Événement

Cannibal Corpse + Revocation + Aeon + Guests @u Bikini
27
Oct
2014

Cannibal Corpse + Revocation + Aeon + Guests @u Bikini

  • Adresse:rue Théodore Monod / Parc Technologique du Canal, 31520 Ramonville-Saint-Agne, Midi-Pyrenees, France
  • Lieu:Le Bikini
  • Horaires:19h30 – 23h45

SPM-PROD Présente
Cannibal Corpse + Revocation + Aeon

Infos sur les préventes Bientôt.


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REPORT:

Une belle date très attendu dans nos contrées, nous y sommes enfin. Le public en sait quelque chose puisque cela fait 10 ans que les Cannibal Corpse de Buffalo n’avaient pas posé leurs valises dans la cité rose et que ce sont environ 1100 pèlerins (le record de SPM Prod, bravo messieurs…) qui assisteront à la messe sanguinolente, le prix du billet étant sans doute pour quelque chose.
Il est loin leur concert au Havana Café en compagnie de Kataklysm et Aborted (excusez du peu…) le 13 avril 2004, certaines personnes dans la salle étaient encore à l’école primaire à cette époque. Car oui la foule se veut hétéroclite et on voit beaucoup de jeunes présents, la relève est la et c’est de très bonne augure.
2 groupes locaux ont surtout l’honneur d’ouvrir le bal, ceux-ci font parti du collectif Brutal Frog, Blood Ages et Heresic Synopsys. Ces derniers débutent sur les planches pour 19h.
Le quintet, qui commence à se faire un nom par chez nous (ils tournent depuis une dizaine d’années) pratique un death metal somme toute très technique, beaucoup de contretemps et d’arrangements, une déstructuration totale qui nous plonge dans l’univers de la démence, leur chanteur Manu semble possédé par cette folie justement.
Un accès à leur musique qui n’est certes pas facile mais qui mérite quand même beaucoup d’attention. Alaric, bassiste aussi chez les montpellierains d’Antropofago écœure par sa technique à la Steve Digiorgio (Sadus, Death…). 5 titres pour 20 minutes de psychose.
Place à nos chouchous de Blood Ages. La salle commence à se remplir et nombreux seront ceux qui seront marqués par ce super groupe. Suite au départ d’un de leur guitariste, celui-ci a été remplacé par Pat, 6 cordiste chez les fameux Fleshdoll.
Avec donc du sang neuf dans leur rang, le groupe est prêt à en découdre. Leur death metal teinté de deathcore semble prendre dans la fosse, les premiers headbangs commence à se faire sentir, sans doute dû à une musique plus accessible, la double pédale tranchant beaucoup plus les cervicales.
Mention spéciale à Aniki, le chanteur qui assurera un set parfait malgré ses 40 degrés de fièvre, et qui dédicacera le fabuleux Face The Vigrid à sa fille né récemment. Chapeau bas et respect total.
Premier gros groupe de la journée : les suédois d’Aeon. Son massif, riffs ciselés, batterie omniprésente, c’est pas pour rien que les gaillards tournent depuis une bonne dizaine d’années. En 15 ans d’existence et pas mal d’albums à leur compteur, sans jamais avoir percé plus que ça, le professionnalisme est pourtant bien la. Serait-ce du à un style trop redondant ?
Pourtant tout est carré au millimètre, les musiciens sont affûtés, bref les 40 minutes qui leurs sont alloués sont exploitées au maximum. Espérons que cette tournée les fasse passer au niveau supérieur car la qualité est vraiment notable. Les premiers pogos commencent à se faire remarquer, l’échauffement commence.
Une brève apparition du chanteur de Revocation sur le titre Still The Pray et on remballe. Un bon concert.
Le combo de Boston, Revocation investit les planches. S’il y a bien un groupe à part ce soir, ce sont bien eux. Attendu par une grosse frange du public, ceux-ci mettent les points sur I des le premier titre : rythmiques thrash abondantes, beaucoup de chorus en mode death technique, un esprit ultra rock’n roll dans la façon de jouer : ça peut paraître étonnant mais en fait cela s’imbrique très bien quand les compos sont bonnes. Oui, le niveau vient de monter nettement d’un cran.
Avec 6 albums en 8 ans, ces derniers ne se reposent pas sur leurs lauriers, le petit dernier Deathless étant un petit bijou. Et la foule en redemande constamment. Coté scène, le chanteur, Jackson à la main, est un excellent frontman et sait faire vibrer, sa complicité avec son compère cordiste en dit long. 40 minutes, c’est court. Vivement qu’ils reviennent. Une bonne claque.
Enfin ils sont la. 10 ans, 10 putains d’années qu’on attend leur retour et quoi de mieux qu’un Bikini pour fêter ça ? Il est 22h, les lumières s’éteignent, ça va faire mal : en effet, le combo New-yorkais déplacé en Floride démarre par le brutal Staring Through The Eyes Of The Dead bientôt enchaîné par Fucked With A Knife et Stripped, Raped & Strangled : une triplette tiré de The Bleeding (1994), voilà qui décrasse les esgourdes en mode grosse corones.
Le son est épais, le rythme effréné, pas de temps mort, Georges ‘Corpsegrinder’ Fischer se contente de balancer le nom des chansons et puis de tourner la tête très très vite, ce n’est pas un cou mais un tronc d’arbre situé entre la tête et le corps. Alex Webster, principal compositeur, balance ses parties de basse et fait pleurer tous les basseux de la salle tant cela paraît facile ; Rob Barrett et Pat O’Brian se contentent d’envoyer la sauce, ce dernier nous gratifiant de quelques solos exemplaires ; et puis il y a Paul Mazurkeiwicz, le végétarien, derrière ses fûts, qui tabasse comme un forcené, lui qui disait il y a quelques années qu’il fallait qu’il se calme dans le futur, tu parles.
Pour le show, c’est très sobre, pas de lights transcendantales (2 dans le groupe sont épileptiques), les musiciens sont calés derrières leur retours. Seule l’agression sonore compte. En même temps, c’est Cannibal Corpse, l’audience se charge de faire bouger les choses. En effet, ça mosh sévère dans le pit, certains me diront même qu’ils n’ont jamais vu autant de violence, c’est dire.
La setlist fait bien mal : certains morceaux comme le très lourd Scourge Of Iron ou Evisceration Plague appuient la où ça pique, pas besoin de Synthol. Comment ne pas résister au headbang infernal qu’offre le morceau Make Them Suffer, au tempo un chouia ralentit ou A Full Skull Of Maggots, un brin violent ?
La guerre monte encore d’un ton pendant l’excellent Hammer Smashed Face, hurlé par un public fasciné et se finir enfin par le fameux Devoured By Vermin. Ils sont venus, ils ont joués, ils ont vaincu. Une putain de bonne soirée sous le signe de l’hémoglobine anthropophage, on recommence quand vous voulez, revenez vite.

par Romain Reaper

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