Événement

Alsace Pagan Week-end : PaganFest + Ensiferum
19
Mar
2015

Alsace Pagan Week-end : PaganFest + Ensiferum

  • Adresse:Alsace

Paganfest

WINTERSUN
TURISAS
HEIDEVOLK
OBSCURITY
FROSTTIDE

Ludwigsbourg (Allemagne)

+

ENSIFERUM « ONE MAN ARMY TOUR » (FI)
+ INSOMNIUM (FI)
+ OMNIUM GATHERUM (FI)

Strasbourg + Pratteln (Suisse)
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REPORT:

Il y a des moments dans la vie où il faut savoir se prendre en main. Quand on dit que les voyages, quel qu’ils soient, forment l’humanité en chacun de nous est un euphémisme.
Délaissant ma ville rose natale, pourtant fortement fournie en événements metal ces derniers temps, je décide de rendre visite à mes amis alsaciens le temps d’un week-end prolongé, ainsi que de visiter la patrie dont je suis originaire coté paternel et surtout 3 concerts fabuleux qui m’attendent.

Jeudi 19 mars : Paganfest à Ludwisbourg (Allemagne)

Après 1 heure de vol direction Strasbourg le mercredi soir et une partie de la matinée le lendemain à explorer la ville de mon hôte, nous prenons la direction de l’Allemagne, à Ludwigsbourg, dans la grande banlieue de Stuttgart.
Ah, l’Allemagne, ses portions d’autoroutes illimitées en vitesse (comment ça, rouler à 180 km/h c’est pas de la balle), sa bière à 2 euros la petite pinte de 70 cl qui attaque le cerveau en 10 minutes, la gentillesse des allemands etc…
Nous arrivons devant la Rockfabrik, célèbre club où de nombreuses tournées posent leurs valises et lieu très agréable ressemblant un peu au Connexion Café, le coté Western en plus, un lieu vraiment attrayant. 600 personnes environ remplissent peu à peu la salle, pas de crash barrières qui n’auraient pas été utiles dans tous les cas, le public étant très attentif ce soir. Bref de super conditions pour pouvoir profiter pleinement du spectacle.
Le premier groupe à se produire sont les finlandais de Frosttide. Mélangeant habilement le death mélodique avec de grosses influences folk, le combo se met de suite le public dans la poche. Le son, un poil fort au début, s’éclaircit nettement par la suite.
Piochant même parfois dans le registre néoclassique grâce à des lead de claviers bien placées et doublées à la guitare, on apprécie pleinement les subtilités mélodiques. 30 minutes pour un groupe très plaisant à voir et à suivre.
Obscurity prend place maintenant. Groupe inconnu au bataillon, et comptant déjà 7 albums au compteur , je découvre totalement le propos. Et je ne serais pas déçu du voyage. On a affaire ici à la version germanique des glorieux Amon Amarth, avec tout le folklore Viking qui va avec, etc… Mais quelle puissance, même sans connaître un seul morceau, le headbanging sera sévère et mon cou s’en rappellera longtemps. Une putain de bonne découverte que je répandrai en terre occitane, soyez-en sûr.
Après cette grosse déflagration, la bataves de Heidevolk prennent le relais. On revient dans des discours plus folk et dansant. Hélas, le fête sera un tantinet gâchée dû à un souci de guitare récurrent durant tout le set (on sent le « cling » pendant les solos).
Mais cela ne semble guère entacher la motivation des musiciens qui envoient la sauce malgré tout. Les 2 vocalistes, complémentaires grâce à leur styles bien distincts, nous envoient vers des contrées lointaines verdoyantes, un peu à la manière du groupe Tyr. Un bon moment de passé.
Place maintenant à nos grimés Turisas, grands habitués des tournées pagan. Comme à son habitude, le groupe donne tout ce qu’il a dans le ventre, Matthias Nygard en tête, et même les morceaux calmes de leur répertoire deviennent costauds en live.
La setlist de ce soir sera très diversifiée, puisant même dans les vieux albums. Comme beaucoup le regretterons, Rasputin ne sera pas jouée ce soir mais nous en avons cure puisque la cover It’s A Sin (déjà reprise par Gamma Ray) sera interprétée ainsi que Stand Up And Fight en point d’orgue. Excellent.
Nous y voilà enfin. Wintersun sera sans doute le groupe le plus attendu de la soirée. La belle intro When Time Fades Away retenti tandis que les musiciens déboulent sur scène. Sons Of Winter And Stars sera le premier titre joué. On jubile totalement. Le son est clair est net et précis. Et la, l’irréparable se produit. Pendant le break orchestral au milieu du morceau, un problème technique sur la batterie apparaît et force le groupe à s’arrêter pour reprendre de plus belle 2 minutes plus tard, ce qui ne semble pas les inquiéter outre mesure puisque les musiciens affichent une banane étincelante. Voila qui fait vraiment plaisir de voir Jari Maenpaa se régaler d’être sur scène.
Kai Hahto étant occupé avec Nightwish pour la promo de leur nouvel album, c’est Timo Hakkinen, batteur de session à la barbe proéminente qui le remplace au pied de guerre, et ce de manière magistrale. S’enchaînent les morceaux Land Of Snow And Sorrow ainsi que Time soit l’album joué en entier. Le groupe est remonté à bloc puisque tout ça sera enchaîné direct avec le monstrueux Death And The Healing et sa mélodie entêtante suivi de près par le gigantesque Beyond The Dark Sun. Un nouveau titre Forest est de la partie tandis que Starchild et le puissant Winter Madness clôturent les débats épiques. Un grand moment.
Petit after avec les groupes de 1ere partie (les Turisas et Wintersun sont partis se coucher) puis retour au volant de la voiture de mon hébergeuse car celle-ci bosse le lendemain. Une bonne entrée en matière.

Vendredi 20 mars : Ensiferum + Insomnium + Omnium Gatherum à Strasbourg (Laiterie)

Après un bon gros dodo toute la matinée et un poulet au curry cuisiné par mes soins pour les metalleux qui étaient hébergés aussi, nous nous mettons en route pour Strasbourg et sa célèbre Laiterie. Après avoir discuté avec les autochtones locaux (dont 1 qui m’a reconnu pour le Human Surfboard pendant Sabaton au Bikini), on pénètre dans la salle, dont la capacité est d’environ 800 personnes et pratiquement pleine comme un œuf ce soir.
Nous brandissons nos drapeaux finlandais à la barrière et 30 minutes plus tard, ce sont les Omnium Gatherum qui ouvrent le bal. En clair, du super bon death mélodique mais pas seulement : quelques touches prog ci et la ainsi qu’une atmosphère froide toute en nuances mélodiques apportent cette originalité que seuls les scandinaves possèdent. Les nappes de clavier ainsi que le chant éraillé de Jukka Pelkonen accentue encore plus ce coté sombre et glacial. Comme seul un vrai frontman sait faire, celui-ci n’hésite pas à haranguer la foule afin de mettre le public dans sa poche. 30 petites minutes passées trop rapidement, un apéritif parfait.
Vient maintenant le tour d’Insomnium. J’avais déjà été conquis lors de leur passage avec Moonspell il y a 2 ans ainsi que sur album, le dernier Shadows Of The Dying Sun étant un petit bijou, je vais, ce soir prendre une claque, que dis-je, un marteau de Thor dont je ne me relèverai jamais plus.
Ce groupe me procure exactement ce que je recherche en matière de metal en ce moment : frissons, émotions profondes, sentiments sincères, puissance, je n’ai même pu retenir quelques larmes pendant certains morceaux. Il suffit d’écouter la chanson Where The Last Wave Broke pour se rendre compte et même la voix claire de Kari Olli (Ville Friman étant occupé en ce moment, il n’a pas pu assister à la tournée) est d’une beauté affligeante tant il met de feeling. (Et pourtant je ne suis pas fan des voix claires dans le metal extrême).
Bref le bonheur est total et les 50 minutes de show passeront à la vitesse de la lumière.
Les While We Sleep, Ephemeral et autres Every Hour Wounds seront des chef-d’œuvres tant l’exécution est rondement menée. Markus Vanhalla, qui joue pourtant 2 sets d’affilés tous les soirs (celui-ci officie également dans Omnium Gatherum) nous envoie des lead mélodiques chaleureuses tandis que Niilo Sepanen est monstrueux de charisme, sa voix death s’intègrant complètement dans le sujet. Le summum sera atteint sur le dernier morceau, Weighed Down With Sorrow, pièce musicale très ténébreuse mais tellement somptueuse. Grand merci, Insomnium, vous faites parti du panthéon des grands. Même plusieurs jours ont passés et je ne m’en remets toujours pas.
Après ce beau moment de passé, le besoin de metal festif se faisait indispensable. Ça sera chose faite. Ensiferum dégaine d’entrée les 2 premiers morceaux de son dernier album, Axe Of Judgement et Heathen Horde et ça y est, les premiers pogos se font sentir. Le groupe est au top ; petite inquiétude toutefois mais qui sera très vite dissipée : à cause de raisons personnelles, Emmi Silvennoinen, la claviériste n’est pas de la fête sur toute la tournée mais sera remplacée par l’excellente Netta Skog, la jolie blondinette accordéoniste qui officiait dans Turisas auparavant. Markus balance toujours autant et ses parties de lead font mouche, Janne est métronomique à souhait et Petri endosse parfaitement son rôle de frontman depuis une dizaine d’années maintenant. Quand à Sami, dont la basse 6 cordes semble être un jouet dans ses mains, en impose tellement et sa voix claire de guerrier est tout autant vigoureuse, un viking comme on les aime.
On déterre les vieilleries puisque c’est Into Battle et Little Dreamer qui suivent, tirés des 2 premiers méfaits de la bande d’Helsinki, un enchaînement parfait. Tous les albums ont droit à leur moment de gloire, de Burning Leaves sur Unsung Heroes à Ahti sur Victory Song. Two Of Spades est prétexte à une danse improvisée tant son rythme est dansant, un bon fou rire.
A peine 1h de show et le groupe s’en va pour revenir 3 minutes plus tard pour un des passages clé du concert : une petite modification du Line-up (Petri à la basse, Markus à la batterie, Sami à l’accordéon, Janne à la guitare et Netta au chant) et c’est parti pour Breaking The Law, le tube de qui vous savez, repris en chœur par une foule aux anges.
Chacun reprend sa place et le tiercé final frappe la où ça pique : From Afar – Token Of Time – Iron provoquent une explosion générale dans le pit qui lâche ses derniers coups. Aouch. Au final, un super concert, une setlist adéquate et des musiciens souriants et enjoués. Merci messieurs, ça valait le déplacement.
Comme la veille, on restera un peu en after avec les groupes, surtout les Omnium Gatherum et les techniciens pour de bonnes parties de rigolades, et surtout avec Markus, gratteux d’Ensiferum qui proposera des parties de sexe avec toute la gente féminine présente. Au dodo.

Samedi 21 mars : Ensiferum + Insomnium + Omnium Gatherum à Pratteln (Suisse – Z7)

Après une bonne grasse mat puis un gros Mc Do histoire de remplir un minimum l’estomac, on prend la direction de la Suisse, à 130 km de Strasbourg, dans la ville de Pratteln où est situé la mythique salle du Z7 (si vous checkez les tournées des groupes, vous verrez qu’ils font tous un arrêt à cet endroit). Après quelques heures d’attente, nous pénétrons dans cet immense hangar.
Et si d’apparence extérieure, on est un peu anxieux, les doutes s’envolent une fois rentré car l’endroit ressemble pas mal au Bikini mais en plus grand soit environ 2000 personnes (le concert est sold-out) et le son sera vraiment optimal toute la soirée.
Pas grand chose à ajouter par rapport aux concerts de la veille mis à part que les groupes sont sur-motivés de jouer devant 3 fois plus de monde et que le spectacle sera d’autant plus grandiose. La différence notable viendra surtout pendant l’after où, tous les membres des groupes et les techniciens se rappelleront de nous.
Bière à volonté, séance photo, le fête bat son plein, Markus d’Ensiferum rira aux larmes avec nous pendant bien des heures sur des sujets bien bas ; les personnes, nombreuses ce soir, connaissant Toulouse, vanteront sans équivoque le Bikini comme la meilleure salle de toute l’Europe ; Netta, bien alcoolisée (ainsi que votre serviteur) nous avouera qu’elle est la plus membrée de tout le groupe ( les autres approuvent) ; Petri, muni de son macbook et d’une mini enceinte nous fera un mix chansons paillardes finlandaises/techno années 90 ; Sami n’en finira pas de me remercier pour l’amour que je porte au metal et tout ce que je peux y faire autour, y compris les nombreux kilomètres effectués pour venir les voir et il me donne rendez-vous à L’Xtremfest pour se boire une bière (« I’ll remember you, with your red hair » comme il l’a dit lui même).
Bref, il est 4 heures du mat et c’est presque les larmes aux yeux que nous voyons le tour-bus s’éloigner en direction de Lyon et que nous décidons d’aller manger des croissants chauds avec du café (il n’y a qu’en Suisse qu’on verra une boulangerie ouverte à cette heure la, coincée entre une station service et un sex-shop) et nous regagnons nos pénates pour ensuite reprendre l’avion le lendemain.

En clair, ce fut un putain de week-end très chargé en émotions, avec que du positif. Il fallait le vivre au moins une fois. Allez, pour le coup : I’ll Be Back, For Sure.

par Romain Reaper

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