Live report

REPORT // Ghost + All Them Witches + Tribulation @u Zenith le 19/12/19 par Pablo

REPORT // Ghost + All Them Witches + Tribulation @u Zenith le 19/12/19 par Pablo

Pablo Clerc

25 janvier 2020

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C’est en ce 19 décembre, proche des fêtes de Noël, que le Zénith accueille le Cardinal Copia et ses goules pour un concert des plus macabres. Le groupe va se réunir pour la seconde fois dans la ville rose, où il était déjà passé en décembre 2015. Ils vont clôturer ce soir leur tournée sur l’album Prequelle, le show ne sera que plus grandiose !
Ils ne sont pas venus seuls pour ce concert et ont fait une partie de leur tournée avec les groupes Tribulation et All Them Witches. 


Bière dans la main droite, bouchons d’oreilles dans la main gauche, je pousse la porte en direction de la fosse. Une odeur d’encens se dégage, des lumières bleues et vertes sont projetées au plafond et des nappes d’orgues résonnent dans la salle, le groupe Tribulation affiche fièrement son étendard. 

© Julien Chazeaubénit pour Regarts


Dès mon arrivée, les sonorités heavy metal m’ont caressé les tympans, tout comme quelques influences rock 70’s voire death metal. En effet, les Suédois de Tribulation s’étant formés en 2004, ils se sont d’abord orientés vers un death metal efficace qui « casse des bouches » pour, au bout de trois albums, trouver leur direction artistique. En arrivant dans leur univers, j’ai très clairement remarqué l’importance du gothique, de l’horreur, avec une imagerie qui se rapproche clairement de Ghost. Sur scène, les musiciens sont très présents notamment un des deux guitaristes qui ne faisait que bouger partout, tournant sur lui-même, sautant bref, une vraie puce. 

Leur chanson « the Lament » montre la façon dont leur musique tend à se construire : une introduction en arpèges, des riffs heavy metal avec des sonorités death alliés à la voix black metal rugueuse du chanteur-bassiste Johannes Andersson. Malheureusement, plusieurs choses m’ont dérangé durant le concert. Tout d’abord, des nappes de synthétiseur BEAUCOUP trop fortes ou trop présentes cachant les autres instruments. J’ai eu aussi l’impression d’une répétition des mélodies, une sorte de redondance par moment. Malgré tout, le groupe nous a parfaitement emmenés dans leur « forêt sombre et brumeuse », avec une construction progressive de leur musique qui ne pouvait que m’enjouer. 

Setlist: Nightbound/ Melancholia/ The Lament/ The World/ Cries From the Underworld/ The Motherhood of God/ Strange Gateways Beckon.

© Julien Chazeaubénit pour Regarts

Après une courte pause, une chanson qui m’est plutôt familière vient couper le brouhaha de la salle, c’est « War Pigs » de Black Sabbath. Quelques secondes passent puis le groupe entre sur scène, accorde leurs instruments puis coupe la musique de manière peu conventionnelle pour laisser crier une guitare au son saturé des 70’s. Ils se prénomment All Them Witches. Comme dit précédemment, le groupe ne cache pas, lui aussi, son influence du rock des années 1970 à la Led Zeppelin. Mais au fur et à mesure des chansons, les influences ressortent : une musique parfois rock psychédélique avec des rythmes blues arrosés par une bonne dose de stoner. La voix du chanteur-bassiste (et oui encore) Charles Michael Parks Jr me rappelle les chants parlés dans le blues et particulièrement un de mes groupes d’enfance The Whites Stripes. Le son de la basse était comparable à une guitare avec une attaque impressionnante et celui de la guitare était nourri d’un fuzz et d’une distorsion d’un autre temps.

En les voyant sur une scène comme celle du Zénith, les trois musiciens paraissaient tout petit, une sorte de concert intimiste, on aurait presque eu l’impression d’être invités à un jam. Je me suis laissé transporter dans leur musique avec cette idée en tête et très rapidement, j’ai adoré leur mélange de styles. On pouvait ressentir cela avec des musiques comme « Diamond » ou encore l’excellente « 1 x 1 ». C’est donc un groupe que je vous recommande chaudement.

Setlist: Funeral for a Great Drunken Bird/ 3-5-7/ 1×1/ Diamond/ Charles Wiliam/ Workhorse/ Blood and Sand/ Milk and Endless Waters/ When God Comes Back/ Swallowed but the Sea.

© Julien Chazeaubénit pour Regarts

Un grand drap noir s’abat devant nous, Ghost se prépare à monter sur scène. Sans que la moitié de la foule le remarque, leur première chanson « Ashes » (chanson parfaite pour l’introduction) est lancée. La voix malaisante d’une petite fille récitant une comptine plonge directement les spectateurs dans l’ambiance et, au premier coup de crash, le rideau tombe. En toute honnêteté, le concert des Suédois était tout simplement impressionnant entre un light-show à faire vriller un épileptique et des flammes pouvant rendre jaloux un pyromane. Pour commencer, le décor était une sorte de reproduction en « taille réelle » des marches d’un temple grec en pierre blanche scindé en 3 parties accueillant plusieurs goules et goulettes. La scène était remplie par : en haut à gauche une goule à la batterie et une autre à la guitare/chœurs, à droite deux goulettes aux claviers, puis en bas deux autres goules à la guitare et une dernière à la basse. Au fond sur le mur, on pouvait apercevoir 3 grands vitraux où étaient dessinées les épopées du groupe et de son pape. 
L’une des raisons à la réussite de leur concert réside dans le fait que Ghost n’a oublié personne et jouant au moins une chanson de chaque album. « Rats », « Absolution », « Faith », « Mary on a cross », les titres s’enchaînent avec près de 2 heures de concert. On a même eu le droit sur leur chanson « Devil Church » à un duel de guitare humoristique entre les deux goules reprenant « All I want for Christmas is You » de Mariah Carey pendant le solo final. 

Je ne pouvais pas parler de Ghost sans parler du Cardinal Copia qui nous a donné un show remarquable. Tout d’abord les changements de costumes permanents passant d’une soutane rouge à un costume noir ou un costume blanc à queue-de-pie. Il a ponctué le concert par des notes d’humour avec de fortes allusions « sexuelles » (comme à son habitude) nous expliquant même pendant quelques minutes le mot tickle. 
On a également eu le droit lors de la chanson « Miasma » à un solo de saxophone d’un vieillard qui semblerait être Papa Nihil qui, une fois la chanson finie, s’écroule sous les applaudissements du public. Quand le titre « Ghuleh-Zombie Queen » arriva, le public pris de folie chanta le refrain en cœur avec le Cardinal Copia. On a bien sûr eu le droit au titre reflétant une église satanique façon Ghost, « Year Zero » où le public était plus que présent sur les paroles d’introduction. Sans oublier bien sûr « Mummy Dust », à l’interprétation très heavy de la part du groupe, contrastant avec les titres plus doux comme « He is »

Je me dois de parler du light-show qui était juste éblouissant : des lumières et des couleurs rythmées au son de la musique, des jets de flammes venus des enfers et une rafale de confettis dorés mélangés à quelques faux dollars à l’effigie de Ghost

© Julien Chazeaubénit pour Regarts


Leur avant-dernière chanson, « Dance Macabre », nous ramène dans un univers de joie et de bonne humeur avec des lumières disco projeté dans tout le Zenith et un public dansant au rythme des paroles. Cependant, ce sera lors de leur dernière chanson « Square Hammer » que l’apothéose arrivera, une belle fin pour un beau concert. 

Au vu des retours sur le concert que j’ai pu avoir, le public me paraissait satisfait du concert. Malgré tout, peut-être que certaines personnes n’ont pas apprécié un Tobias Forge aux allures théâtrales. D’après ce que l’on peut en déduire de l’annonce de Ghost, le prochain album et la prochaine tournée seront encore plus « grandiose » que celle-ci. Rendez-vous donc en 2021 ! 


Report par Pablo

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