Actualité

MOTOCULTOR FESTIVAL 2018 : LE REPORT

MOTOCULTOR FESTIVAL 2018 : LE REPORT

Reaper666

17 septembre 2018

Pas de commentaire

MOTOCULTOR FESTIVAL 2018

 

INTRODUCTION

 

Enfin le temps est venu. Depuis que ce festival nous fait de l’œil voici maintenant pas mal d’années, il fallait bien craquer à un moment ou un autre.
Avec une affiche assez conséquente dans tous les styles extrêmes, la dernière annonce en juin avec la présence de Behemoth et Belphegor nous décide de franchir le pas définitivement.
Malgré quelques couacs d’organisations sur les précédentes éditions, nous décidons quand même de partir en Bretagne en ce beau week-end d’août. Motocultor, nous arrivons.

 

VENDREDI 17 AOUT

 

Étant restreint au niveau des congés, c’est après une journée de travail harassante et un vol express pour Nantes (qui aura 30 minutes de retard, merci Air France) et des embouteillages à la sortie de l’aéroport (il y a des gros bouchons, vive la Bretagne) que nous arrivons dans la ville de Saint Nolff et sa zone industrielle de Kerboulard.
Passage rapide au camping, récupération du bracelet ainsi que des jetons de nourritures/boissons, ça y est, nous y sommes. Premier constat à chaud : la taille humaine du festival, ni trop grand ni trop petit, pas tellement de monde, assez proche d’un Leyendas Del Rock en fait, quelques food trucks, 2 bars assez grands, un Metal Market pas dégueu, et 3 scènes de bonne envergure en général : une grande sous chapiteau, équivalent à un Altar du Hellfest (Dave Mustage), une deuxième plus petite aussi sous chapiteau (Masey Ferguscene) et une 3e dans une pente à proximité d’une foret (Suppositor Stage). Bref, tout ce qui faut pour passer un super séjour. De ce fait nous aurons raté les sets de DEVILDRIVER, PILLORIAN et entendrons ULTRA VOMIT de loin. (Reaper)


Cette année j’ai choisi de débuter mon 6ème Motocultor en allant voir les Allemands de CYPECORE. C’est un groupe assez futuriste. Les mecs arrivent sur scène avec des costumes de cyborgs qui s’allument dans la fumée. Côté musique, c’est un mix entre death mélo, Indus et metalcore. Ils appellent ça du « cyber metal ». Malgré un set assez court, c’est un groupe qui m’a vraiment bluffé. L’ambiance est post apocalyptique et les riffs sont pesants comme sur l’intro de Identity. On sent vraiment que Cypecore est venu pour tout casser. Le frontman Dominic Christoph alterne sans soucis entre growl et chant clair, ce qui a le mérite de donner à la fois une impression de tempête généralement suivie d’une petite accalmie. Quoi qu’il en soit, on headbangue gaiement à l’écoute de leur musique. Je trouve même dommage que le groupe aie été programmé en plein jour à 15h10. Je m’imagine déjà nos amis Teutons jouer au milieu des jets de flammes sur la Dave Mustage… Une très bonne découverte en somme.

 

Tiens revoilà nos petits rigolos ! On ne présente plus ULTRA VOMIT tant ces derniers sont populaires dans l’hexagone. Le concert prévu le 17 novembre au Bikini est d’ailleurs déjà complet. Ce soir ils ont l’honneur d’être avec nous à l’occasion de leur tournée intitulée Panzer Surprise. Les Nantais parodient presque tous les styles de metal et reprennent les classiques de la chanson française tels que le Tirelipimpon ou La Chenille.
C’est après une longue intro reprenant les musiques des génériques des Looney Tunes et de Fort-Boyard que le quatuor apparaît enfin sur scène.
Le début du set a des accents très punk hardcore avec des titres comme Darry Cowl Chamber ou Les Bonnes Manières. Evidemment, les titres de l’album Panzer Suprise ont été mis à l’honneur. Premièrement avec Chien Géant qui parodie le groupe Tagada Jones, puis E-tron (digital caca). Oui l’humour d’Ultra Vomit est très orienté « pipi-caca » mais après tout c’est ce qui fait leur marque. Dans Super Sexe, c’est l’accent Québécois qui est imité. Des excréments, du sexe… bravo, c’est très fin ! Et puis quoi encore ? Du vomi ? Bah oui, évidemment grâce à I Like To Vomit issu de
l’album Mr Patate. On n’oubliera jamais les classiques.
Ce set est pour l’instant savoureux et de très bon goût. Et encore, c’était avant de gouter le delicieux Takoyaki et de nous rendre dans une Boulangerie-Patisserie afin de nous délecter de petits gâteaux à tous moments du tantôt.
Après avoir rempli notre estomac de tous ces mets délicieux, nous étions fins prêts à aller au combat pour représenter le caca ou le pipi dans un désormais célèbre « Wall of Chiasse ».
Ensuite nous avons été conviés à collectionner les canards (vivants) avec l’aide de la superstar Andréas Martin, membre du groupe Andréas et Nicolas qui se fendit d’un beau plongeon dans la fosse.
Fin du show ? Non ! Pour ce rappel, le peuple du Motocultor aura droit à Kammthaar, titre phare du dernier album ainsi qu’à Quand J’étais Petit et Evieeeeeeeeeer Metaaaaaaaaaaal !

En somme un concert rôdé, sans de trop grosses nouveautés si vous aviez assistés à un concert de leur dernière tournée. Il n’en reste pas moins qu’Ultra Vomit nous a fait passer un bon moment de détente avec notamment des blagues douteuses de la part de ce diable de Manard. (Sam)

 

Heureusement, nous ne raterons pas une miette du show de MYRKUR. Belles envolées lyriques, passages black metal tranchants avec le reste, nappes atmosphériques, le tout teinté de fumées omniprésentes et de lights très blanches dans l’ensemble, les danois nous plongent directement dans l’ambiance des méandres de la mélancolie.
Axant son set plutôt sur des morceaux planant, les spectateurs semblent vraiment pénétrés par le show presque intimiste, servi par un son plus que correct. C’est clairement très au dessus de ce que nous avons vu à Clisson en 2016, les musiciens sont bien plus rodés, en places et la mise en scène spectaculaire.
Évidemment, c’est la chanteuse Amalie Bruun, vêtue d’une tunique d’un blanc étincelant, qui attire tous les regards vers elle, capable de passer d’une voix d ‘opéra des plus gracieuses à un cri d’outre-tombe qui remet n’importe quel chanteur de black metal à sa place. Une des meilleures entrées en matière pour démarrer cette soirée qui s’annonce prometteuse.

 

Car le concert qui suit est sans nul doute un de ceux que nous attendons le plus. Backdrop géant, cranes de boucs en guise de décor, pieds de micros en fer forgés, gros sons avec des Mesa Boogie, pas de doute, BELPHEGOR est prêt pour son rituel.
Faisant toujours la promo de l’excellent Totenritual paru l’an dernier, Helmuth et Serpent ont recruté un nouveau batteur (ressemblant étrangement à Attila de Powerwolf) ainsi qu’un nouveau gratteux pour le live (jouant aussi dans le groupe Hollenthon), des renforts bienvenues pour un show impeccable.
Le son est massif, comme ils ont l’habitude, ça tabasse violent comme dirait l’autre, pas le temps de niaiser. Bleeding Salvation nous plonge direct dans l’ambiance noire et morbide, où la violence, les plaisirs de la chair et le sang putride sont les tables de la loi.
Totenkult ralentit un peu la cadence (sauf celui du tapis de double grosse caisse) pendant que The Devil’s Son nous remet au plus vite dans la locomotive black / death lancée à 270 bpm.
C’est ensuite le plus « mélodique » Hell’s Ambassador du l’excellent Pestapokalypse IV, qui voit encore des cheveux tourner très vite au 1er rang.
Quelques pogos et slameurs viennent se greffer à la fête mais c’est un public plutôt attentif devant cette messe noire. Helmuth, alternant toujours ses growls caverneux et hurlements black infernaux, secondé par Serpent, est toujours un monstre de charisme à lui seul, occupant la scène à la perfection.
Tournant le dos au public avant de se retourner, larsen à tout va, on sait que la guerre se prépare avec l »emblématique Stigma Diabolicum qui arrive, provoquant littéralement un pétage de plomb de votre serviteur. Il arrivera la même chose concernant la voisine de barrière avec l’excellent Conjuring The Dead, les larmes d’émotions ne peuvent se contenir et on la comprend tellement.
Lucifer Incestus et sa mitrailleuse sauvage nous entraîne sur le front Est en 44 et la lourdeur de Baphomet nous assomme tel un rouleau compresseur.
Encore une fois, Belphegor a tout écrasé sur son passage ne laisse qu’un champ de ruines autour de lui. Distribution de médiators à tout va, setlists, baguettes, il y en a pour tous. Merci, mille fois merci pour ce cérémonial de violence.

 

Après ce déluge de brutalité, on revient doucement vers la Mustage, dénué d’énergie, et on peut voir la présence d’un canard gonflable géant sur scène, pas de doute, c’est bien ALESTORM qui clôt cette journée.
Commençant avec plus de 30 minutes de retard, les britanniques démarrent avec Keelhauled mettant direct le public dans une ambiance survoltée, malgré une absence totale de guitare pendant tout le morceau.
C’est ensuite un florilège de hits internationaux qui s’enchaînent comme Mexico, The Sunk’n Norwegian ou Nancy The Tavern Wench provoquant le paquito habituel sur la moitié de la populace.
Cependant, même si le show est carré et très pro, on a du mal à rentrer dedans complètement, est ce dût à la fatigue ou à la virulence du concert précédent ? En tout cas, le propos paraît un peu fade, même si on se réveille un chouia sur la triplette finale Drink / Wolves Of The Sea / Fucked With An Anchor.
Pas d’after ce soir, il est temps de regagner nos pénates car le lendemain s’annonce très furieux. (Reaper)

 

SAMEDI 18 AOÛT

 

Nous passerons quasiment la totalité de la journée devant la Dave Mustage, vu la qualité de la l’affiche de ce 2e jour. Après un passage rapide au merch, nous nous plaçons pour le 1er groupe de la journée : HEART ATTACK.
Groupe originaire de Cannes, on rentre direct dans le vif du sujet avec du thrash bien énergique et ultra groovy avec une petite pointe de moderne, un vrai bâtard de The Haunted et Lamb Of God. Les compos sont rentre dedans, les breaks dévastateurs et la batterie rapide comme les vieux Slayer. Bref on passe un super moment, on en redemande à chaque fois, une super découverte de la scène nationale comme il y en a tant, en espérant les voir dans le sud ouest rapidement.

 

Changement total de registre avec les suédois de EREB ALTOR. Le discours se veut plus nordique, en pleine épopée vikings, au fin fond de la foret de sapins. Et quoi de mieux qu’une musique qui s’inspire de cette période la de Bathory pour nous accompagner ?
Les compos sont plutot longues, épiques au possible, plutot mid tempo dans l’ensemble avec une approche mélodique dans les chœurs, donc un pur régal.
Le groupe promet de revenir vite apres l’accueil formidable qui leur est fait, on les attend au tournant. (Reaper)

HANGMAN’S CHAIR : Alors je vous préviens, pour moi c’est la grande claque. Les Frenchies ne font pas dans la demi-mesure avec leur univers Stoner/ Doom. La musique qu’ils produisent est hyper lourde, pesante et en même temps, chargée d’émotion. Ca sent Paname, ça sent la banlieue triste, pour reprendre le nom de leur dernier album.
Le quatuor débarque sur scène, sourcils froncés, ça rigole pas. Les paroles sont profondément amères, mélancoliques. Le public fait lentement aller sa tête de bas en haut. Mention spéciale au bassiste, Clément Hanvic, qui était très communicatif dans sa prestation. C’est beau de voir des musiciens se laisser emporter par leur musique.
J’ai eu l’impression de comprendre chaque accord, chaque note, j’ai eu l’impression que j’avais une conversation avec leur musique. Il y a comme ça, des artistes propres à chacun qui sont capables de vous émouvoir. Ca vous fait peut-être ça avec Jul ou Vitaa, moi c’est avec Hangman’s Chair. (Sam)

 

Le thrash est lui aussi bien représenté ce week end et quoi de mieux qu’une séance de old school avec les copains de SUICIDAL ANGELS ? Les grecs déboulent sur scène avec l’excellent et le rapide Capital Of War, tiré du dernier album Division Of Blood.
Le public commence enfin à se réveiller franchement, pour le plus grand bonheur des athéniens. La cadence ne retombe pas avec Bleeding Holocaust, tout aussi rentre-dedans. Le pit se déchaîne et les slameurs pleuvent.
Les riffs sont efficaces, les alternances mid-tempo/thrash (notamment sur le massif Seed Of Evil) sont d’autant plus explosives, le chant agressif juste comme il faut, les solis intenses et hurlants bref c’est la joie. Bloodbath, Eternaly To Suffer, Front Gate, toute la discographie y passe, pour notre plaisir. Et c’est sur la paire Moshing Crew / Apokathilosis que ces derniers nous quittent sous de vivats nourris, le thrash n’est pas mort et le public le fait savoir.

 

Le groupe CERF BOITEUX joue maintenant sur la Dave Mustage. Œuvrant dans un style post rock instrumental avec quelques touches de doom, c’est 40 minutes assez longues qui passeront, les aficionados adorent pendant que les autres s’ennuient. Bref passons.
Il en sera de même avec les punks de TAGADA JONES. Malgré le fait que l’ambiance soit folle dans la foule, c’est sans intérêt que nous laissons passer ce concert.

 

On amène les Mesa Boogie de Rob Barett et Pat O’Brian ainsi que les Ampeg de Alex Webster. La batterie de Paul Mazurkiewicz prend place aussi. C’est alors que George Corpsegrinder pointe le bout de son cou et commence à tourner ses cheveux avec Code Of The Slashers : CANNIBAL CORPSE est prêt à tout détruire.
Et même si ce dernier ne parle pas beaucoup, le public continue à se déchaîner de plus belle, Red Before Black le prouve allègrement. Alors certes un concert de Cannibal Corpse c’est toujours plus ou moins la même chose, la setlist ne bouge pas beaucoup et les musiciens sont coincés devant leurs retours mais bon sang, que c’est bon cette violence gratuite et on se délecte des Scourges Of Iron (ce riff gras), les tord boyaux Kill Or Become, I Cum Blood ou letres lourds Evisceration Plague.
Et ce son toujours aussi puissant fait plaisir aux oreilles, surtout sur Make Them Suffer. Stripped Raped And Strangled voit Trevor Strnad de The Black Dahlia Murder venir pousser la chansonnette et l’hymne Hammer Smashed Face nous détruit encore plus le cou, déjà bien entamé par ce set ravageur.

 

L’heure est venu de la deuxième Messe Noire. La pyrotechnie prend place, les instruments aussi, le show pour BEHEMOTH est prêt.
Les lumières s’éteignent et l’intro déchirante retenti. C’est alors que Nergal, flambeaux dans les mains pénètre sur scène en compagnie de Orion, Seth et Inferno.
Et quoi de mieux que Ov Fire And The Void pour nous faire bondir de joie d’entrée de jeu. Le son est d’une pureté incroyable, un des meilleurs de tout ce qu’on a entendu depuis la veille. Quel pied.
Contrairement aux précédentes tournées, l’album The Satanist ne sera pas joué en entier aujourd’hui donc c’est un vrai best of des familles auquel on a droit, pour notre plus grand plaisir.
Demigod confirmera prouvera ce fait, provoquant un émoi conséquent pour les fan se trouvant à la barrière. Ora Pro Nobis Lucifer est toujours aussi exaltant, voyant Orion et Seth finir le morceau sur un échange de notes sublimes.
Un nouveau morceau est ensuite joué, Wolves Of Siberia, qui est du pur Behemoth très rapide, et voyant de nouveau des flammes immenses sortir de partout, nous allons finir en cochon grillé. Conquer All, Alas The Lord Upon Me, Decade Of Therion, tous les albums récents y passent, quel régal. Un autre nouveau morceau sera aussi présent, God Equal Dog, très sympathique aussi. Moment notable, la venue de Niklas Kvarforth de Shining accompagner les polonais sur A Forest, une reprise de The Cure, toujours aussi torturé, les marques très récentes sur ses bras l’attestent.
Les lights s’éteignent de nouveau pour laisser juste Inferno former une croix inversée avec ses baguettes ainsi qu’un larsen incessant. On sait déjà ce qui se prépare : trémolo picking, bouches coulantes de sang, charlet rapide, c’est l’ultime Chant for Eschaton 2000 qui est lancé, Nergal, Orion et Seth crachant leur tripes sur les premiers rangs, provoquant forcément une liesse incommensurable de votre serviteur. Sublime.
O Father O Satan O Sun sera un final des plus grandioses, quel morceau. Nous serons présent pour leur date en janvier au Bikini, soyez en sûr.

 

Il va être très compliqué de se remettre de tant d’émotions, pour cela, nous allons voir sans grandes convictions le show de TURISAS sur le petit chapiteau.
Et c’est la qu’on se rend compte finalement qu’on connaît les trois quarts de la setlist : To Holmgard And Beyond, A Portage To The Unknown, Battle Metal…
Toujours aussi énergiques, les finlandais ne se ménagent pas et ça fait plaisir. Et finalement, on finit dans le pit durant la doublette de rappel Stand Up And Fight et le très dansant Rasputin provoquant des mouvements de foules incroyables. Encore une fois, les mecs d’Helsinki ont encore prouvé qu’on peut compter sur eux dans la scène pagan.

 

Alors qu’ABBATH commence à hurler dans son micro, la fatigue devient envahissante, il est temps d’aller dormir, après ce marathon barrière. Bonne nuit. (Reaper)

 

DIMANCHE 19 AOUT

 

Que faire lors d’un réveil matin difficile et encore emprunt de la beuverie de la veille ? Les Brestois de TRANZAT ont la solution. Seul et unique (à mon grand regret) groupe de prog de cette édition, le quatuor bretons nous offre des compositions originales qui semblent s’étirer dans le temps (dans le bon sens du terme), fleurtant avec des influences classic rock et d’enivrantes sonorités emprunté au stoner.
Le groupe offre un jeu de scène très personnel, de nombreux clins d’oeil au monde de la science fiction ainsi qu’une joyeuse et permanente conversion avec le public encore un peu endormie. Un regain d’énergie donc pour cette longue et belle journée de concerts. (Laura)

 

Ce dimanche sera une journée un peu plus reposante, malgré encore une fois le nombre élevé de groupes à voir. Et quoi de mieux qu’un petit groupe de brutal death / black allemand nommé IMPLORE sur la Supositor Stage. Très plaisant à voir, les Berlinois ne font aucune concessions et laissent que peu de place à la mélodie, un peu à la manière d’un Necroticism ou d’un Symphonies Of Sickness de Carcass.
C’est violent, ça sonne presque crust sur certains passages, les titres sont courts et ça joue très vite. Bref, le genre de concert à 13h qui te met en appétit, au propre comme au figuré pour la suite de la journée.

 

Tout en mangeant notre assiette de falafels (la bouffe végétarienne de temps à autres, c’est pas mal), nous allons voir la fin de la prestation de JINJER. Tatiana, toute habillée en costume une pièce à la catwoman, passe toujours aussi facilement de la voix claire rock au growl le plus profond, tandis que les musiciens derrière combinent leur death metal à leur metalcore de manière bien faite.

 

Retour sur la Supositor Stage pour la continuité du brutal death metal : DEHUMAN. Un peu à la manière d’un Suffocation, les belges ne font pas non plus dans la dentelle.
Alternant passages rapides déstructurés et moments lourds à bases de palm mute, c’est un rouleau compresseur qui se dégage, malgré un son peu limite.
Ça déroule dans tous les sens, les belges se donnent sans aucune commune mesure, à l’image de leur batteur Laye Louhenapessy, un black baraqué à locks, lunettes sur les yeux et tirant la langue sans arrêt. Épatant. Pour le reste, ça reste très bourrin dans l’ensemble. Une bonne surprise comme on aime.

 

Retour à la Dave Mustage pour le thrash des familles avec les californiens de WARBRINGER. Jouant en première division du renouveau du thrash dans les années 2006-2007 aux coté de Evile, Havok, Bonded By Blood ou Angelus Apatrida, les américains sont toujours aussi enragés et le démontrent à la perfection, ça saute dans tous les sens, aussi bien sur scène que dans le pit, si bien que nous rejoignons même ce dernier afin de participer à la fête.
Et ça tourne et ça tourne, pour les amateurs du style, c’est une valeur sure à 300 %, les riffs affûtés et rapides tranchants avec des breaks qui font mal sont d’autant plus efficaces. Bref, on s’éclate comme d’habitude. (Reaper)

 

Je ne comprends pas pourquoi personne n’avait déjà pensé à mixer rockabilly et metal tellement cela me semble pertinent. Peu importe, voilà devant nous les parisiens de DEAD BONES BUNNY.
Dès le début de la prestation, on comprend pourquoi le groupe a remporté le Headbang contest. C’est clairement dans tout un univers que nous sommes plongés. Pin-ups, chemises blanches avec bretelles, chapeau de cow-boy, tout est réuni pour que nous nous pensions aux States, mais non, c’est bien en Bretagne que nous sommes.
Musicalement, c’est vraiment le mix parfait entre rythmes rockabilly renforcés par la présence d’une contrebasse et des sonorités plus « metal » mis en valeur par un chant saturé d’assez bonne qualité.
Il y a du Motorhead dans la musique de Dead Bones Bunny mais il y a aussi une excellente reprise de Cowboys from Hell de Pantera.
La présence scénique est bonne, le chanteur est en feu, il faiblit parfois sur quelques titres mais on l’excuse sans problème tant l’énergie dépensée est importante.

Je recommande vivement ce groupe atypique car ce fut pour moi une belle découverte, avec une forte identité. Attendez vous à entendre parler d’eux et de leur mascotte Bunny Bones. (Sam)

 

Nous prenons un peu de repos et un petit tour au Metal Market avant de revenir vers la Supositor Stage pour une autre référence dans le brutal death : les bien nommés ORIGIN.
Exceptionnellement sans bassiste aujourd’hui (le chanteur, jouant aussi dans Psycroptic, évoque un souci à l’aéroport), c’est donc en power trio que le combo américain débarque et c’est parti pour une 50 minutes de death metal bien brutal et ultra technique.
En effet, quand on s’attarde sur la technique et les changement de rythmes tout en blast beats et gravity blast de John Longstreth (ancien Dying Fetus et Skinless), on comprend à quel point le monsieur est respecté dans le milieu extrême, quelle poutre, une vrai AK 47 en plus rapide. Mais le gratteux Paul Ryan n’est pas en reste, celui ci distille en permanence et alterne shred, sweeping, quasiment aucune power chord, ainsi que quelques screams volubiles.
Au milieu du set, le groupe invite carrément tous les gens du public désireux de remplacer le bassiste en mode air basse guitare, finissant finalement à une vingtaine de personnes , le délire total. C’est alors que le gang new yorkais nous quitte sous de lourds applaudissements, le groupe évoquant le public de Bretagne un des meilleurs de la tournée. Merci à vous messieurs. (Reaper)

 

Quel plaisir de voir les Ukrainiens de STONED JESUS, littéralement Jésus Défoncé. Et c’est vrai que ça défonce. C’est lourd et planant, ça parait simple, on connait tous la recette du stoner doom, mais ça fait voyager.
Le groupe s’est formé en 2009 mais compte déjà 4 albums à son actif. Les 3 potes de Kiev nous ont même accordé le privilège de nous jouer une version du titre Thessalia pour la première fois en live. Les morceaux choisis pour le set furent plutôt longs, ce qui explique que le combo n’aura joué que 5 titres, à savoir Rituals Of The Sun, Electric Mistress, Thessalia, Black Woods et celui que j’attendais particulièrement, I’m The Mountain.
Le chanteur, Igor, ne manquera pas de forcer un peu sa voix par moments, créant ainsi un rendu plus « rock » en live. (Sam)

 

Nous restons à la Supositor Stage pour le thrash des familles avec TOXIC HOLOCAUST.  On est dans une veille encore plus old school que Warbringer qui a joué précédemment, en lorgnant presque vers le punk/crust a certains moments.
Les morceaux sont rapides, genre à peine 2 minutes, les riffs simples mais efficaces, le chant limite black à certains moments, c’est que du bonheur. Le pit, une fois de plus ne se ménage pas et ça fait vraiment plaisir de voir qu’il existe encore des aficionados du thrash en 2018.
La où c’est drôle, c’est de s’apercevoir de la présence de tous les membres de Municipal Waste présents sur le coté de la scène et qui miment toutes les parties de chant / batterie / guitare par cœur. Excellent.
Malheureusement, après un Nuke The Cross de folie, le groupe s’en va alors qu’il lui reste encore 20 minutes à jouer. Que s’est-il passé ? Mésentente avec l’orga ? Soucis avec les musiciens ? On ne le saura jamais mais quel dommage.

 

Voila enfin un des groupes les plus attendus du festival, l’essence du metal de la mort : DYING FETUS. Comme on peut le dire à chaque fois, c’est certainement le groupe de brutal death metal le plus efficace en concert à l’heure actuelle, tout y est : la composition, le son, le groove, les enchaînements de riff, la doublette growl par John Gallagher / scream par Sean Beasley, la technique de Trey Williams sur ses fûts…
Et vu la populace amassée devant la Supositor Stage, on reconnaît la qualité du combo de Baltimore. Ils ne sont que 3 mais la puissance fait qu’on a l’impression qu’ils sont 17, quelle énergie.
De plus ce sont surtout les travaux récents qui seront joués tels Wrong One To Fuck With, from Wonb To Waste, Grotesque Impaled, Your Treachery Will Die With You, et c’est sur le plus vieux Kill Your Mother Rape Your Dog que les américains nous quittent sous une foule déchaînée qui en redemandait encore. Encore un excellent concert.

 

On revient doucement dans le thrash à tendance crossover avec le chef de file du moment : MUNICIPAL WASTE. Comme d’habitude, c’est un concert qui respire l’intelligence supérieure auquel nous assistons, dans le public comme sur scène mais c’est tellement bon qu’on en re-veut à chaque fois.
Les chansons se veulent même encore plus courtes mais comiques la plupart : I Want To Kill The President (dédiée à Donald Trump et qui voit une invasion de slameurs), Sadistic Magician, Thrashing’s My Business And Business Is Good (jolie référence encore), Slime And Punishment, The Thrashin’ Of The Christ…
Ryan Waste n’en finit pas de faire des appels à slamer, au grand dam de la sécurité qui finit débordée mais qui ne plie jamais, bien joué les gars. Et ce final Headbanger Face Rip / Born To Party nous plonge une fois de plus dans l‘idiotie du mosh, des bieres et du thrash. Merci pour ce concert qui nous permet de poser le cerveau.

 

Et c’est avec un des vétérans du thrash qui nous font l’honneur de venir du Brésil pour cloturer ces 3 jours apocalyptiques : SEPULTURA.
Toujours aussi impressionnant, Derrick Green envoie la sauce d’entrée de jeu avec le bourrin I Am The Enemy. Andreas et Paulo font toujours aussi bien le taf mais c’est sans nul doute Eloy Casagrande qui reste le plus impressionnant, le bonhomme donnant toute sa vie et ses forces sur sa pauvre caisse claire, elle subit des dégâts irréversibles à chaque coup, quelle frappe de mule.
On s’échauffe doucement avec les Kairos ou Against mais les meilleurs suffrages sont récoltés sur Territory ou Desperate Cry, faisant hurler votre serviteur, qui va d’ailleurs peter encore un cable et finir en frénésie totale sur Refuse Resist et surtout l’énorme Arise, tiré du meme album, lançant les derniers pogos de ce week end.
Et la doublette de fin Ratamahatta et Roots Bloody Roots (qui voit les Tambours Du Bronx s’inviter et finir sur scène à presque une vingtaine en totalité) nous fait agréablement jumper comme en 14. Merci encore une fois Sepultura, il y avait rien de mieux pour terminer en beauté. (Reaper)

 

CONCLUSION

 

C’est avec un immense bonheur qu’on peut annoncer que ce festival a été à la hauteur de nos attentes, malgré les ratés des éditions précédentes, l’orga a su vraiment devenir pro à tous les niveaux et proposer le meilleur pour chaque festivalier. Il a tout pour passer dans la catégorie au dessus et c’est vraiment ce qu’on lui souhaite. Soyez assurés que si la prog annoncée vaut le coup, nous serons la, quoi qu’il arrive. (Reaper)

Par Sam Tousard, Laura Davous et Romain Reaper

 

Retrouvez toutes les photos de Laura Davous ici :

Motocultor 2018 (Jour 1)

Motocultor 2018 (Jour 2)

Motocultor 2018 (Jour 3)

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Menu