sont de sortie, c’est festif et sans prise de tête ! Musicalement, en musique de fond, c’est plus plaisant qu’In Flames ! Par contre visuellement, les Suédois ont l’air toujours au top, de ce qu’on peut en voir de loin.

 

 

Il est maintenant minuit et c’est l’heure d’un moment très attendu : le concert de reformation de RUNNING WILD ! Enfin une reformation… Un petit retour en arrière d’abord : en 2009, Rolf Kasparek alias Rock’n’Rolf annonce le split du groupe avec un concert d’adieu à Wacken, pour les 20 ans du festival. Tête d’affiche du premier jour, cela a donné un concert franchement moyen malgré une setlist en béton. Vu l’absence de motivation affichée, on se dit que c’est très bien qu’il arrête. Sauf qu’il n’arrête pas ! Un album live suite à ce concert pas terrible sort en 2011, suivi de l’annonce d’une reformation l’année suivante. Enfin une reformation… Rock’n’Rolf a investi dans un nouvel ordinateur avec une mise à jour de Windows, quoi ! Deux albums s’ensuivent, « Shadowmaker » (2012) et « Resilient » (2013), qui ne sont ni bons ni mauvais, et aucune date live entretemps. De Wacken à Wacken, ce concert est donc le premier depuis le soi disant concert d’avant-split de 2009. Six ans sans avoir mis les pieds sur scène, donc… Vu le succès de Running Wild en Allemagne, l’annonce de leur retour ici dès la fin de l’édition 2014, ça a provoqué un bel engouement. Mais pas chez moi. Je n’aime pas du tout le personnage de Rock’n’Rolf, qui n’a aucun respect pour ses fans, et sa prestation de 2009 m’avait fait l’effet d’une douche froide. Douche froide au sens propre comme au figuré, d’ailleurs, puisque la seule fois où il y a eu de la pluie à ce festival, c’était pendant Running Wild ! Mais j’ai aimé l’artiste, avant. Il a quand même composé un certain nombre d’hymnes intemporels du heavy metal germanique et ça, on ne pourra jamais le lui enlever. Et j’ai quand même envie d’y croire un peu et de lui laisser encore une chance, tout en étant intimement convaincu que cette reformation est bidon. Et malheureusement, il ne m’a pas fait mentir. Pourtant ça commence bien avec une intro au top quand résonnent les arpèges de l’intro de l’album « Pile of skulls », et qu’il y a l’enchaînement « Under Jolly Roger », « Jenning’s revenge » et « Gengis Kahn ». Le groupe est statique mais c’est un bel enchaînement.

Photo : Frank Schwichtenberg

Par contre après, ça se gâte. Il y a trop de nouveaux morceaux dont personne n’a rien à faire (et qui sont sans intérêt). Quatre extraits des deux derniers albums plus un nouveau titre (« Into the West ») en avant-première, ce n’est pas franchement ce qui motive le plus après une journée éreintante. Ca casse le rythme. Et en prime, on a droit à un sale solo de batterie… Alors oui, c’est sûr que des « Raw ride » », Diamonds on the black chest » et « Little Big Horn » plus les indispensables « Bad to the bone » et « Riding the storm » font plaisir à entendre. Mais à côté de ça, pas de « Conquistadores » ni de « Branded and exiled », exit « Chains and leather », « Whirlwind », « Port Royal », « Raise your fist », « Masquerade », « Prisoners of our time » et bien d’autres… Et puis, vu la manière dont c’est joué, le plaisir de réentendre certains vieux morceaux est un peu gâché. L’interprétation est molle et sans passion. Rock’n’Rolf fait le travail, il a même le sourire de temps à autre mais on ne sent pas un enthousiasme débordant de sa part. De même que ses salariés, qui se contentent d’exécuter ce pour quoi ils sont payés… Cela étant, vu l’entrain qu’ils y mettent, j’aurais tendance à leur conseiller une réorientation professionnelle, histoire qu’ils fassent un boulot qui leur plaise vraiment et qu’ils soient un peu plus épanouis dans leurs vies personnelles. Le groupe a un super son, un bon light show, mais ne met pas vraiment à profit tous les moyens que le festival met à sa disposition. C’était bien la peine qu’ils jouent juste après les têtes d’affiche… Vu leur prestation, leur place serait plutôt sous une tente ou sur la Party Stage à midi. Je ne peux pas vraiment dire que ce soit une déception, parce que je m’attendais à ce que ce ne soit pas terrible. Par contre, on ne m’y reprendra plus. Running Wild, pour moi, c’est fini ! Enfin j’écouterai toujours leurs vieux albums, mais qu’on ne compte plus sur moi pour aller les revoir. Je leur ai redonné une chance, c’était déjà bien…

 

Playlist de RUNNING WILD :
Under Jolly Roger – Jennings’ Revenge – Genghis Khan – Locomotive – Riding the Storm – Into the West – Raw Ride – White Masque – Riding on the Tide – Diamonds of the Black Chest – Soldiers of Fortune – Bad to the Bone.     Bloody Island – Little Big Horn.

 

C’est là-dessus que va s’achever la soirée. Personne ne tenait spécialement à voir BOSS HOSS, le groupe de country préféré des metalleux allemands, donc on se retrouve tous à l’espace VIP pour descendre quelques verres, manger, puis nous retournons au camping. Bien que toujours difficile à vivre du fait du terrain qui restait dans un état catastrophique, cette journée du vendredi a été excellente : il n’a pas plu et, malgré les déceptions de Running Wild, Annihilator et Samael, il y a eu de gros enchaînements qui ont fait un peu oublier la boue, ou du moins la faire passer au second plan.

 


Samedi 1 Août

 

Il fait chaud au réveil pour ce samedi. Et pour cause : plus un nuage, le soleil brille et il y juste un petit vent qui empêche d’avoir vraiment chaud et qui est très agréable. Et grâce à cette brise, vu qu’il n’a pas replu depuis le jeudi soir, le sol a presque séché. Il y a bien sûr toujours des mares de boue et des grosses flaques d’eau de ci de là, mais on a enfin l’impression de marcher sur de la terre ferme en posant le pied par terre. Le terrain est donc enfin praticable et ce n’est plus la croix et la bannière pour faire trois pas. En plus, la journée du samedi à Wacken commence toujours plus tard, vers midi, ce qui permet de passer une matinée paisible et détendue, entre douches et petit déjeuner apéro.
Nous décollons donc vers midi, cette fois en navette (qui allait nous passer sous le nez mais Talasquin a suffisamment couru pour qu’elle nous attende). Et là, miracle : la boue ayant séché, le bus prend le vrai chemin jusqu’à l’espace VIP ! Au vu des chemins de traverse par lesquels nous passons, nous comprenons finalement pourquoi la navette faisait des détours et nous laissait loin du site. Il aurait été vraiment dangereux de prendre ce chemin les jours précédents… Par contre nous voyons aussi toute la logistique qui a été mise en place là où était le camping VIP deux ans auparavant. On y trouve donc tout le cattering et la technique. Reste que je préférais quand même largement quand on avait le site à côté. Mais quand le terrain est praticable, ça marche très bien et on est déposé en dix minutes à l’arrière de l’espace VIP, où les sponsors nous distribuent des bonbons et des cacahouètes !

 

 

Tout ça nous fait arriver juste à temps pour voir POWERWOLF sur la True Metal Stage ! La traversée de l’enceinte s’avère bien plus facile et agréable. Certes ça reste un peu gadouilleux par terre, mais sans commune mesure avec l’enfer des trois derniers jours. Du coup, les gens retrouvent le sourire et l’envie de faire la fête. Parce que les jours précédents, si les concerts étaient énormes, on ne peut pas en dire autant de l’ambiance : les festivaliers étaient plutôt crispés avec des têtes d’enterrement. Mais en même temps, avec de la pluie non stop et une couche de boue de 25 centimètres d’épaisseur, ça ne donne pas trop envie de faradoler à la queue leu leu en chantant des chansons à boire. Ce samedi donne l’impression qu’un nouveau festival commence. De la terre ferme (enfin à peu près), des gens plus festifs et conviviaux, du beau temps, le Wacken de merde est derrière nous !
Et Powerwolf, pour se mettre sur de bons rails, c’est top ! Je n’avais vu ce groupe qu’une seule fois, en première partie de Gamma Ray à l’Elysée Montmartre en 2005 et c’était affreusement nul. Je crois même que c’était l’un des concerts les plus ridicules que j’ai pu voir. Mais le groupe a évolué depuis. Déjà, sur album, c’est devenu excellent. Et niveau scénique, ils se sont également considérablement améliorés.

« Powerwolf va vraiment réveiller Wacken »

Les commentaires positifs sur leurs prestations depuis quatre ou cinq ans m’avaient un peu surpris au début mais après avoir visionné ça sur Youtube, force est de reconnaître que les Allemands ont bien progressé depuis 2005 (en même temps, ça fait quand même dix ans !). J’étais donc assez impatient de voir ce que ça pouvait bien donner. Je ne serai pas déçu. Powerwolf va vraiment réveiller Wacken. Peut-être être est-ce dû aussi au fait que les Allemands soutiennent à fond leurs groupe ? Ou au caractère festif de leurs chansons ? Ou simplement au retour du beau temps ? Sûrement un peu de tout ça, en fait… En tout cas, je retrouve à ce concert l’esprit de Wacken qu’on tardait un peu à retrouver depuis le début du festival: des Allemands qui chantent, une super ambiance avec le voisin qui devient le meilleur pote le temps d’un concert, de la convivialité malgré le gigantisme… Ca trinque, ça chante, ça lance des confetti et ça fait du bien. La chaleur du soleil ramène un peu de chaleur humaine, et les deux manquaient jusqu’à présent.

http://rockpixx.com/

Après l’intro, Powerwolf pose les bases avec « Sanctified with dynamite ». Tout est parfaitement en place et Attila Dorn assure grave comme maître de cérémonie. Musicalement comme visuellement, c’est énorme. Même si le fait de jouer de jour à 13h atténue un peu la portée du spectacle, il y a les gros moyens avec pyros, fumigènes et un gros light show qui a un très bon rendu. Les hymnes du groupe comme « Werewolves of Armenia » (et le chanteur qui fait scander « Hou ! Ha ! » au public), « We drink your blood », « Lupus dei » ou l’inégalable « Resurrection by erection » sont repris à l’unisson par un public entièrement acquis à la cause des loups puissants de Sarrebruck. Les nouveaux titres de « Blessed and possessed », qui est sorti à peine deux semaines avant le festival, n’ont pas besoin d’avoir été beaucoup écoutés pour fonctionner, ils passent comme une lettre à la poste. Du reste, Powerwolf, ce n’est pas trop compliqué à assimiler car le groupe a une recette très bien établie. Un peu de « ohohohoh » et de « hou! ha! » soutenus par des choeurs d’église samplés, des « hallellujah » et des « amen » de ci de là et quelques mots clés bien placés tels que « blood », « night », « God », « wolf », « dead » et des passages en allemand et en latin, et en mixant tout ça avec un second degré parfaitement assumé on a une nouvelle chanson de Powerwolf. Powerwolf, c’est un peu du Manowar en latin version vampire ! Et c’est d’une efficacité complète. Powerwolf a bien réveillé Wacken. J’avais envie de les voir et je ne suis pas déçu. Je les ai d’autant plus appréciés vu les conditions particulières de ce Wacken 2015. Par contre, j’aimerais vraiment les revoir en salle ou en festival de nuit : là, leur musique doit prendre encore une autre dimension.

 

Playlist de POWERWOLF :
Sanctified With Dynamite – Coleus Sanctus – Army of the Night – Amen & Attack – Armata Strigoi – Resurrection by Erection – Werewolves of Armenia – Blessed & Possessed – We Drink Your Blood – In the Name of God (Deus Vult) – Lupus Dei.

 

 

Changement de main stage pour aller voir AMORPHIS sur la True Metal Stage ! Les Finlandais faisaient partie de la première salve de groupes annoncés à la fin de l’édition 2014. Un concert spécial était promis avec une setlist old school à souhait puisque le groupe allait jouer « Tales from the Thousand Lakes » en intégralité. C’est l’album par lequel je les ai découverts. C’est aussi celui qui aura permis au groupe d’éclore et de se forger son propre style. Car malgré les changements de line up et l’évolution de leur discographie bien plus mélodique voire parfois psychédélique et en tout cas bien moins death, on retrouvera tout au long de leurs albums leur style de mélodies et l’atmosphère si particulières du groupe influencées par le folklore finlandais et les textes inspirés par les légendes du Kalevala. Par contre j’ai du mal à reconnaître le chanteur, Tomi Joutsen, car il n’a plus sa tête de poulpe si caractéristique : exit les dreadlocks, il a désormais les cheveux lisses ! Heureusement qu’il avait son micro en forme de sèche-cheveux sinon il était méconnaissable ! Et il a toujours sa voix ! En voix death comme en chant clair, il est très très doué et passe insensiblement d’un registre à l’autre. Là évidemment, c’est surtout le chant death qui sera à l’honneur. Avec la superbe pochette de « Tales from the Thousand Lakes » en backdrop et des gros pyros, le ton est donné. Outre l’intégralité dudit album, Amorphis va également jouer d’autres vieux titres tels que « Vulgar necrolatry » et trois titres d’« Elegy ». Par contre, il fait très beau et le soleil commence vraiment à taper. Ce ne sont pas vraiment les meilleures conditions pour rentrer dans un concert d’un groupe venu d’un pays froid qui met le folklore de celui-ci à l’honneur. De nuit avec les pyros, ça aurait été absolument fantastique. Mais là, c’était quand même excellent.

Playlist d’AMORPHIS:
Into Hiding – The Castaway – First Doom – Black Winter Day – Drowned Maid – In the Beginning – Forgotten Sunrise – To Father’s Cabin – Magic and Mayhem – Vulgar Necrolatry – Better Unborn – Against Widows – My Kantele – Folk of the North.

 

 

S’ensuit alors une longue pause. Pas spécialement motivés par DANKO JONES à la True Metal Stage (vu à Toulouse en 2010, j’avais trouvé ça sympa dans une petite salle mais ça ne me disait rien du tout de le voir sur une grande scène) ni par BEYOND THE BLACK au chapiteau (pas fan de groupes à chanteuses… je découvrirai cependant après le festival que ces petits Allemands sont en fait excellents dans leur genre !), il est temps d’aller manger et boire, et aussi de se balader un peu maintenant que ce n’est plus un calvaire de marcher quelques mètres. J’avais aussi envie d’aller voir les Argentins de SKILTRON à la Wackinger mais un coup de barre et le fait d’être bien installé en VIP me dissuaderont d’aller jusqu’à un espace médiéval pourtant accessible maintenant qu’il y a moins de boue.

 

 

On finit tous par se lever, non pas pour Danette, mais pour ROCK MEETS CLASSIC qui va être l’un des grands moments de ce festival. Rock Meets Classic est un projet lancé par Mat Sinner et Alex Beyrodt pour reprendre en version symphonique des standards du hard rock, aidés du Bohemian Symphonic Orchestra de Prague. Présenté comme ça, ça peut paraître gentillet et ça ne fait pas forcément rêver. En plus l’expérience d’UDO avec orchestre deux jours plus tôt n’a pas été franchement concluante. Sauf que là, c’est beaucoup plus travaillé, de manière à ce que les parties symphoniques s’intègrent beaucoup mieux aux morceaux. Et puis surtout, c’est plus que du tribute band amélioré parce qu’il y a les chanteurs originaux des tubes qui sont joués !
Ca commence avec une intro 100% symphonique pendant laquelle l’orchestre joue un medley de grands classiques du rock, en particuliers « Bohemian Rhapsody » de vous savez qui. Puis les guitares font leur apparition et se greffent aux violons pour le riff de « Thunderstruck » d’AC/DC, qui va être chanté par Marc Storace de Krokus (Brian Johnson devait être trop cher…) pour une reprise partielle de la chanson.

« l’un des grands moments de ce festival »

Ca met déjà dans de bonnes conditions ! Par contre lorsque Mat Sinner et consorts investissent la scène, ils sont accompagnés d’une jeune chanteuse fort mignonne que Mat présente comme Jennifer Haben, chanteuse de Beyond The Black, qui va ouvrir le show avec une chanson de son groupe reprise en version symphonique. Là, ça fait moins rêver, vu mon amour immodéré pour ce genre de musique… N’ayant jamais écouté une seule note de Beyond The Black au moment où je vois le concert, je ne peux pas non plus critiquer, mais un jeune groupe sorti de nulle part et qui se retrouve à Wacken pour la deuxième année consécutive et dont la chanteuse est conviée pour faire un coup de promo supplémentaire à son groupe en en faisant une reprise symphonique, j’ai un peu de mal à comprendre… Mais en la voyant, je comprends mieux ! Elle a un physique avantageux, bien sûr. Elle est vraiment mignonne. Mais surtout, elle chante vraiment très bien. Sa voix est magnifique. Renseignements pris, elle n’a que 19 ans et elle est parfaitement à l’aise sur une grande scène, sans la jouer allumeuse à la Simone Simons. Et en prime, j’ai adoré la chanson qu’ils ont jouée, « In the shadows ». Elle va chanter une deuxième chanson de Beyond the Black, qui a été élue hymne de Wacken (si ça c’est pas du piston quand même !). C’est en fait la chanson du générique de fin du festival le samedi soir sur la grande scène à 2h55. Ce morceau s’appelle « Rage before the storm » et Jennifer Haben va la chanter en duo avec Herbie Langhans, chanteur de Sinbreed et ex-Seventh Avenue. Un peu nian nian, d’ailleurs, et ça ne fait rêver personne même si ce n’est pas désagréable… Bon tout ça c’était un amuse-gueule sympa, qui a bien mis Beyond The Black en lumière.

Mais on passe rapidement aux chose sérieuses quand Jennifer quitte la scène, que Mat Sinner prend le micro pour introduire rien moins que Joe Lynn Turner qui enchaîne sans transition trois classiques de Rainbow avec « I surrender », « Stargazer » et « Spotlight kid » ! Trois reprises fabuleuses : les solos de Ritchie Blackmore sont très bien restitués par Alex Beyrodt, le père Turner ne ressemble à rien mais il a toujours une voix en or, et c’est magnifié par l’orchestre. En plus, contrairement à UDO il y a deux jours, les orchestrations sont bien intégrées dans les chansons. C’est sûr aussi que les chansons de Rainbow sont plus propices à l’exercice que celles d’Udo… Et on voit aussi que les musiciens classiques adorent ça et s’éclatent vraiment. Ils ont tous le sourire, certains s’amusent même à headbanguer en jouant du violon, bref c’est la fête ! Quand Joe Lynn Turner quitte la scène, Mat Sinner introduit un autre chanteur mythique, cette fois un Allemand avec Michael Kiske. Lui qui ne voulait plus entendre parler du metal il y a quelques années, on le voit désormais partout ! C’est un vieux beau au regard aguicheur, tout de cuir vêtu, qui a eu le bon goût cette fois de ranger son bonnet et ses lunettes noires, mais on ne peut pas dire qu’il dégage un énorme charisme de par sa présence. Par contre, quelle voix ! A 47 ans, il est aussi bon que quand il chantait dans Helloween il y a plus de vingt ans. La manière dont il tient la note est vraiment impressionnante. En plus, il va faire plaisir en exhumant deux raretés de Helloween : « A little time » et surtout « Kids of the century ». Pour la première, extraite du premier « Keeper… », on pouvait toujours espérer que les citrouilles la jouent sur une prochaine tournée mais pour la seconde, qui vient de « Pink bubbles go ape », cela paraît inenvisageable. Pourtant l’album, s’il a été mal accueilli et est clairement inférieur à ses trois prédécesseurs, n’est pas complètement à jeter et cette chanson fait partie des très bons titres de Helloween. La triplette de Kiske se concluera avec l’inévitable « I want out » à laquelle j’ai droit pour la vingtième fois… Avec l’orchestre, elle sonne un peu comme sur l’album « Unarmed » de Helloween, la compilation de réenregistrements du groupe en version symphonique. Donc ça sonne bien, idem pour les deux autres ! C’est sous les acclamations que le « meilleur ami » de Michael Weikath quitte la scène. Après un interlude de « Pirates des Caraïbes » repris par l’orchestre, c’est le grand moment du spectacle avec Dee Snider qui débarque. Lui, il éclipse tout et tout le monde : on oublie la mignonne chanteuse de Beyond The Black, la bogossitude déclinante de Kiske malgré sa voix intacte, et même Joe Lynn Turner et l’orchestre symphonique. Quand Dee Snider est là, on ne voit que lui. Tout le reste fait pâle figure. Ce mec, c’est LE frontman ultime. A pile 60 ans, il est toujours au top de sa forme. Il en profitera pour rendre un hommage à AJ Pero et fera un speech assassin contre les selfies, en rappelant aux poseurs que c’était d’abord sur la scène qu’il se passait des choses ! Après quatre classiques de Twisted Sister avec « I wanna rock » où il fera sauter le public, comme à son habitude, les inévitables et 200% efficaces « You can’t stop rock’n’roll » et « We’re not gonna take it », et une magnifique version symphonique de la ballade « The price », il va conclure le set de Rock Meets Classic sur ce qui est pour lui l’hymne ultime du rock’n’roll. Ce ne sera pas bien original puisque c’est « Highway to Hell » de vous savez qui. Très sympa en version orchestrale, d’ailleurs. En tout cas, voilà encore un concert qui restera dans les mémoires. Certes, ce ne sont que des reprises et le mélange metal / classique est de plus en plus commun. Mais quand c’est aussi bien fait et en plus avec les chanteurs originaux qui se montrent au top de leur forme, c’est juste magique.

Playlist de ROCK MEETS CLASSIC :
Orchestral Rock Medley – Thunderstruck (AC/DC cover with Marc Storace) – In the Shadows (Beyond the Black cover with Jennifer Haben) – Rage Before a Storm (with Jennifer Haben and Herbie Langhans) – I Surrender (Rainbow cover with Joe Lynn Turner) – Stargazer (Rainbow cover with Joe Lynn Turner) – Spotlight Kid (Rainbow cover with Joe Lynn Turner) –A Little Time (Helloween cover with Michael Kiske) – Kids of the Century (Helloween cover with Michael Kiske) – I Want Out (Helloween cover with Michael Kiske) – « Pirates of the Caribbean » Suite – You Can’t Stop Rock ‘n’ Roll (Twisted Sister cover with Dee Snider) – We’re Not Gonna Take It (Twisted Sister cover with Dee Snider) – The Price (Twisted Sister cover with Dee Snider) – I Wanna Rock (Twisted Sister cover with Dee Snider) – Highway to Hell (AC/DC cover with Dee Snider).

 

Ensuite il y aura une autre pause. BLOODBATH à la True Metal Stage ne me disait trop rien, MORGOTH me tentait un peu plus à la Headbangers Stage mais l’espace VIP était bien confortable. Donc on prend des forces pour la dernière ligne droite !

« ce n’est vraiment pas ce qu’on attend d’une tête d’affiche »

La première tête d’affiche de la soirée est le groupe en vogue du moment, j’ai nommé SABATON ! Et ils ramènent bien du monde sur la Black Stage. Pour la première fois depuis le début de ce Wacken, c’est compliqué de se frayer un chemin, même si on finit par arriver à bien se placer. Trouver une bonne place prend en gros toute l’intro « The final countdown / The march to war » et quasiment tout « Ghost division ». Il y a une belle ambiance mais le son n’est pas terrible. Cela va s’arranger au bout de quelques morceaux, mais il manque quelque chose à ce concert. Au Bang Your Head deux semaines plus tôt, ça avait été pareil. Les Suédois étaient tête d’affiche mais ça ne le faisait pas. Joakim Brodén parlait trop, ça n’enchaînait pas assez. Là c’est pareil. Il y a plus de pyros et un plus gros light show parce que c’est Wacken, une ambiance plus chaude parce que le public du Bang Your Head est en général assez calme et pas tout jeune, mais c’est exactement la même playlist et le même problème. Joakim est un frontman exceptionnel en salle mais sur des gros festivals, ça ne prend pas. Il est très à l’aise, très communicatif, mais il parle trop et ça perd en intensité. OK, le délire « noch ein Bier » est rigolo cinq minutes (surtout que c’est parti d’un Wacken), mais les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures. En salle, ça passe mais en festival, il faut enchaîner avec le moins de temps morts possibles. Ils auraient pu jouer un ou deux titres en plus sans problème. Après, j’aime les chansons qu’ils ont jouées (un peu plus d’extraits de « Coat of arms » à la place des dispensables « Far from the fame » et « Soldier of 3 armies » auraient quand même été les bienvenus) et ce n’est pas un moment désagréable. Mais ce n’est vraiment pas ce qu’on attend d’une tête d’affiche.

http://ingo-hoechsmann.eu/

Je n’avais pas eu non plus de bons échos de la prestation de Sabaton au Rock Fest Barcelone le week-end précédent. Je crois que les festivals cette année ne leurs réussissent pas. Sans rien avoir inventé, le groupe est monté très vite et très haut, fidélisant un public jeune et moins, grâce à des prestations live énormes et une gestion très intelligente de leur business. Mais là, ils semblent avoir atteint leurs limites. Si Sabaton est parfait en salle, les Suédois n’ont pas encore l’étoffe d’une vraie tête d’affiche de festival. Tous ceux avec qui j’en ai discuté étaient d’accord avec moi à ce sujet. Mais j’ai l’impression que cet avis n’était pas franchement partagé vu l’ambiance générale et les mines réjouies des gens. Autre chose qui m’a fait halluciner : le nombre de personnes qui ont quitté l’enceinte après la prestation de Sabaton. C’est la seule fois où j’ai vu un embouteillage à ce festival cette année. Pourtant, c’était Judas Priest qui jouait après ! Le nouveau public metal manquerait donc à ce point de culture musicale et de respect des monuments du metal ? Il faudrait que quelqu’un leur explique que sans Judas Priest, Sabaton et plein d’autres groupes récents qui plaisent aux jeunes metalleux actuellement n’auraient jamais existé…

 

 

 

Playlist de SABATON :
Ghost Division – To Hell and Back – Carolus Rex – No Bullets Fly – Resist and Bite – Far from the Fame – Panzerkampf – Gott mit uns (Noch ein Bier) – The Art of War – Soldier of 3 Armies –Swedish Pagans – Screaming Eagles.     Night Witches – Primo Victoria – Metal Crüe.

 

 

Cela étant, la prestation de JUDAS PRIEST va donner raison aux absents. Quand j’ai appris que les Anglais joueraient à Wacken en plus de ce qui était déjà annoncé, j’ai bondi de joie. Déjà parce que c’est Judas ! Et puis je restais sur un concert exceptionnel à Barcelone en 2012 pour une soi disant tournée d’adieu. Coup de pub ou non, le concert avait en tout cas tenu toutes ses promesses. Sauf que le Priest n’a pas stoppé son activité. Un album bien moyen est sorti avec « Redeemer of souls », et les commentaires sur les dates de la tournée étaient très variables d’une date à l’autre. Mais on pouvait quand même espérer qu’en tête d’affiche de Wacken, avec les gros moyens que le festival leur donne et un public bien nombreux (même amputé d’une dizaine de milliers de fans exclusifs de Sabaton) ), ils pourraient faire un gros show. Ce ne fut pas le cas. Comme Running Wild la veille, c’est un magnifique pétard mouillé. Certes, il y a le gros light show et un son énorme. Mais c’est le moins qu’on puisse attendre de la part d’un groupe qui joue en tête d’affiche de Wacken. Les moyens sont bien mis à la disposition du groupe, il faudrait qu’il les exploite à fond. Sauf que ce ne sera pas le cas. Rob Halford a beau marteler que « the Priest is back », le Priest vient surtout pour faire le minimum syndical et toucher son cachet sans trop se fouler. Le groupe bénéficie de vingt minutes de temps de jeu de plus qu’au Hellfest, où ils avaient parait-il bien assuré. Résultat des courses : ils jouent exactement les mêmes morceaux dans le même ordre, avec juste des solos de Ritchie Faulkner plus longs.

« Il manque clairement quelque chose ce soir »

Certes le jeunot qui remplace KK Downing est bon, mais à la base on ne vient pas voir Judas Priest (ni aucun autre groupe, du reste) pour des solos mais pour de vraies chansons. Et le comble de tout ça, c’est que le groupe a même écourté sa prestation par rapport au temps de jeu annoncé, ce qui est à la limite de la faute professionnelle. Pourtant la playlist n’est pas mauvaise du tout. Certes, commencer par « Dragonaut » n’était pas très judicieux, même s’il faut aussi leur accorder le droit de jouer de nouveaux titres. Mais quand ils ont enchaîné sur « Metal Gods », « Devil’s child » et « Victim of changes », j’aurais dû être en transe. Quand ils ont fait « Beyond the realms of death », j’aurais dû avoir les poils qui se dressent et sentir une poussée lacrymale. Et pour les morceaux plus speed comme « Breaking the law », « Jawbreaker, « Electric eye », j’aurais dû chanter et headbanguer comme un fou. C’est le Priest, quoi ! Mais rien de tout ça. Il manque clairement quelque chose ce soir. J’adore la plupart des chansons jouée, mais je ne ressens absolument rien pendant ce concert. Regardant autour de moi, je ne vois pas non plus trop de gens débordant d’enthousiasme. J’étais seul pendant le concert, je n’ai donc pas été influencé, mais en en reparlant le lendemain on était tous d’accord sur la prestation franchement moyenne. Et quand ils se sont mis à jouer « Hell bent for leather » (le classique de Judas que je trouve inutile et dispensable par excellence), il commençait à me tarder que ça se termine. Et que dire de « Living after midnight » étirée en long en large et en travers en ultime morceau ? « Painkiller » a été jouée aussi dans les rappels, pas trop massacrée vocalement (il faut dire que le père Rob s’est un peu économisé ce soir aussi) mais je pense qu’ils feraient mieux de la zapper purement et simplement de leurs setlists. Voire d’arrêter de tourner tout court d’ailleurs, parce que quand on n’y arrive plus, il faut arrêter l’acharnement thérapeutique !
Je veux bien croire que leur tournée, dont c’était la dernière date, ait été longue et que les mecs aient tous passé la soixantaine (sauf Faulkner bien sûr) et n’aient plus les mêmes ressources physiques que dans les 80’s. Mais ils pourraient prendre un peu sur eux et montrer un minimum d’envie, histoire de préserver leur statut et de montrer un peu de considération pour les fans qui ont fait des milliers de kilomètres et sont venus endurer des conditions climatiques atroces principalement pour eux. KK Downing déclarait récemment qu’il avait quitté le groupe entre autres parce qu’il avait l’impression qu’ils ne mettaient plus de passion ni d’implication dans leurs concerts. Quand je vois ce que j’ai vu là, je comprends ce qu’il a voulu dire !

Playlist de JUDAS PRIEST :
Dragonaut – Metal Gods – Devil’s Child – Victim of Changes – Halls of Valhalla – Turbo Lover – Redeemer of Souls – Beyond the Realms of Death – Jawbreaker – Breaking the Law – Hell Bent for Leather.     The Hellion – Electric Eye – You’ve Got Another Thing Comin’        Painkiller – Living After Midnight. 

 

 

C’est donc perplexe et déçu que je quitte la True Metal Stage. CRADLE OF FILTH enchaînait à côté sur la Black Stage mais ça ne me disait absolument rien. J’ai vu ce groupe dans toutes les conditions et ça a toujours été mauvais. J’ai longtemps mis ça sur le dos du son, qui était toujours de la bouillie, jusqu’à ce que je les voie à Toulouse en 2009 au Bikini dans des conditions techniques au top… Et c’était nul quand même ! Les revoir une dernière fois au Hellfest 2011, également avec un bon son, a conforté définitivement mon jugement. Pour moi, Cradle n’est pas un groupe de scène et c’est la présence scénique de Dani Filth qui pose problème. Donc je ne retente pas l’expérience à Wacken. Mais d’après ouï dire, ils ont fait une belle prestation avec un super son et un visuel énorme. Si maintenant Cradle Of Filth est bon en live et que Judas Priest ne vaut plus rien, où va le monde ?

A la place de Cradle, moi, je vais voir… SANTIANO, eh oui ! J’y vais par curiosité et surtout pour ne pas voir un concert de Cradle que je présumais être nul. J’ai beaucoup critiqué Santiano sans jamais les avoir vus, en fait. Pour moi ce groupe symbolisait un peu la dérive n’importe nawak de Wacken en terme de programmation. Ils y jouent sans interruption depuis 2012 et chaque année plus haut. Qu’ils jouent au Biergarten ou à la Wackinger ne me dérange pas vraiment car c’est leur place. Mais sur la Party Stage depuis l’année dernière, il y a quand même quelque chose qui ne tourne pas rond. Il y a toujours eu beaucoup de groupes de troisième ou quatrième zone à Wacken, qui rendaient les affiches bien ridicules par rapport à celle d’autres gros festivals. Mais tant que c’est du metal, on ne peut trop rien dire et il y a toujours quelques découvertes à faire dans le lot. Mais quand ça n’en est pas, que ce genre de groupes se multiplient (les Pampatut, Steve’n’Seagulls, Red Hot Chili Pipers, Feuerschwantz, Blechblosn et autres Blaas Of Glory…) et sortent des espaces qui leurs sont réservés pour être en plus très bien placés et occuper la place de groupes de metal d’un certain statut, j’ai un peu de mal…
Qu’est-ce que Santiano, en fait ? Reportez-vous au nom du groupe ! Eh oui, c’est bien de la chanson d’Hugues Aufray que vient leur nom !

« contrairement au concert précédent, l’ambiance est énorme »

C’est un groupe du nord de l’Allemagne (on peut supposer que ce sont les voisins des organisateurs ou des amis de la famille pour être aussi bien traités) qui fait des reprises de chansons de marins. Ce n’est pas du tout metal, même s’il y a un peu de guitares électriques. Et dans le lot, ils reprennent « Santiano » d’Hugues Aufray… en allemand ! Je me suis d’ailleurs amusé à la chanter en français en version supporter de l’OM quand ils l’ont jouée ! En fait je pensais regarder le premier quart d’heure une bière à la main et aller me poser. Finalement je suis resté jusqu’au bout et j’ai adoré. Vraiment ! Déjà parce que, contrairement au concert précédent, l’ambiance est énorme. On peut dire que les Allemands savent être à fond quand ce sont leurs groupes et quand ça chante des conneries, et je ne dirais certainement pas le contraire. Mais en même temps Judas Priest avait été tellement décevant qu’il faut bien se lâcher après aussi. Et surtout, Santiano est un vrai groupe de scène. Ils jouent bien, leur plaisir de faire la fête devant un public qui n’est pas vraiment le leur est communicatif, et ils savent vraiment tenir une scène. Ils bénéficient du gros son et du light show de rigueur, plus des pyros. Après en Allemagne, vu ce qu’ils jouent, ce n’est pas vraiment un exploit de mettre le public en transe ! Mais ça passe très bien et ça rentre vite en tête. Je me suis même surpris à chanter les paroles bras dessus bras dessous avec mes voisins. Je ne connaissais que la reprise d’Hughues Aufray, plus une ou deux chansons irlandaises connues telles que « Irish rover ». Mais j’ai surtout découvert que les « Auf nach Californio » (oh oh! oh oh!) et surtout « Es gibt nur Wasser » sont d’une efficacité sans pareille et restent longtemps dans la tête. Très longtemps, même : j’ai eu le refrain « es gibt nur Wasser, Wasser, Wasser überall doch wir haben nichts zum Trinken… » dans la tête pendant trois semaines en boucle sans interrruption ! Et puis même, visuellement, ça le fait aussi. Entre le gros show, l’ambiance ultra-festive et le groupe au taquet, c’est VRAIMENT un excellent concert que Santiano nous donne là ! C’est une belle surprise et ils ont finalement bien mérité leur place. Maintenant je ne râlerai plus quand ce groupe sera encore annoncé à l’affiche !

http://www.guitars101.com/

Ca me fait un peu mal d’écrire ça et j’ai un peu de mal à l’assumer mais il faut se rendre à l’évidence : Santiano a été meilleur à ce festival que Judas Priest, Running Wild et Sabaton ! Beaucoup plus motivés que les deux premiers, ils ont su beaucoup mieux s’adapter à la configuration d’un gros festival que les Suédois. On leur a donné une chance, des moyens de faire quelque chose de bien et ils ont su en profiter bien plus que deux monuments du metal et leur relève. Bravo à eux pour ça !

 

Il n’y aura pas d’autres concerts pour moi. Je regarde quand même un bout de SUBWAY TO SALLY qui clôture sur la True Metal Stage. Comme d’habitude, c’est un beau spectacle avec un superbe light show et plein de pyros. J’aime bien le groupe mais j’en ai un peu marre de les voir systématiquement finir Wacken donc je ne regarde que deux chansons de loin puis je vais à l’espace VIP. J’avais envie de voir WALTARI sous la Wet Stage mais j’ai un coup de barre (il est quand même 2h du matin passé) donc je reste au bar avec les potes avant de rentrer tranquillement au campement. Ce Wacken particulièrement difficile se termine donc bien.

 

 


Bilan

 

Au réveil, comme pour nous narguer, le soleil est bien là et il cogne. Il n’y a même pas un nuage dans le ciel au moment de partir… C’est pas tout mais il faut aller prendre le bus à l’entrée du festival, réservé via Metal Travel, et il n’y a bien sûr plus de navettes le dimanche pour nous y déposer. Du coup, avec mes camarades toulousains, nous nous tapons quarante minutes de marche avec des bagages bien lourds. Une fois dans le bus, c’est nickel, il nous dépose à l’aéroport en une petite heure. Aéroport où je vais passer toute la journée, car mon avion était pour 18h alors que mes compagnons de route l’avaient plus tôt. Je devais retrouver des potes anglais qui prenaient le même avion que moi et faire un tour à Hambourg mais suite à des problèmes de téléphone, nous ne sommes pas parvenu à nous trouver avant d’embarquer. J’ai donc rencontré des Suisses francophones, un Israélien, des Polonaises de Londres et je me suis surtout beaucoup baladé dans l’aéroport de Fuhlsbüttel, qui est très agréable. C’est en fait un beau et gigantesque centre commercial. C’est toujours au couleurs de Wacken, les personnels de l’aéroport ont toujours des tee-shirts Full Metal Airport, et c’est bourré de metalleux comme à l’arrivée. Sauf qu’ils sont tout crasseux avec des têtes de déterrés ! Et, une attention très élicate de la part du festival : les douches de l’aéroport sont mises gratuitement à la disposition des festivaliers, l’hôtel Radisson Blu local offrant les serviettes de bain. Ca fait plaisir et surtout ça fait un bien fou ! L’attente a été un peu longue et je retrouve finalement mes potes rosbifs un quart d’heure avant de monter dans l’avion. L’escale à Amsterdam a failli tourner au cauchemar, car j’ai dû courir comme un dératé pour avoir ma correspondance après m’être fait appeler trois fois par l’hôtesse ! Je suis entré le dernier dans l’avion, c’était flippant mais finalement je l’ai eu et le vol s’est bien passé… Et j’ai rarement été aussi content et soulagé de rentrer chez moi après un festival !!!

Voilà pour mon dixième Wacken ! Ce n’était pas le plus facile et clairement pas le meilleur. Tout le monde en a chié. Tout le monde a eu la haine à un moment ou à un autre. Mais je l’ai trouvé moins rude que l’édition 2005, où il n’y avait pas tout à fait autant de boue mais où il faisait beaucoup plus froid avec de la pluie quasiment tout le temps. Et mieux aussi qu’en 2012, où il n’avait pas plu longtemps mais très fort et l’inaction des organisateurs avait été aussi incompréhensible qu’inadmissible. Cette année, le problème était surtout qu’il avait plu comme vache qui pisse cinq jours avant le début du festival, pendant que les installations étaient en train de se mettre en place. Des choses ont pourtant été faites de la part des organisateurs (copeaux de bois, drainage du sol…) mais là, les éléments étaient plus forts. Peut-être qu’il serait possible de viabiliser certains endroits sur la zone dont les organisateurs sont propriétaires, au moins les allées… Enfin je ne sais pas trop mais eux sont censés connaître le climat de la région où ils vivent, en principe. Il y aurait peut-être des choses qu’ils pourraient anticiper. Parce que je doute que les gens en voiture à qui on a dit d’arriver le plus tard possible et restreint les accès aient vraiment compris et apprécié…

Et pourtant, ce Wacken de merde, après l’avoir digéré, j’en garde globalement un bon souvenir. Peut-être parce qu’il s’est terminé sur une bonne impression avec le retour du soleil et un terrain viable le dernier jour ? J’étais avec plein de gens que j’adore et malgré le fait de devoir marcher avec de la boue jusqu’aux genoux, ça s’est quand même bien passé. Dans des conditions similaires, de nombreux autres festivals auraient purement et simplement annulé. Non seulement ça n’a pas été le cas mais tous les concerts ont eu lieu sans dommages et dans des conditions parfaites (sur scène, hein !). Le son, la visibilité, les lights, les pyros… On peut reprocher plein de choses à Wacken, surtout cette année, mais pour la qualité des concerts, les promesses sont tenues au-delà des espérances.

« les promesses sont tenues au-delà des espérances »

Ils se sont tous mérités chèrement cette année, mais ça valait le coup. J’y ai vu l’un des meilleurs shows (ça dépasse même le concept de concert) de ma vie avec Savatage / Trans-Siberian Orchestra, et je me sens privilégié d’avoir assisté à un tel événement en direct et idéalement placé. Pour le reste, c’était aussi de la très haute qualité. Rock Meets Classic était extraordinaire, Queensryche exceptionnel, Armored Saint terrible, Europe excellent, Powerwolf a réveillé le festival après trois jours de galère… Bref, que du tout bon, avec les gros moyens et un temps de jeu presque aussi long que si les groupes jouaient en salle en tête d’affiche. Après, même avec des conditions techniques idéales, il y a toujours des groupes qui passent au travers (Sabaton, Samael, Annihilator voire Stratovarius) ou, pire, qui manquent d’envie (comme Judas Priest et Running Wild, un comble pour des têtes d’affiche ). Il y a aussi le cas particulier du concert d’Udo en mode symphonique, pour lequel il y avait de l’idée mais dont l’exercice n’a pas été concluant. Mais globalement pour ce qui est du live (ce qui est finalement le plus important en festival), je suis plus que satisfait, le millésime 2015 était vraiment un excellent cru.
Il n’y aurait pas eu cette météo épouvantable, ça aurait été un tout autre festival, comme on a pu l’entrevoir le samedi avec le retour du beau temps et un terrain un peu plus sec. Car le site est bien foutu, on y circule bien et on peut se placer où l’on veut sans avoir l’impression d’être compressé malgré le monde. L’espace Wackinger est top et on l’aurait bien plus apprécié s’il n’avait pas été dévasté par les intempéries. On y mange bien et varié, les points d’eau sont nombreux, les sanitaires aussi (et propres qui plus est !) et on peut même se faire servir de l’eau gratuitement aux bars. Il n’y a pas non plus de temps d’attente démesuré pour se faire servir, sauf au merchandising officiel où il faut compter trois quarts d’heure pour se faire servir (et comme ça il y aura plein de moutons qui pourront se la péter après avec leurs tee-shirts Wacken qui piquent les yeux et qui ont loupé un concert entier pour ça !).
Sinon oui, Wacken est une immense machine à fric, mais ni plus ni moins que les autres gros festivals. C’est moins cher que le Hellfest, par exemple. Et le Bang Your Head, sous ses airs de festival à taille humaine, pratique les mêmes prix mais sans l’afficher (l’opacité des tarifs étant la seule chose que je reproche vraiment au BYH).
On verra bien si j’y retourne l’année prochaine (dans les groupes annoncés pour l’instant, il y a surtout Therion et Blind Guardian qui me motivent), en tout cas j’y reviendrai à un moment ou à un autre… Déjà rien que parce que, au contraire du petit frère français, Wacken a lieu à une date où je serai toujours disponible. Après, la météo là-bas vaut bien une grosse tête d’affiche !

Je conclurai en faisant de la publicité gratuite pour la marque Brandit et leurs chaussures modèle Phantom 10 trous : ce sont des rangers montantes que j’avais achetées 50€ chez EMP en prévision de la saison des festivals. C’est vraiment un super rapport qualité prix. Elles ont subi les piétinements dans trente centimètres de boue sans bouger. D’une étanchéité à toute épreuve, je n’ai pas eu la moindre goutte de boue à l’intérieur. A mon retour, bien entendu, j’ai mis plusieurs heures à en enlever la boue séchée (et mes pantalons sont restés dans le nord de l’Allemagne), mais elles ne sont pas abimées. Donc grâce ces chaussures, j’ai survécu au Wacken 2015 !

par Pierre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Menu