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LIONS METAL FEST 2023 : Live Report
Lions Metal Fest
La saison des festivals 2023 peut enfin commencer, et pour cela, quoi de mieux que ce petit fest organisé par Mick, le chanteur de Destinity (ancien No Return), en ce début de mois de juin.
Pour sa 5e édition, ce sont des groupes de qualités indéniables qui sont proposés sur 2 jours en indoor et sold out le samedi soir.
En ce vendredi 2 juin, nous rallions donc le joli village de Montagny, dans la grande banlieue sud ouest de Lyon, un road trip très fun, puis installation rapide au camping à proximité de la salle, nous sommes prêts pour ce super week end en perspective.
Samedi 3 juin.
Après une matinée tranquille, nous récupérons notre accréditation, passage rapide au bar, nous pénétrons dans la salle Le Trait d’Union, d’une capacité de 600 personnes, ressemblant un peu à notre Metronum local.
Pour ouvrir les hostilités, ce sont les annéciens de DEOS. A l’instar des québécois d’Ex Deo, les savoyards sont vêtus d’armures de centurion et pratiquent un death metal épique avec quelques touches black, et tout cela à propos de la civilisation Romaine.
Fort de 3 albums réussis, l’accent est mis sur le dernier rejeton, Furor Belli, mélodique et hyper martial dans ses structures.
Chanté parfois en anglais mais aussi en latin de temps à autres, on plonge vraiment dans leur univers, les légions romaines n’ont que bien se tenir. Une superbe entrée en matière.
Malheureusement, suite à un ennui technique (heureusement vite résolu), nous louperons les sets de The Oath, Lodz et Aorlhac. Cependant, nous répondrons présent pour les allemands de NECROTTED.
Changement total de registre, l’intensité monte clairement d’un cran, le mode death metal est activé.
Les allemands tournent déjà depuis plus de 10 ans, démontrant un certain professionnalisme et une rigueur maitrisée, surtout quand on sait que c’est un bassiste live qui a tout appris en moins d’une semaine, remplaçant le titulaire resté à la maison pour des soucis de famille.
Les breakdowns deathcore sont puissants. Présent sur place, notre Juju national de Benighted vient même pousser la chansonnette sur l’avant dernier morceau, magnifique. Un groupe à suivre.
CYTOTOXIN prend le relais. On monte encore d’un étage niveau violence, le son est fort, leur death metal se veut beaucoup plus brutal avec quelques pointes technique ci et la, et dont le thème central est le nucléaire, leur style se faisant même nommer Tchernobyl Death Metal.
Arborant à plusieurs reprises un masque à gaz, le chanteur Grimo écrase tout le monde avec sa voix d’outre tombe, ses pig squeals et son charisme à la Arnold Schwarzenegger, le style à nous broyer la tête juste avec ses mains.
Pour le reste ça déroule à 300 BPM sans s’arrêter, rapide mais pas chiant comme peuvent l’être beaucoup de groupes de tech death, sans doute parce l’accent est mis plutôt sur l’efficacité. Bref, 1h de concert qui passent aussi vite qu’on vide un arsenal avec un M16.
Dans un registre plutôt Death Mélodique, les allemands de PARASITE INC montent sur scène.
Dans un style pas si éloigné de Children Of Bodom période Are You Dead Yet, les chansons sont catchy et les mélodies entraînantes, et le public lui rend bien.
Casquette vissée sur la tête, ESP Flying V, solos ressemblant à Alexi Laiho, le chanteur Kai Bigler prend meme certaines poses de son idole, on sent clairement l’influence principale des finlandais dans leur musique, un petit côté moderne en plus.
Mais malgré cela, on se surprend à headbanguer et retenir les mélodies du combo, efficaces à souhait. Un combo a revoir lorsqu’on connaît vraiment leurs chansons.
Retour au death old school traditionnel avec les bataves de PESTILENCE.
Axant leur setlist sur les cultes Testimony Of The Ancient et Consuming Impulse ainsi que leur dernier album Exitivm, l’album prog/jazzy Spheres est écarté, ce qui est plutôt une bonne chose.
Les morceaux sont courts, brutaux, les solos déjantés, et la voix de Patrick Mameli n’a pas du tout bougée avec les années, très proche d’un Martin Van Drunen, avant qu’il ne quitte le groupe pour Asphyx.
Et il est clair qu’il est impossible de ne pas bouger devant les Dehydrated ou The Process Of Suffocation, qui fait plaisir aux amateurs des premiers albums. Un super moment qui nous a ravi.
Voici enfin venu une des raisons de notre venu au festival : la présence des grecs de ROTTING CHRIST.
Et vu le monde présent aux premiers rangs, ceux-ci sont vraiment très attendus. Et ils ont raison, d’entrée de jeu, le morceau 666 met tout le monde d’accord : son puissant, rythmiques mid tempo imparables, setlist solide, une tuerie.
Sakis et ses sbires donnent tout sur scène, d’une générosité que les jeunes groupes devrait prendre pour exemple et on ressent encore clairement le feu sacré en eux, même après 35 ans de carrière. Juste magnifique.
Et musicalement, impossible de rester de marbre face à des brûlots comme Demonon Vrosis, Non Serviam ou Fire, God And Fear, avec ses cadences dignes d’une armée d’Uruk-Hai allant envahir le gouffre de Helm.
Et quand viennent les rappels, les Grandis Spiritus Diavolos et The Raven finissent un set en beauté, d’une finesse et d’une élégance rare. Bref, une tuerie. Grosse journée du samedi finie, le dimanche s’annonce aussi prometteur.
Dimanche 4 juin.
Pour bien démarrer en ce jour du seigneur, quoi de mieux qu’un peu de Death Metal avec les locaux de NEPHREN KA.
Plutôt orientés brutal death, à mi-chemin entre Nile et les vieux Dying Fetus, les auvergnats ne font pas la dentelle, c’est groovy et ultra en place. Des chansons plutôt courtes, et dont les paroles traitent de l’univers de Dune de Franck Herbert, rajoutant un intérêt supplémentaire au groupe.
Après un peu de repos, nous revenons pour assister au concert de CATALYST, toujours dans un registre Death Metal mais plutôt lorgnant sur les Morbid Angel ou Immolation. En effet, lorsque le chanteur-bassiste Jefferson entre en scène et se place devant son micro, impossible de ne pas penser à Ross Dolan.
Pour le reste, on navigue dans le death technique, solos sauvages avec vibratos, voix caverneuse, changements de rythmes effrénés, tout est fait pour les amateurs du style.
Changement radical avec les allemands de DUST BOLT, retour au thrash old school de la vague du debut des années 2010.
Dans la même lignée du concert que nous avions vu à Bilbao l’an passé, les teutons démarrent pied au plancher avec une musique rapide et furieuse mais rafraîchissante car ponctuée de mid tempos qui font mal à la nuque.
Et excepté pour 2 morceaux qui sonneront un peu plus modernes mais sans faire l’unanimité, la dynamique sera conservée tout le long du set, cris à la Angel Of Death, toukatouka qui font secouer la tête, bref on ne s’ennuie jamais.
Le concert finit sur un morceau où Lenny, le chanteur guitariste vient s’installer dans la fosse, pied de micro et guitare inclus, lancer un circle pit autour de lui au moment de la reprise après un passage calme, un grand moment. Les acclamations sont nourris et nul doute que ces derniers ont marqués des points ce soir.
On reste dans la meme ambiance Thrash un chouïa plus bourrin, un son plus puissant et puisant sur le Death Metal sur quelques passages avec nos Danois préférés : HATESPHERE.
Pepe et son équipe met les points direct sur les I avec une rythmique infernale et impeccable, le son est très intense et leur thrash pique vraiment la où ça fait mal.
L’arrivée récente de leur nouveau chanteur Matthias apporte un regain de nouveauté dans le groupe et une énergie débordante qu’on ressent clairement.
Niveau setlist, on navigue entre classiques et leur dernier album Hatred Reborn, avec des morceaux à se détruire le cou comme Resurrect With A Vengeance ou l’ultime ravage The Sickness Within du même album qui nous achève de toutes parts. Un groupe qui méritait d’être dans la Champions League du Thrash.
Comment finit bien un festival ? Avec la tête d’affiche qui va bien, comme les bêtes de scène du Black Death autrichien BELPHEGOR. Croix inversées et sataniques, os, ornements, bougies, c’est tout un décor colossal qui occupe toute la scène et on s’attend déjà à une messe des plus obscures.
Helmuth et ses comparses (avec actuellement le très précis James Stewart à la batterie qui officiait auparavant dans Vader et actuellement dans Decapitated) envahissent la scène sous les vivats (malgré le fait que la salle se soit vidée vu l’heure tardive) et démarre son set avec le bourrin Baphomet.
Le son est très fort et parfois un peu limite si on ne connaît pas les morceaux mais on en a cure car ce n’est pas le cas, et c’est une véritable cérémonie à laquelle nous assistons, tout est millimétré, que ce soit les rituels, les déplacements des musiciens etc, ce qui ne gâche pas du tout notre plaisir d’ailleurs.
Évidemment, impossible de ne pas headbanguer sur les Conjuring The Dead et autres Lucifer Incestus qui nous font péter les plombs à la barrière, le Black Death est ultra intense et on en redemande encore et encore.
Et alors que Totentanz finit de résonner, le groupe s’en va, nous espérons un rappel (qui théoriquement doit finir sur Stigma Diabolicum) mais après au moins 10 minutes dans le noir et des appels non stop du public, les lumières se rallument, laissant un léger goût amer mais qu’on oubliera assez vite.
Voilà pourquoi on aime aussi les petits festivals, ceux qui sont tenus par des gens dévoués, qui proposent des découvertes très sympathiques, et qui font de leur mieux pour accueillir les gens dans des conditions optimales avec des affiches excellentes, le Lions Metal Fest fait clairement parti de ceux la, aucune déception et il est certain que nous reviendrons les prochaines années si on le peut. Mille mercis pour tout, We Are Lions.
Romain Reaper